Et si c'était notre destin? [Tome II] ~A Got7 MarkBam ff~

Chapitre 13

PDV MARK

- Tu vas bien? lui demanda t-il. Tu ne t'es pas fait très mal?
- Ani. Gomawo oppa.
Son sourire s'élargit.
- Tu dois faire attention, tu peux te blesser comme ça.
- Nae.
- Quel est ton prénom?
- Cho Hee.
- Cho Hee, c'est un très beau prénom.
- Gomawo oppa.
- Cho Hee! Je t'ai dit de faire attention! Est'ce que tu t'es fait mal? dit une femme qui venait d'arriver en courant.
Elle devait être sa mère. Elle détailla sa fille pour voir si elle ne s'était pas blessé, puis, remarquant la présence de Bambam, elle se tourna vers lui. Ce dernier se levai et lui adressa un sourire.
- Merci d'avoir aidé ma fille, le remercia t-elle en lui retournant son sourire.
- Derien, ça a été un plaisir pour moi madame.
Elle continua de sourire, puis à un moment, son sourire s'effaça soudainement.
- Excusez moi, êtes vous Bambam du groupe Got7?
- Euh...oui. Pourquoi?
Elle eut une expression dégoûtée, avant de prendre sa fille et partir. Je remarquai le visage triste de Bambam. Ça lui avait brisé le coeur à voir une personne qui était dégoûtée à cause qu'il était gay. J'étais peut-être habitué à ce genre de réaction, mais Bambam, lui, il ne l'était pas.
Je me levai, puis j'allai le prendre dans mes bras.
- Laisse faire Bam, faut s'y habituer. L'homosexualité n'est pas bien vue ici, en Corée. Sa réaction à été tout à fait normale.
- Oui mais....
Il ne put finir sa phrase. Je ne savais pas pourquoi. Peut-être parce que il ne savais pas quoi dire ou peut-être tout simplement parce que ça allait le blesser encore plus de le dire à voix haute.
- Je crois qu'il serait mieux de rentrer, Bam.
- Oui, tu as raison.
On rentra alors, marchant lentement. Toujours main dans la main avec Bambam, je lui jetais parfois des coups d'oeils. Lui, qui était toujours si souriant et si radiant, était maintenant sur le bord des larmes, la tête baissée. Ça me faisait affreusement mal de le voir si déprimé. Je me sentais même coupable. Si pas moi, personne n'aurais su la vérité. Mais là...

Deux mois passèrent depuis l'incident dans la parc. Ça avait beaucoup affecté Bambam, même si je pourrais dire que ce n'était pas si grave que ça. Mais il voit les choses différemment. J'ai toujours eu l'impression qu'il était au fond, encore un petit enfant. Un petit enfant qui ne connaissait pas complètement toute la cruauté que ce monde renfermait. Un petit enfant innocent.
Je n'ai peut-être pas eu une enfance facile, ni mon adolescence n'a pas été toute en rose, mais ça m'a beaucoup aidé à supporter beaucoup de choses. J'ai vécu le pire jusqu'à ma dernière année de lycée et maintenant, il n'y a rien qui peut m'arriver qui soit pire. Ou presque rien.
Depuis, il ne parlait que rarement, il restait enfermé dans notre chambre à longueur de journée, il ne mangeait quasiment rien et le pire, il ne souriait paz. Le joyeux Bambam qui souriait pour rien et qui ne savait pas comment se la fermer avait maintenant à peine envie de vivre. Et à chaque fois que j'essaye de lui en parler, il m'évite et disait qu'il était juste fatigué. Je voyais qu'il n'allait pas bien! Mais il ne me disait rien, il souffrait en silence, sans me laisser l'aider.

Après avoir déjeuné dans la solitude totale, je retournai dans ma chambre et m'allongeai sur mon lit, puis fermai les yeux. JB et Youngjae étaient dans leur chambre, comme à leur habitude, à faire dieu sait quoi, Yugyeom était avec Jun Myeon, Jackson avec Min Seok et Jin Young avec un prénommé Joo Young, dont j'étais le seul à ne pas connaître et à ne jamais l'avoir vu de toute ma vie.
Aussi, ce mystérieux CJ n'avait rien posté d'autre après avoir révélé nos passés à littéralement toute la planète. Depuis, notre manager nous avait dit qu'on était en pause jusqu'à quand il nous dirait qu'on reprenait nos activités. Je pensais sincèrement qu'ils allaient juste nous laisser comme ça, pour finir par nous dire que nous arrêtons complètement et que Got7 n'existait plus.
La porte s'ouvrit soudainement, puis se referma. J'entendis des pas, puis senti quelqu'un s'asseoir sur le bord du lit. Un long soupir se fit entendre, puis cette personne, qui n'était personne d'autre que Bambam, prit parole:
- Longtemps je me demandais pourquoi tu étais comme ça, avant, pendant notre année de lycée, je n'arrivais juste pas à comprendre. Pour moi, ça avait l'air supportable, pas aussi pire que ça en avait l'air. Mais maintenant, je comprends ce que tu ressentais à cause de ce que Suho te faisait.
Il se leva, mais je me redressai brusquement, le pris par la main, puis le tirai pour qu'il s'assoie et entourai sa taille de mes bras pour qu'il ne puisse pas se lever.
- Mark, chuchota t-il.
- Pourquoi tu ne veux rien dire? Pourquoi tu gardes tout ça pour toi? Je vois à quel point tu souffres, je sais que tu n'es pas seulement fatigué. Je le sens et ça me blesse énormément. J'ai l'impression que je ne peux t'aider en rien. Je n'aime pas te voir comme ça. Tu étais si joyeux avant, toujours souriant. Et regarde maintenant, on dirait plus un fantôme que toi. Tu te rappelles, tu te fâchais contre moi quand je n'étais pas bien et que je ne t'en parlais pas.
Il y eut un long silence. Un silence qui avait l'air de durer une éternité. Il soupira finalement.
- Tu te rappelles l'autre fois quand on était sorti dans le parc et qu'il y avait eu la petite fillette qui était tombée?
- Hmm, hochai je la tête.
- Lorsque sa mère m'avait regardé après avoir compris qui j'étais, elle avait l'air d'être dégoûtée, mais aussi, on aurait dit qu'elle était déçue de ce que...j'étais. Peut-être qu'elle était notre fan, mais elle avait l'air vraiment déçue et ça m'avait comme...fait comprendre à quel point on va jamais être accepté par les gens autour. Jamais personne ne m'avait dit quoique ce soit d'homophobe, je crois que c'est pour ça que ça m'avait tellement affecté. Je ne m'attendais pas et ,pour la première fois depuis que j'ai découvert que je suis gay, j'arrivais pas à assumer ce que j'étais vraiment. J'avais juste...honte, comme si je n'étais pas un humain normal à part entière.
Je mis mon menton sur son épaule et réfléchi à ce qu'il venait de me dire. J'étais comme lui avant. Même maintenant je ne peux pas dire que j'assume très bien, mais c'est mieux que avant. Mais lui, je n'aurais jamais pensé qu'il aurait un problème avec ça. Je ne savais même pas quoi dire tellement j'étais mauvais pour consoler les gens.
- Je comprends ce que tu ressens, je ressentais la même chose avant, je n'arrivais pas à m'accepter et c'est la pire chose qui puisse arriver à qui que ce soit. Je sais que certains disent que avant de se faire aimer par les autres il faut commencer par s'aimer soi-même, mais je crois que c'est faux. Ce n'est qu'avec l'amour des autres qu'on arrive à comprendre qu'on vaut quelque chose réellement. Tu ne m'avais pas laissé tomber malgré toutes les fois que j'avais essayé de m'éloigner de toi pour que Suho s'en prenne pas à toi. C'est comme ça que tu m'avais aidé, en ne me laissant pas tomber. Tu m'avais montré que malgré toute la noirceur, il y avait de la lumière quelque part et qu'il me fallait juste trouver la bonne personne pour me la montrer. Tu m'avais fait comprendre qu'il y avait en fin de compte des gens qui m'aimaient pour ce que j'étais vraiment et que je ne devais pas me soucier de l'opinion des autres. Tu te rappelles de tout ça?
- Hm, fit il en hochant la tête, le regard perdu dans ses pensées.
- C'est à mon tour de te rendre tout ça. Les gens autour de toi t'aiment pour ton grand coeur. Ceux qui te jugent parce que tu es gay ne savent pas regarder le coeur des gens, mais seulement leurs apparences. Ces gens ne méritent pas tes larmes. Il ne sont pas dignes de ta tristesse. Pourquoi devrais tu t'en faire pour ce qu'ils pensent de toi? Et ceux qui t'acceptent? Ceux qui t'apprécient quand même? Les fans qui t'ont encouragés, tu en fais quoi de eux? Tu en fais quoi de leur amour pour toi? Ne pense pas seulement à ceux qui ne t'aiment plus. Pense plutôt à ceux qui t'aiment et t'acceptent pour ce que tu es. Alors oublie les et souris. Profite de ta jeunesse. Si tu ne peux pas changer la situation change ton attitude envers la situation. Regarde le bon côté, comme quand tu le faisais pour moi.
Il y eut un long silence pendant lequel je commençais à penser qu'il s'était endormis. Mais mon hypothèse s'avéra fausse lorsque il échappa un sanglot.
- Bambam..., murmurai je.
Je le laissai alors et il se tourna vers moi, les yeux en larmes.
- Non, ne pleure pas, jebal.
Je mis mes mains sur ses joues et essuya ses larmes de mes pouces. Il ferma les yeux, mettant ses mains pardessus les miennes. M'approchant lentement de son visage, je fermai les yeux à mon tour et déposa mes lèvres sur les siennes, échangeant un doux baiser. Après nous êtres séparés, il se jeta dans mes bras et enfouit son visage dans le creux de mon cou, puis dit d'une voix faible:
- Gomawo, Mark hyung, gomawo.