« Chapitre 43 : La discrétion, tout un art de vie ».

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[Je fis la bise aux deux filles de la maison, enfilais mon manteau et sortis sous le froid de décembre. Après avoir fait quelques pas, je me rappelai de l'appel de Miranda et décidais de passer chez elle. Elle avait laissé un message avec son adresse, cette fille pensait à tout c'est fou...]

Je regarde donc l'adresse marquée sur mon écran. Le nom de sa rue me dit quelque chose. Elle ne doit pas habiter loin pour que je m'en souvienne ... J'inscris donc l'adresse sur Google Maps et fouille ma poche de manteau, priant pour trouver mes écouteurs. Comme je ne suis pas de nature chanceuse, j'ai dû les laissé sur ma table d'entrée, comme d'habitude...

Je décide de faire ma rebelle, oui Emma bien sûr, intervient ma conscience, et mets la musique à fond, sans écouteurs. Je regarde à droite et à gauche et, en remarquant qu'il n'y a personne nulle part, je me mets à danser. Pas une danse de pro dans les livres hein, la danse qui ne mérite même pas appeler comme ça. Je me dandine de droite à gauche, ne me préoccupant pas de l'incohérence de mes mouvements avec le rythme de la musique.

Tant pis, je me sens vivre et je me déchaîne sur Jet Black Heart des 5SOS. Je tourne sur moi même les yeux fermés et les cheveux au vent. C'est beaucoup moins fun que dans les films, et moins beau aussi. Puis ça donne mal à la tête de tourner comme ça, d'autant plus que je suis déjà essoufflée. Je m'assois alors deux minutes, le temps de reprendre mes esprits et me relève, me remettant en route. J'évite cette fois-ci les danses trop risquées et je me limite aux petits déhanchés en accord avec la musique que j'écoute.

Si je pouvais, je danserais et chanterais jusqu'à ce que j'ai mal aux pieds et à la gorge. Tant qu'on ne me fait pas écouter du Kendji, tout va pour le mieux! Désolée les Kendjinators ou peu importe comment on vous appelle, mais vous manquez clairement de goût.. Me tapez pas, je vous fais des crêpes si vous voulez. Malheureusement ma voix est extrêmement fausse et ça doit être un supplice pour les oiseaux qui m'écoutent. Prions pour leurs âmes. Amen.

Une musique que j'aime beaucoup passe aléatoirement sur ma playlist et je ne peux pas m'empêcher de danser tant elle m'enivre de bonheur.

Tout en bougeant mon corps qui ne suit toujours pas le rythme de la musique, nulle un jour, nulle toujours, je porte à ma bouche ma main que j'utilise comme un micro et j'hurle presque le refrain. Je me retourne, saluant mes fans virtuels, chantant comme possédée par la musique. Je remarquai alors quelque chose qui me stoppa net dans mon délire. Une dame qui devait sûrement se promener me regardait de la pire façon qu'il soit. Je lui souris timidement avant de mettre la capuche de mon sweat et de tirer sur les cordons afin que celle-ci se ferme sur mon visage. Mode camouflage activé.

Je vois d'un œil que la femme me regarde vraiment étrangement. Elle doit sûrement hésiter entre appeler la police ou l'hôpital psychiatrique...

Je m'en vais en courant avant qu'elle puisse faire quoi que ce soit et décide de me calmer pour de bon. De toute façon mon téléphone sonne, coupant la musique.

« Moi *sans avoir regardé qui m'appelait* : Allo? Qui est-ce?

? : Qui est-ce? Sincèrement? Dit la voix que je reconnais entre mille, avant qu'elle éclate de rire.

Moi : Roh ça va Miranda ça aurait pu être .. Je sais pas, le patron que je n'ai pas par exemple? Tu vois, on sait jamais!

Miranda : Tu es vraiment folle ... Mais j'aime ça! Répliqua-elle en partant dans un rire diabolique, avant de s'étouffer... avec sa salive sûrement.

Moi : Ou ça aurait pu être ma mère tu vois, elle veut que je sois polie tout ça.. Renchéris-je, même si elle ne m'écoutait plus. »

Je finis le chemin qu'il me restait dans la bonne humeur et sonne chez Miranda. Sa maison est nettement plus belle vu de jour et sans les gobelets, sacs plastiques et tout autre déchet jonchant le sol.

Prête à tout.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant