« Nul ne peut atteindre l'aube sans passer par le chemin de la nuit. »
La lune se dressait fièrement dans le ciel si sombre, alors que s'élevait un chant d'adieu. Le vent se leva. Il se mêla aux hurlements des loups.
En pleine forêt, toute la meute s'était réunie. Épuisés après ces derniers évènements, ils pleuraient leur perte sous leur forme animale.
Il y avait devant moi, une trentaine de loups, assis, formant un cercle, la gueule ouverte vers l'astre plus rond que jamais. Autour de moi, les membres humains, tous très proches les uns des autres, partageaient leur peine.
C'était comme si le temps avait cessé de s'écouler. Écrasé au fond de ma poitrine, mon coeur endeuillé battait faiblement alors que raisonnait pour moi seul, le hurlement de la louve.
Les yeux fermés, je pris une grande inspiration. La brise fraîche emplit mes narines. J'expirai, visualisant le visage sombre de Maël, regrettant de ne pas avoir pris le temps de le connaitre d'avantage.
Le chant avait cessé d'être. Une longue minute s'écoula.
Le grand loup brun fendit le cercle, il s'arrêta devant le corps du défunt. Les crépitements autour de son pelage s'agitèrent. L'instant suivant, Tristan se tenait à genoux. Il prit une petite boite en carton qu'on avait déposé là. Il l'ouvrit et attrapa un fin morceau de bois. Il craqua l'allumette d'un geste serin. Il approcha la flamme du Loup endormit pour l'éternité et sans aucune hésitation, il enflamma le pelage aussi noir que la nuit. Les flammes se propagèrent à une vitesse des moins naturelles. Le corps s'embrasa. La meute lupine reprit forme humaine autour de l'Alpha.
Silencieusement, Elisabeth et Jacques ouvrirent la marche pour rentrer au manoir. Les humains se mêlèrent à leur compagnons loups au fil des pas.
J'avançai en retrait, observant leur coutume. La cérémonie était quelque peu surprenante. Aucune parole n'avait été prononcé mais dans l'air, je percevais tout l'amour qu'ils portaient au Loup décédé. Les regards qu'ils s'échangeaient, mélangés entre la tristesse et le réconfort, étaient lourd de sens.
Mais au fond de moi, la culpabilité me rongeait doucement. Maël avait perdu la vie en venant à mon secours. C'était stupide de pensé que j'en étais la faute. Et je savais pertinemment que le seul coupable était l'homme qui avait osé lui ôter la vie. Pourtant, je ne cessais de croire qu'il serait encore là si je m'étais enfuit de Paris dès lors que Baptiste avait rendu l'âme.
Baptiste... La meute avait-elle organisé une cérémonie semblable à son honneur ?
L'arrière du cortège pénétrait à son tour dans la demeure. Je restai sur le perron, incapable de faire un pas de plus. Je ne me sentais pas à ma place parmi ces êtres qui venaient de perdre un frère.
Et je restai immobile devant la bâtisse. Alors qu'à travers les fenêtres, la meute se regroupait devant le feu de cheminé. Gabriel leva son verre, prononça des mots inaudibles de l'extérieur. Des sourires timides s'étalèrent sur les visages éreintés.
La brise ébouriffa mes cheveux emmêlés, et une odeur sucrée se mêla à celle des bois tout proche. Tristan se tenait à côté de moi. Il chercha à croiser mon regard alors que je le détournai vers l'intérieur du manoir. Je frissonnai.
- Ne devrais-tu pas être avec les tiens ?, m'interrogeai-je.
- Je cherche à comprendre ce que tu fais planter là, rétorqua-t-il de but en blanc.
Sans attendre ma réponse, il prit mon poignée et m'entraina à l'intérieur. A ma grande surprise, il ne nous guida pas jusqu'au salon où tous s'étaient réunis. Il nous engouffra dans son bureau. Ses doigts lâchèrent mon bras et il ferma la porte avant de se diriger vers un vieux meuble en bois.
Il ouvrit le placard, dévoilant un mini frigidaire dans lequel il prit deux bières. Il revint vers moi et me tendit l'une d'elle sans essayer de croiser mon regard. Ses yeux fixèrent sa boisson alors que j'attrapais la mienne. Il prit longue gorgée alors que j'observai chacun de ses mouvements. Je ne comprenais pas ce qu'il cherchait à faire. Il s'éloigna de moi et se posta devant la fenêtre.
- Je n'ai aucune idée de ce qui peut te traverser l'esprit en ce moment, déclara-t-il. Si tu ne me dis rien, je ne peux pas t'aider, alors parle.
Son ton brutal me surprenait autant que sa requête. J'avais l'impression qu'il se forçait, comme s'il était obligé de se mêler de mes sentiments.
- C'est Joanna qui t'a dit de faire ça ?, soupçonnai-je.
- Elisabeth, rectifia-t-il. Et elle ne m'a pas ordonné de le faire, seulement suggéré.
Je serrai les points. Comme si j'avais besoin qu'on envoie quelqu'un pour me réconforter. Et ce grand débile s'exécutait alors même qu'il s'en contre-balançait.
Je tournai les talons, prête à quitter la pièce. Je tournai la poignée de la porte lentement, pour lui laisser essayer de se rattraper lamentablement. Je l'entendis traverser la salle et sa main s'abattit sur la porte qui se referma d'un claquement. La poignée glissa de mes doigts tremblants.
- Je t'effraie, constata-t-il.
- Tu as dévoré un homme devant moi, lui rappelai-je d'une voix tremblante alors que les images s'affichaient dans mon esprit. J'ai vu un nombre inimaginable d'hommes et de femmes agonisant et mort. Ce n'est pas toi qui me fais peur Tristan, mais l'horreur qu'a été cette nuit.
Il garda le silence, le poing toujours contre la porte.
- Je veux juste être seule, murmurai-je.
- Ça ne t'aidera pas, rétorqua-t-il.
- Rien ne m'aidera ce soir, repris-je.
- Tu te trompes, soutint-il. Ton odeur est définitivement étrange.
Son changement de sujet m'interpela. Je me retournai brusquement. Nez à nez avec le Loup, ses yeux ambrés capturèrent les miens. En d'autre circonstance, j'aurai volontiers flirter avec lui.
- Que t'ont-il fait ? Simon a rapporté que Griffins avait parlé de Louve. Tu n'as pas été mordu, affirma-t-il.
J'étais surprise qu'il est eu le temps de parler avec Simon. Les loups s'étaient empressés de l'aliter à notre retour. Il avait vu le soigneur de la meute et on l'avait laissé récupérer. Tout c'était déroulé à une vitesse...
- Griffins faisait des expériences, annonçai-je. Et pour résumé, il a mit au point un sérum, La Morsure. La nuit où ils ont tué Baptiste, ils m'ont injecté ce sérum...
Je me mordis la lèvre, n'osant dévoiler que Grace les avait aidé.
- Que fait ce sérum ?, m'encouragea-t-il.
- Il est censé me transformer en Loup Garou, lui confirmai-je. Ils ont prit sa Louve et me l'ont injecté.
- Sa Louve ?, répéta-t-il.
Je pris une grande inspiration, et murmurai le nom de Grace. Son visage se déforma, ses traits devinrent dure et la lueur de ses yeux s'affaiblit. L'instant suivant, il se précipitait en dehors de la pièce.
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Salut ~
J'espère que vous passez de bonnes vacances si vous y êtes, sinon, courage à vous ♥. J'y suis pas non plus D: ... /BAM/
Bref. Je voulais vous signaler qu'une critique de ma fiction a été faite ici :
https://www.wattpad.com/217259920-la-revue-wattpad-9-cherry-moi-s'il-te-plait
Et je voulais remercier son auteur -FallOutDragons- pour ses précieux conseils que j'essaie d'appliqués lors de ma réécriture ! :)Du coup, en parlant réécriture, j'arrive bientôt à la fin du roman qui sera suivit d'un tome 2 ! C'est pour ça que j'ai entamé une réécriture. Voilà, c'est un détail que je tenais à vous faire partager :).
J'espère que ce chapitre vous aura plus et je vous souhaite une bonne journée/nuit !! :D ♥
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Cherry moi, s'il te plait.
WerewolfCherry a vingt quatre ans et cherche un nouveau sens à sa vie. Gracieusement hébergée par sa soeur aîné, elle se contente de respirer. Ce que personne ne sait, ce qu'elle cache derrière son attitude insouciente, c'est un désastre qu'elle cherche à...