Chapitre IX.

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Assis sur son fauteuil en cuir, Marco observait Olympia. Elle était allongée sur le grand lit en face de lui, encore inerte.
Il pensait à elle, à ce qu'elle venait de voir, jamais il n'aurait voulu que son amie meurt. Comment allait-il devoir la calmer une fois réveillée ?
Il se leva du fauteuil puis avança vers le lit. Il la regarda un instant, puis déposa un doux baiser sur le front de celle-ci.

—  Sono spiacente. Je suis désolé.

Puis il sortit de la chambre et descendit au rez de chaussée où se trouvait Antonio.

—  Est-elle morte ?

—  Sì. Oui . Répondit Antonio en baissant la tête.

Marco mit un coup de pied sur la plante qui se trouvait au pied de l'escalier, ce qui fit sursauter son homme de main. Puis il passa sa main entre ses cheveux noirs.

— Elle va me détestait. Va t-en avant que je te défigure le visage.

Antonio sortit de la demeure sans dire un mot. Marco s'assit alors sur les marches de l'escalier. Il passa ses deux sa main à travers ses cheveux en soufflant. Puis il se leva et se dirigea vers la chambre où Olympia se trouvait.

Au moment où il ouvrit la porte, un vase s'écrasa contre le mur à côté de lui.
Olympia était enfin de retour. Plus détruite que jamais.

—  Vous l'avez tué ! Meurtrier !

Elle avança vers lui en le pointant du doigt.

—  Tout ça pourquoi ? Eh ? Tu ne réponds pas eh ? Je vais le faire à ta place.. Tout ça pour une histoire de fierté ! De fi-er-té !
Signore a tout ce qu'il veut alors il aura ce qu'il veut quitte à tuer des personnes !

Elle le gifla plusieurs fois, voyant qu'il ne se défendait pas elle tapa de plus en plus fort.

—  Vi detesto. Vi detesto mi sentite ?
Lo giuro su dio e su mia madre che non sarei mai a voi. Je vous déteste. Je vous déteste vous m'entendez ? Je le jure sur dieu et sur ma mère que jamais je ne serais à vous.

Elle continua de le frapper jusqu'à qu'il lui attrapa les poignets. Elle ne le savait pas encore mais elle avait réussi à lui faire mal, aussi mal qu'il lui avait fait.

—  Tu as fini ? Il lâcha ses poignets pour tenir ses mains.
Je suis désolé. Pour ton amie. Elle ne méritait pas de mourrir ainsi.

—  Vous l'avez tué.

Olympia s'effondra au sol en pleurant. Même si elle accusait Marco au fond d'elle, elle se sentait aussi fautif que lui. Si elle avait accepté le dîner, Cyane serait encore en vie.
Marco s'abaissa à son tour puis il se mit à essuyer les larmes de la jeune femme.

—  Laisse-moi partir s'il te plaît. Je ne dirais rien à personne... Je t'en supplie.

Marco fronça les sourcils, à vrai dire il ne s'attendait pas à qu'elle le supplie. Elle ,une femme fière. Cependant, elle n'était pas dans son état normale, elle venait de perdre son amie.

—  Non posso micetta. Je ne peux pas chaton.

Elle continua de pleurer, puis se remit à le frapper. Il la poussa brusquement puis sortit de la pièce en fermant la porte à clef. Il s'adossa contre celle-ci. Il ne pouvait plus la laisser partir : primo elle a assisté au meurtre de son bras droit et deuzio, il la voulait près de lui tout simplement.

************

Neuf jours s'étaient écoulés depuis la disparition d'Olympia. Le quartier était plus triste que jamais, deux jeunes filles venaient de disparaître: l'une tuée et l'autre kidnappée.
Apollonia passait son temps à pleurer dans les postes de police.
Un quart du quartier avait assisté au meurtre de Cyane et à la disparition de sa fille mais aucun ne parlait. Tout le monde avait peur. Ils avait peur pour leur peau et surtout pour leur famille. Tout le monde savait ce qu'il arrivait aux langues bien pendues.
Elle avait maintenant perdu tout espoir de la retrouver.

—  Je suis désolé Madame Mancini, nous avons pas de nouvelle de votre fille.
Nous avons fouillé la demeure de Monsieur Bervenga, aucune trace d'Olympia.
Plusieurs témoins nous ont dit qu'elle était partie avec son consentement, dans ce cas là nous y pouvons rien.

Neuf jours qu'on lui racontait le même discours.
Elle décida de rentrer chez elle. Les jeunes du quartier la regardait marcher.Elle avait pris dix années d'un coup, elle avait les yeux gonflés par les pleurs, des cernes violacés étaient installés sous ses yeux, des jours qu'elle ne mangeait plus, ne dormait plus, elle ne vivait plus tout court.

Arrivée au niveau des habitants de son immeuble elle leur adressa un long regard glacial.

—  Etes vous des hommes ? Des humains ? Répondez- moi je vous le demande...Vous avez tous assisté à ce qu'il s'est passé mais aucun n'a parlé. N'avez vous pas pitié de moi ? De ma fille ? Ou même de Cyane ?
Une seule de vos paroles aurait suffit pour la retrouver. J'espère pour vous que vous arriverez à dormir, j'espère pour vous que vous pourriez poser vos têtes sur vos oreillers en ayant aucun remords car un jour vous aurez tous le même sort que moi. On vous enlèvera vos enfants, vos femmes. Et ce jour là vous penserez à Apollonia celle à qui ont lui a prit toute sa vie. A présent ne m'adressez plus la parole , à mes yeux vous êtes aussi lâches que les agresseurs de ma fille.

Puis elle monta chez elle sous les regards attristés des jeunes et des vieilles dames.

A peine rentrée, elle s'effondra sur le lit de sa fille, elle ne s'arrêtait de pleurer que pour sentir l'odeur restante de la jeune fille sur ses draps.
Apollonia n'en pouvait plus. Elle s'était juré de rester forte toute sa vie rien que pour son enfant. Olympia était la seule source de son bonheur depuis Santino.
Elle s'arrêta de pleurer en pensant à lui.
C'était finis pour elle, pour sa vie. Sans son enfant elle ne pouvait vivre. Elle ne pouvait plus continuer sa vie alors que sa fille était peut-être déjà morte.

Sans réfléchir un instant de plus, elle se leva puis avança vers la sortie de son apparement. Elle monta tous les étages puis arriva sur le toit de l'immeuble.
Elle marcha jusqu'au bord, puis s'arrêta.
Elle ferma les yeux, des larmes coulaient le long de ses joues.

—  C'est finis de souffrir Apollonia. Se dit elle en souriant tristement.

Elle avança un pas, puis deux et se jeta de l'immeuble.

OlympiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant