Desperate attempt.

9. Broken.

Ce samedi passa a une vitesse hallucinante. Je récupérais de la fête et de tout mon manque de sommeil en même temps, et quand je finis par me lever, il était déjà dix-huit heures. Je partis sous la douche et Louis arriva pendant ce temps-là. Je le trouvai dans la cuisine en descendant, en train de commencer le dîner. Je me fis un thé avant de lui proposer de l'aider, ce qu'il refusa en me lançant un regard moqueur. Je devais clairement avoir une tête relativement effroyable. Nous passâmes la soirée devant la télé, avant de partir nous coucher sûrement trop tard. Mais après tout, c'était les vacances. Enfin, pour moi. Et plus j'étais crevée, plus je dormais et moins je pensais. A trois jours de l'arrivée de mon frère, c'était nécessaire. J'espérais sincèrement que son arrivée enlèverait la boule qui s'était invité dans mon ventre depuis quelque temps. Comme j'aurais aimé que ma grand-mère soit là, tout aurait été plus facile.

Le dimanche, Louis n'était pas là quand je me levai et je décidai d'appeler Niall pour qu'il vienne jouer aux jeux-vidéos avec moi. Louis nous rejoignit quelque temps plus tard et il me sembla que nous passâmes tout l'après-midi jusque tard la nuit de cette façon, en ayant commandé des pizzas au milieu, mais je perdis la notion du temps ce jour-là.

Lundi, Louis me réveilla en partant, en me disant qu'Eléa avait appelé pour que je la rejoigne à la bibliothèque dès que j'étais prête. Je le regardais comme s'il venait de m'inviter à mon enterrement, ce qui le fit rire. Blasée, je partis me préparer et la rejoignis. Ce fut étrangement une journée vraiment productive. On n'avait jamais autant travaillé ensemble, mais cela marchait bien et gardait mon esprit occupé. Niall vint nous tenir compagnie dans l'après-midi. Cela passa extrêmement vite et nous décidâmes de nous récompenser en allant faire du shopping le lendemain.

Lorsque je rentrai, Louis partait, me prévenant de ne pas l'attendre, et je ne le revu pas de la soirée. Je partis me coucher relativement tôt en prévision des boutiques mais ne trouvait pas le sommeil. J'avais beau être épuisée mentalement, le corps ne suivait pas du tout. Je mis la télé en route et finis par m'endormir devant un débat politique retransmis. Je me réveillai brièvement lorsque Louis vint se coucher, pour redormir comme un bébé jusqu'au réveil.

Le shopping fut mouvementé. Quand je suis stressée, je réussis à critiquer tous les vêtements que je vois. Résultat, j'ennuie les vendeuses, j'énerve Eléa et je n'achète rien. Au moins Louis ne se plaindra pas de mes dépenses du jour. Et Eléa fit clairement des économies sur une robe des plus étranges grâce à cela. Cela n'avait pas été si mal ! Pas si mal, c'était la catastrophe. Max arrivait demain. Demain. Je ne savais même pas quoi faire. Je pouvais lui dire que Louis et moi avions rompu et que... sauf que je vivais chez lui. Ou qu'il avait un jumeau qui faisait dans l'illégal mais que ce n'était pas lui. Très crédible. Ou je pouvais me taire et le laisser me crier dessus, c'était très sympathique comme idée. Ou je pouvais lui crier dessus avant qu'il ne commence, ce qui était possible avec tout mon stress, mais ce n'était pas vraiment logique. Après tout, il n'avait encore rien fait. Cela pouvait peut-être, avec toute la chance du monde et les dieux avec moi, bien se passer... Ne pas pouvoir en parler à Eléa ne m'avait vraiment pas aidé.

Après avoir dormi en tout et pour tout environ deux heures, j'allai me préparer et Arthur m'emmena à l'aéroport. Je partis attendre Max, qui arriva environ un quart d'heure plus tard devant moi. Après le câlin du siècle, nous rejoignîmes un de nos restaurants préférés à deux minutes de là.

Le déjeuner se passa super bien, le calme avant la tempête. Il me raconta ses derniers déboires avec la canadienne, et leurs « adieux déchirants », ce qui me fit beaucoup rire. Il en rajoutait à chaque fois, jusqu'à ce que j'en pleure. Je ne savais même pas si c'était vraiment drôle ou si c'était l'effet de la nervosité mais cela ne sembla pas gêner mon frère.