Partie 1: La Tour Sombre - chap I

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Lorsqu'ils furent prêts, le vieux mage lança le rituel de téléportation et ils se retrouvèrent sur un chemin de terre, entouré de plaines verdoyantes. Derrière eux, une charrette tirée par une mule transportait les corps. le mage avait revêtu l'apparence de l'homme plus jeune aux cheveux noirs qu'il avait lors de leur première rencontre.

— Hors de mon repaire, je préfère voyager incognito. Je suis supposé être mort, je vous le rappelle, expliqua-t-il en réponse à leur question muette.

— C'est ici que nous nous quittons, je suppose ?

— En effet ! votre destination est à deux heures de marche vers l'ouest. Moi, je pars vers l'est. Mais, avant de partir, je veux vous faire un présent.

Il sortit de sa poche un collier de cuir auquel était attaché un médaillon de mauvais bronze. L'effigie d'Arden était gravée sur la face avant et le symbole kaléïdes sur l'arrière.

— J'ai effectué un rite sur ce médaillon. Il est simple et sans valeur pour ne pas tenter les voleurs. Une simple inspection du bijou sur le plan magique ne révélera rien non plus. Seul un accès au deuxième niveau du plan magique dévoilera sa véritable nature. Il est impossible de cacher quoi que ce soit à ce niveau. Quoi qu'il en soit, entoure ce médaillon d'énergie blanche et prononce mon nom. Je saurai alors que tu as besoin de moi. Je ne garantis pas d'être là immédiatement, j'ai mes propres obligations, cependant, je viendrai dès que possible. Évite tout de même de l'employer pour des peccadilles.

Ils remercièrent le vieux mage et le regardèrent s'éloigner. Lorsqu'ils furent seuls, ils se décidèrent à prendre la route en direction de Keln. Après l'enterrement,  ils prirent leurs dispositions et trouvèrent un homme de loi qui accepta de garder leurs révélations.

Après une semaine, ils fourbirent leurs armes, se procurèrent des provisions puis ils repartirent sur les routes. La vraie quête venait juste de commencer. Il en avait pourtant fallu des coups du hasard et des péripéties pour en arriver là...

Le 747 fendait fièrement les nuages en direction du couchant. Sous la carlingue, l'Atlantique étendait ses flots calmes et majestueux. Le Boeing avait quitté Roissy tôt le matin et se dirigeait vers Rio de Janeiro. Le vol s'annonçait calme et sans histoire. Dans le poste de pilotage, le commandant Léoret parcourut ses cadrans d'un œil sûr. Tout allait bien, il s'adossa à son dossier et porta sa tasse de café noir à ses lèvres. Devant lui, le soleil couchant teintait le ciel de rouge et d'orange. À ses côtés, son confrère, Franck Lebourg, paraissait plus anxieux. Il faut dire, à sa décharge, que le copilote effectuait là son vol inaugural sur un long courrier. Le commandant se souvenait de sa première rencontre, lors de la préparation du vol, avec le jeune homme.

Franck lui avait paru timide et mal à l'aise, impressionné. Afin de le mettre en confiance, il lui avait d'abord servi un café chaud et discuté de tout et de rien, du temps, de sa famille, de ses projets... bref, il avait tenu une conversation banale, mais qui eut l'avantage de leur permettre de se connaître un peu et de mettre le jeune pilote en confiance. La préparation du plan de vol en fut grandement simplifiée.

Le commandant reporta son regard vers le copilote, dont les yeux, attentifs et soupçonneux, ne quittaient pas les cadrans. Léoret l'examina un instant puis se tourna vers le navigateur. Les deux hommes échangèrent un sourire. Franck leur rappelait leurs propres débuts.

— Relax, Franck, commença Léoret. Tout va bien, regarde donc le paysage. Les cadrans ne s'en porteront pas plus mal.

— Je sais, Richard. Mais c'est plus fort que moi. Je ne peux m'en empêcher. Et puis, des couchés de soleil, j'en ai déjà vu pas mal.

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