Desperate attempt.

15. Seeker.

- Oh regarde comme ils sont mignons! M'exclamai-je en fonçant sur des papiers cadeaux aux thèmes de Noël, à l'entrée du magasin.

- Tu prends le tout? S'esclaffa Esmeralda en me regardant les attraper un à un.

- Tu me connais! Répondis-je en admirant le toucher du papier.

Les papiers cadeaux, c'était ma passion, vraiment. J'ai toujours adoré ça : on emballait ensemble les cadeaux avec ma grand-mère et c'était un de mes moments préférés. Continuer à le faire sans elle, c'était un peu une façon de la commémorer.

Après avoir bien démarré notre shopping de Noël, nous rentrèrent chez Esmeralda boire un verre. Nous restâmes ainsi à papoter jusqu'à ce qu'elle doive aller travailler, et je repartis.

Une fois rentrée, je partis regarder la télé au lit. Je ne faisais pas vraiment attention à ce que je regardais, me repassant les bons moments de la journée, jusqu'à ce que je me rende compte que j'avais croisé beaucoup de gens que je connaissais aujourd'hui. Je les croisais tout le temps dans notre quartier, mais qu'est-ce qu'ils faisaient tous dans celui d'Esmeralda? C'était tout de même un peu étrange.

Le lendemain, je rejoignis Eléa pour boire un verre, il me semblait que cela faisait une éternité que nous n'avions pas discuté tranquillement.

- Et avec Harry ça va toujours? Demandai-je en prenant une gorgée.

- Tellement. C'est un ange, répondit-elle en faisant un grand sourire. J'ai pas envie de passer deux semaines sans lui, ça va être trop dur, soupira-t-elle. Eh d'ailleurs, j'ai oublié de te proposer. Ma mère m'a demandé si tu voulais venir passer quelques jours à la maison pendant les vacances! Je sais que tu pars chez Louis, mais si tu veux venir après ce serait cool!

- Oh elle est trop mignonne ta maman! Carrément! Faut que je vois les dates avec Louis parce que je sais pas trop quand on rentre mais on va organiser ça!

J'envoyais un message à Louis et nous commençâmes à parler de tout ce que nous allions faire pendant les vacances. Eléa se mit à me faire un arbre généalogique de sa famille pour que je ne sois pas trop perdue. Sa mère, sa soeur, son demi-frère, ça allait, mais à part eux, j'étais déjà perdue. Elle me racontait toutes leurs histoires de gosses, ce qui nous fit beaucoup rire.

On finit par dériver sur la fac, les amis, et d'autres. On parlait de ci, on parlait de ça, on parlait de tout sauf de ce dont je voulais parler, parce qu'au final, je ne savais même pas quoi dire. Je n'arrivais pas à m'enlever de la tête Louis qui me disait qu'on pouvait ne plus vivre ensemble, ni Louis qui me disait que je serais morte sinon. Pourquoi est-ce que tout était toujours si compliqué? Je n'avais pas envie de vivre sans lui, mais j'avais un peu l'impression de sauter à cette conclusion parce que c'était plus facile de rester dans un milieu que je connaissais déjà.

Nous partîmes nous balader et finîmes par faire du shopping pour Noël à force de passer devant de trop belles vitrines. Je vis Matty de loin mais il disparut avant même que je ne fasse un peu vers lui. C'était peut-être mieux, j'avais son cadeau de Noël au bras et je ne voulais pas gâcher la surprise.

Lorsque je rentrai, Louis finissait de préparer le dîner. Je mis le couvert en silence, ne sachant pas trop quoi lui dire. Depuis cette conversation, je ne savais plus quoi penser, et j'avais l'impression que Louis attendait ma réaction, sauf que je ne savais pas comment réagir. Je préférai ne pas penser à ce qu'il pouvait bien attendre, et me mis à lui parler du cadeau d'Arthur, que nous n'avions pas encore commencé à chercher.