J'ai fini par accepter l'invitation à sortir de Sullivan. J'en ai conscience, je suis contradictoire. Mais je ne pouvais pas lui résister. De plus, je lui devais bien ça, après tout. J'ai quand même passé un sacré après-midi en sa compagnie et j'ai appris ce qu'était la véritable définition de "profiter". Clairement, la méthode de Sullivan est bien différente et bien meilleure que la mienne.
Pour être tout à fait franche, ça faisait longtemps que je ne m'étais pas autant amusée, et ça m'a fait du bien. Je pense que je devrais prendre exemple sur sa manière d'être : fraîche et sans prise de tête. Ça me permettra de mieux profiter de ce nouveau départ, qui sait.
Nous sommes restés assis, à regarder le ciel changer de couleur. Nous avons discuté de tout et n'importe quoi pendant un bon moment et je me suis sentie bien. Sullivan me met tellement à l'aise, ça me surprend moi-même. Je crois qu'il déteint sur moi.
Nous avons ensuite pris la décision de rentrer. Mine de rien, cette journée avait été sacrément épuisante. Alors que nous étions dans le parking, un jeunot de vingt ans à tout casser nous a interpellés. Il voulait absolument photographier la moto de Sullivan qui, d'après ses dires, était un très joli modèle. "Une Triumph Bonneville T100" avait répondu Sullivan avec un air très fier. "Elle m'a coûté la peau du cul et les yeux de la tête". Je n'ai rien compris à leur conversation mais une chose est sûre, cette moto est en effet, agréable à regarder.
Comme son propriétaire. Ah non ? Ce n'est que moi ? Autant pour moi.
Je ferme les yeux en sentant le vent frais caresser mes bras. Il est dix-neuf heures passées et Sullivan roule à une vitesse plutôt raisonnable. Contrairement à l'aller, il y a bien moins de monde sur la route. C'est tant mieux. Nous rentrerons plus vite.
Après vingt minutes, nous arrivons à la propriété. Il se gare, attend que je descende et nous marchons tous les deux, côte à côte. Je lui jette un bref regard, qu'il ne remarque pas, et reporte mon attention devant moi.
– Sacrée journée, commente-t-il pour briser le silence.
Il déverrouille la porte et l'ouvre, je dépose mon casque en entrant dans la maison.
– Je suis morte de fatigue...
Il referme la porte derrière lui et se débarrasse de son sac.
– Tu veux prendre ta douche en premier ? me propose-t-il.
Bien que je sois toute collante, je secoue la tête :
– Vas-y toi, j'ai quelques trucs à faire avant.
Mensonge. Je n'ai juste pas envie de passer avant lui. Si cette maison doit avoir un défaut, ce sont les salles de bain. Il y en a trois, dont deux qui nous sont interdites d'accès ; par conséquent, nous sommes obligés de partager la même salle de bain.
Ce n'est pas spécialement dérangeant, mais je suis assez bordélique. Jusqu'ici, j'ai réussi à ne pas trop mettre le bazar – c'est un miracle. Mais le naturel revient toujours au galop. Ce n'est qu'une question de temps avant que Sullivan ne tombe sur un soutien-gorge que j'aurais laissé trainer après m'être lavée.
Sullivan acquiesce et s'en va à l'étage. J'enlève mes baskets pour libérer mes pieds endoloris et pars rejoindre ma chambre. J'en profite pour brancher mon téléphone et envoyer quelques photos de ma promenade à Bill pour le narguer.
Quelques minutes plus tard, j'entends l'eau arrêter de couler. J'attrape donc mon pyjama et des sous-vêtements propres et m'en vais me poster devant la porte de la salle de bain. Cette dernière s'ouvre et me dévoile Sullivan, vêtu d'un peignoir gris. Je m'écarte aussitôt pour le laisser passer et malgré ce geste, je sens son corps effleurer le mien quand il sort.
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Hot-dog [Terminée]
Romantik« Un été, c'était assez pour me faire baiser. Dans tous les sens du terme » Max a décroché un nouveau job : House Sitter. Pendant deux mois, elle surveillera la propriété d'un couple riche et sera logée, nourrie, blanchi à moindre frais à Miami. À...