Chapitre 24

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Je ne sais pas quoi dire, quoi penser. Je ne sais pas si l'envie de pleurer, de rire ou même de crier me vient.

Louis est le fils d'Austin. Quelque chose qu'il a caché pendant quelques années. Il a les yeux rivés sur la fenêtre. Une obsession envers elle qu'il possède depuis quelques minutes depuis que le silence de plomb venait de tomber. Il n'y eu aucun bruit sauf celui de ma respiration et de ses pleurs. Il passe sa main nerveusement dans des cheveux et se ronge les doigts.

Juste dire quelque chose. Le rassurer, le dorloter comme il en a besoin. Et je saurais trouver les bons mots à lui adresser. Des doux mots que l'on dirait à son enfant, à son fiancé, à son ami. Mais je n'avais rien trouvé de bien à lui dire...

Que faire lorsqu'un père cherche à éliminer son fils ?

Je n'en avais aucune idée. Je ne veux pas qu'il lui arrive malheur.

Ça m'arrache le cœur de le voir dans cet état. J'aimerais l'enlacer et lui susurrer des paroles qui lui remonterait le moral.

Mais je n'ai osé rien dire. J'aurais voulu directement répliquer face à sa réponse.

Ça ne se passera pas comme ça.

Personne ne doit frôler Louis. Personne ne doit heurter Louis. Personne ne doit le blesser, lui faire du mal. Personne ne doit tuer Louis.

Je ne comprends pas comment nous pouvons avoir une haine face à une aussi belle personne que lui.

Il brise le silence. Après tant de temps à chercher un moyen de rétorquer.

« Pourquoi restes-tu muet ? me demande-t-il. »

Il sanglote toujours.

Je réponds :

« Je ne savais pas quoi te dire, Louis.

- Tu étais surpris par ce que je venais de t'avouer ?

- À vrai dire, oui... mais pourquoi nous avoir sauvés ? »

Il frotte ses mains sur son visage et renifle.

« Je devais l'arrêter, je devais le faire.

- C'est pour cette raison qu'il veut te tuer ?

- En partie, oui mais... il y a autre chose.

- Dis-moi. »

En réalité, je ne veux pas savoir.

« Tu promets de ne pas te mettre en colère ? »

Quoi ?

Attends, qu'est-ce qu'il s'apprête à m'avouer ? Pourquoi devrais-je me mettre en colère ?

« Je te promets, jurais-je.

- Ce n'est pas Austin qui a volé Payne. »

Je fronce les sourcils, attendant une explication de sa part.

« C'est moi, m'avoue-t-il. »

J'écarquille les yeux alors que je venais de réaliser l'instant.

« J'ai mené en bateau mon père, il pensait que je voulais me faire pardonner de vous avoir sauvés, alors je l'ai volé et je lui ai donné l'argent, déclare-t-il. »

Son discours me remue dans tout les sens. Je frotte mes mains contre mes cuisses et m'enfonce contre le sofa.

Il poursuit :

« Si toute ce cauchemar a commencé, c'est qu'il a su que je l'ai manipulé. Il a nié, et a parlé de vous à la bande de Payne. Mais Payne n'a rien voulu entendre et il veut la peau de mon père, qui celui-ci veut ma peau. »

Putain.

« Si vos chemins se sont rencontrés, crois-moi, ce n'était pas qu'un simple coïncidence.

- Tu insinues que l'histoire se répète ?

- Encore. »

Je ne veux pas. Non, je ne veux plus. Je ne pourrais pas supporter une traversée comme il y quatres ans. Cette histoire était si loin derrière nous...

« Ou peut-être que je suis beaucoup utile à ses yeux et que quelqu'un paiera pour moi. »

Mon cœur se resserre. La gorge nouée, je ne comprends pas où il veut en venir.

Je lui demande :

« Qu'est-ce que tu veux dire par là ? »

Il me regarde de son regard intimidant.

« Quelqu'un mourra pour ça. »

Mon visage se ferme. Je porte ma main sur mon cœur. Je fixe la croix chrétienne tatouée sur celle-ci. Si Dieu est avec moi, faîtes qu'un carnage ne se produise pas.

« Qui mourra, Louis ?

- Toi, comme moi. Ou bien, Paola. Ou même Zayn. »

Je l'observe de mes yeux verts, espérant qu'il me fait une plaisanterie, mais ça n'en est pas une.

« Tu te rends compte de ce que tu me dis ? dis-je énervé en me levant.

- Tu avais promis de ne pas te mettre en colère ! »

J'ignore sa répartie.

« Tu m'apprends que l'un d'entre nous vas mourir dans les jours à venir et je devrais rester sans rien dire ? criais-je. »

Louis se lève et se tient face à moi.

« Je devais bien te le dire un jour, Harry.

- Je ne veux pas que quelqu'un meurt Louis, hurlais-je, c'est par question d'humanité, personne ne dois mourir aussi jeune pour tes conneries, Louis, tu es- »

Ma respiration se coupe, mon cœur s'arrête et le reste disparaît.

Louis vient de se jeter sur mes lèvres.

Je ne l'ai pas vu venir et encore moins qu'il avait envie de m'embrasser soudainement alors que je le disputais et...

Je devrais la fermer et profiter de ce baiser. C'est vrai que j'attendais ce moment depuis longtemps.

Mon visage vire au rouge lorsqu'il interrompt son baiser, gêné par son acte.

« Une promesse est une promesse, Harry. Je n'aime pas te voir énervé. »

Je souris, alors que nous sursautons.

La porte d'entrée vient de s'ouvrir brusquement.

Louis sors automatiquement son arme.

« Tu croyais que j'allais abandonner si facilement ta recherche, Louis ? Je savais que vous étiez ici. »

L'entrée saccadante de cette jeune femme qui se trouve être la collègue de ma meilleure amie me surprend.

Elle est accompagnée de ses deux cagoulés.

Bandes de toutous.

Trois pistolets pointés vers la personne de Louis.

Je ne sais plus où me mettre alors que Louis est ahuri par son entrée soudaine.

« Trois contre un, ce n'est pas équitable, Tomlinson. »

Son sourire sadique plaqué contre son visage et son rire du démon en écho dans la pièce.

« Rends-toi, ordonne-t-elle au brun. »

Louis hésite un moment avant de jeter son arme au sol. Il effectue tout de même ce geste.

Je commence à trembler.

« Attacher-les, ordonne la brune aux autres. »

Je regarde Louis alors qu'il me susurre :

« Je suis désolé. »

Il fallait s'y attendre de toute façon.

Encore une fois, je replonge dans cette histoire de merde qui a fichu en l'air ma vie.

Again.

Again (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant