Again (terminée)

Chapitre 3

HARRY

Enfant, si l'on m'avait dis que je deviendrais écrivain j'aurais rigolé. Je détestais lire. Enfin, je détestais lire les livres que je n'aimais pas.

Grâce à Paola, j'ai découvert un autre monde parallèle au notre. Un monde de tranquillité qui te fait perdre la tête.

Ma meilleure amie aurait-elle raison ?

J'aimerais simplement qu'elle me comprenne mais je ne sais qu'elle n'y parviendra en aucun cas. Elle n'est pas à l'intérieur de ma tête.

De toute façon, personne ne peux me comprendre, pensais-je.

« Il n'est pas de ce monde, c'est pour cela qu'il ne te comprenne pas.

- Conscience, je sais qu'il existe, cesses de détruire mes rêves.

- Harry, elle a raison, tu deviens cinglé.

- Je ne suis pas cinglé, je suis simplement rêveur.

- Et moi je suis réaliste.

- Niall a dit que je devais continuer d'y croire...

- On s'en contre-fiches de ce qu'il pense, ainsi que les autres. Réveille-toi quelques secondes et ouvre réellement les yeux.

- Putain, ferme-là. Je ne sais même pas la raison pour laquelle je te parle.

- C'est simplement un personnage fictif, Harry.

- Il existe, merde ! »

Je n'avais pas réalisé les dégâts de notre conversation : j'ai retourné toute la chambre à l'envers.

Je plaque mes mains sur mon visage qui transpirait. Je retire le liquide de ma peau à l'aide de mes mains toutes tremblotes.

Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Pourquoi j'ai fais cela ?

Il faut vraiment que je me calme.

J'ai besoin d'écrire. Je dois. Non, j'ai envie d'être consoler par Paola mais elle travaille. Et puis, elle doit probablement ne plus vouloir me parler par rapport à hier. Je ne sais plus de quoi j'ai envie.

Je ne sais plus quoi faire. Je ne pense qu'à lui et je sais qu'il est dans le coin. Je veux le rencontrer.

Quelques minutes plus tard, mon crayon a rejoint mes doigts afin de me demander de l'utiliser.

« Je sursaute. Quelqu'un m'a tiré de mes rêveries en pensant à lui.

« Un problème mademoiselle ?

- Non... Non, aucun.

- Alors cessez de pensez à autre chose qu'à votre travail, rétorque mon patron. »

J'aurais aimé lui dire de ne pas embaucher d'homme aussi sexy que lui. Je le fixe à travers à la vitre. Il est toujours aussi d'humeur colérique et j'aimerais pouvoir le consoler de sa haine. »

Je termine par un point cette phrase. Je regarde l'heure sur mon iPhone : 17:01pm. Déjà ? Je n'ai pas dû voir le temps passer.

Je décide d'envoyer un message à ma meilleure amie :

de moi
à Paola

je viens te voir après les cours tout à l'heure ? j'ai besoin de parler

Elle me réponds dans la minute qui suit :

de Paola

mh ok... fais vite, je quitte le lycée dans dix minutes

Je quitte la chambre. Elle est toujours en désastre mais ce n'est pas un problème, je la rangerai sûrement ce soir, espérant que le lendemain je ne la remet en désordre.

J'enfile mes boots, mon chapeau ainsi qu'une chemise blanche entre-ouverte. Je vous avoue que, Paola et moi avons le même goût vestimentaire, nous nous habillons de la même façon. Mais ce n'est qu'un point commun parmi tant d'autres.

J'arrive au lycée. Il reste quelques élèves attendant leur bus mais je ne m'en préoccupe pas. J'attends la brune à quelques pas devant l'entrée de lycée. Je distingue quelques employés sortir. Je les regardes sortir uns par uns mais pas de Paola en vue.

Je compose son numéro. Tout au long des sonneries, j'aperçois une ombre, mais plutôt masculine. Un homme de vingt-cinq ans je dirais.

À partir de la troisième sonnerie, Paola décroche :

« Allô ?
- Paola, où es-tu ?

L'homme me fixe en s'éloignant. Il sort une cigarette en continuant de me regarder. C'est frustrant.

- Je descend les escaliers, je suis là dans moins de vingt secondes, Harry.
- J'ai besoin de changer d'air.

Je sens toujours un regard pesant sur moi et ça devient énervant. Qu'est-ce qui lui prend à me regarder ainsi ? 

- Ça ne va pas ? demande-t-elle sur un ton inquiet.
- Je t'expliquerais. »

Alors que je raccroche, j'aperçois une petite tête familière sortir du lycée. Elle s'avance en décrochant un faible sourire que je lui rend.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? demande-t-elle en déposant ses lèvres sur mes joues.

- J'ai saccagé une pièce de ma maison. À cause de lui. Je ne sais pas pourquoi je suis comme ça. Tu as le droit de m'en vouloir, je te le jure que j'essaie de changer mais je n'y parvient pas.

- Il ne faut pas t'énerver comme cela, Harry. Je t'en veux, c'est certain. Je t'avoues que... j'en ai versé des larmes hier soir. »

J'en ai le coeur poignardé. Putain, si je la fais pleurer aujourd'hui, qu'est-ce qu'il se passera demain ?

« Écoute, je vais essayer de changer d'accord ?

- Tu n'y arriveras pas. C'est déjà trop tard, Harry.

- Laisses-moi un peu de temps.

- Non. Il suffit que tu replonge, drogué envers lui. Ce n'est pas grave, je serais patiente. J'attendrais ce jour où tu redeviendras comme avant.

- Il n'y a pas d'avant et d'après. Je suis toujours le même.

- Tu n'es pas le Harry que j'ai connu. Tu es un autre Harry. Tu n'es pas le vrai Harry.

- Je suis faux alors c'est ça ? Je renait dans un autre corps ? Je suis un taré ? Oh aller, dis-le que je suis cinglé, je sais que tu en crèved d'envie, dis-je le sang qui commence à bouillonner.

- Cette conversation est terminée, crache-t-elle en partant.

- Oh non, tu restes là, dis-je en lui attrapant son poignet.»

Elle m'assassine du regard.

« Je ne veux plus te voir, Harry. Enfin, si c'est ta réelle identité. »

Je la regarde, ahuris parce qu'elle vient de dire.

Elle arrache violemment son poignet de ma main qui lui faisait pression et s'en va sans m'attribuer un dernier regard.

Adulte, j'ignorais que j'allais finir définitivement con.