Chapitre 2

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Lorsque j'entre dans le bar, mes boots frappent le carrelage faisant retourner certaines têtes. Je me souviens, c'était Harry qui me les avaient offertes pour mon anniversaire, il y a sept mois. Juste avant qu'il tombe en amour pour la lecture.

Je me dirige vers le comptoir et souris au barman avant qu'il me demande :

« Bonsoir, Paola. Je te sers comme d'habitude ?

- Oui, s'il te plait Sammy. »

Alors qu'il commençait à préparer ma boisson, je regarde la télé qui parlais de délinquants dangereux à Holmes Chapel.

Comme-ci des terroristes allaient débarquer dans cette ville hyper discrète.

J'aperçois une chevelure bouclée familière : Harry. Il est assis, seul, à boire un café. Sur la table, il y a un livret, son livret, dans lequel il range tous ses secrets. Le crayon en main, il n'a toujours rien écrit. Ma commande ne met pas longtemps avant d'arriver et je laisse ma monnaie sur le comptoir.

Je décide de me joindre à Harry, me demandant si c'est une bonne idée ou pas. Puis, je n'avais pas réalisé que je m'étais installée en face de lui. Je le cherche du regard mais il n'a pas l'air d'avoir envie de me parler. Ensuite, je demande afin d'entamer une conversation :

« Quel est ce nouveau secret ?

- Juste un prénom, dit-il en fixant la mine de son crayon.

- Lequel ?

- Son prénom. »

Cette fois, il a enfin décidé à me fixer droit dans les yeux. Son regard est vide mais plein de sentiment indescriptible qu'il gardera pour lui. Je soupire et me plonge dans le siège rouge sur lequel je suis assise. Je n'arrive pas à comprendre Harry. Finalement, je lui pose une question :

« Pourquoi ne pas lui avoir donné de prénom au début de ton histoire ?

- Parce-que je ne le connais pas. »

Je le regarde, ébahie, la bouche formant un parfait « O ». C'est insensé et c'est totalement ridicule.

« Cesses de m'observer d'une telle manière, je n'ai rien fait de mal, si ?

- Dis-moi simplement ce qu'il se passe à l'intérieur de ta tête quand je te parle de lui.

- Je ne sais pas. J'ai juste simplement crée l'homme parfait, et j'aimerais le rencontrer. »

Je fronce les sourcils.

- « L'homme parfait » ? Personne n'est parfait, Harry.

- Si. »

Je ne supporte plus que nos conversations se résument à lui. Je n'arrive plus à le regarder comme avant, je n'arrive plus à rien avec Harry. Je suis désespérée à chaque nouveau secret, à chaque nouveau chapitre. Putain, je m'en veux de lui avoir fait goûter au charme des livres, je m'en veux jusqu'à en crever.

« Dis... Tu voudrais bien lire le début de mon nouveau chapitre que je viens d'écrire ? me demande-t-il. »

J'exécute un signe positif de la tête, et il me tend son bloc note afin que je lise :

« Il entre dans son bureau. Je l'observe à travers la glace et contemple sa personne. Il passe sa main dans ses cheveux soigneusement coiffés avec nervosité, comme s'il avait appris une mauvaise nouvelle qui lui aurait gâché tous ses plans. Il souffle et se met dos au mur. La façon dont il s'énerve est horriblement sexy. Quoi qu'il fasse il sera sexy. Son pantalon et ses bretelles le rend irrésistible, pas plus que sa barbe mal rasé. Soudain, il me fixe. Mon regard était-il trop pesant envers lui ? Savait-il depuis le début que je le regardais ? Je ne sais plus où me mettre. Il me lâche un minuscule sourire. Je sens de la chaleur, oh, beaucoup de chaleur envahir mon si petit corps. Me fait-il tant d'effets que cela ? Je crois que c'est ses jolis yeux azur qui me déstabilise à ce point. »

« C'est... c'est très bien. J'aime beaucoup... vraiment, dis-je avec réelle sincérité.

- Tu penses que je pourrais te dépasser d'ici-là ? demande-t-il avec son sourire provocateur.

- Ton histoire vaut vraiment le coût de la lire, il n'est pas question de supériorité car il n'existe aucun écrivain plus fort qu'un autre, Harry.

- Tu as raison. Merci. Je peux te poser une question ?

- Oui, Harry.

- Tu penses que je le rencontrerais un jour ? »

Je crois que c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Je finis mon verre et je me lève sous le regard ahuri du bouclé ne cherchant pas à comprendre pourquoi je me comporte ainsi. Je repose violemment le verre sur la table ce qui lui vaut un sursaut. Je quitte le bar avec l'humeur colérique que m'a rendu cette question. Harry ne me retient pas. D'un côté, j'aurais aimé qu'il le fasse et de l'autre non.

Je me dirige jusqu'aux marches du perron du lycée qui se trouvait non loin d'ici, pour m'y assoir. Il est dix-huit heures, j'avais déjà terminé le travail depuis seize heures. Il semblerait que certains employés du lycée ont terminés leur travail et partait de l'établissement un par un mais, je ne m'en préoccupait pas pour autant. Je préférais fixer le bout de la flamme qui s'en allait allumer le bout de ma cigarette. Je l'apporte à mes lèvres et aspire le tabac et succombe de plaisir à la fumer.

Alors que je fumais tranquillement ma clope, une apparence masculine se joint à mes côtés et me retire violemment ce que je tenais en main.

« Eh, mais ça va pas la tête ?! hurlais-je.

- Ne fumes pas, m'ordonne-t-il

J'observe Zayn, qui écrase le mégot à l'aide de son pied.

« Depuis quand est-ce que tu fumes ?

- Depuis quand tu te préoccupes de moi ?

- Depuis toujours, Paola.

- Je suis boulversée. »

J'avais lâché cette phrase comme on lâcherait une bombe aérienne à la guerre. Une grenade qui venait d'exploser.

Je poursuis :

« À cause d'Harry.

- Qui est Harry ? demande-t-il sur un ton sec.

- Un ami. Enfin... Non, oui, un ami. Harry est un ami.

- Pourquoi es-tu si hésitante ?

- Ce n'est plus le même. Ce n'est plus l'Harry que j'ai connu. »

Je pousse un énorme soupire en repensant aux souvenirs que j'avais avec le boucle lorsqu'il était normal.

« Je... je vais y aller, je ne sais même pas la raison pour laquelle je t'ai parlé, lançais-je avant de me relever.

- Parce-que tu en as besoin.

- Probablement. »

C'est le dernier mot que j'ai adressé à Zayn avant de partir. Cette discutions n'allait pas tenir comme toutes les anciennes de toute façon.

Alors que je rentre chez moi, je retire mes boots, mon chapeau et ma veste. Puis, j'avance de quelques pas avant de m'écrouler au sol, évacuant toute les larmes et la tristesse en moi.

Et ce soir-là, je n'ai pas arrêté de pleurer.

Again (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant