Hot-dog [Terminée]

quatre

Média : Le nouveau trailer de hot-dog. Enjoy !

J'espérais pouvoir me réveiller seule, dans cette énorme maison ; j'espérais qu'il ne s'agissait que d'un mauvais rêve. Je tiens beaucoup à mon intimité, alors naturellement, je me sens menacée quand on m'impose la présence d'un inconnu. Je vais devoir produire d'énormes efforts pour cohabiter avec Wakefield.

Ah... Comme j'espérais qu'il n'existe pas ! Je suis tombée bien bas quand je l'ai vu attablé, dans la cuisine, en train de prendre son petit déjeuner.

Et je suis tombée, dans le premier sens du terme, quand Félix m'a sauté dessus en aboyant comme un dingue.

– Oui, oui, Félix... Inutile d'aboyer aussi fort dès le matin, murmuré-je en tentant de le repousser.

Il est vraiment affectif, ce chien, et je ne comprends pas pourquoi il l'est autant avec moi. Il finit par descendre de mes genoux et court rejoindre son coussin non sans pousser des couinements. Je me relève et croise le regard amusé de Wakefield. Il a tout vu, bien évidemment, et il se fout bien de moi.

– Il a l'air de t'apprécier, Madsen.

– Bonjour à toi aussi, Wakefiled, déclaré-je.

J'ignore son regard insistant et pars préparer mon petit-déjeuner. Après quoi, je m'installe face à Wakefield et remarque qu'une assiette garnie de pancakes trône au centre de la table. Je tends la main pour l'attraper mais m'arrête en plein dans mon geste.

– C'est toi qui les as préparés ?

– Oui, fait-il en avançant l'assiette vers moi. Prends-en.

J'analyse avec attention l'assiette qu'il a poussée : les pancakes ont l'air scandaleusement délicieux, si bien que mon ventre exprime son approbation par un gargouillement.

– Non merci.

Ma réponse est en totale contradiction avec mon corps. Il me fixe pendant un long moment puis finit par ramener son assiette vers lui en haussant les épaules, loin d'être vexé.

– Tu ne sais pas ce que tu rates.

Il les déguste lentement dans le but de me narguer. Je prends un air détaché et attrape le paquet de céréales pour me servir. Je commence à les manger tout en concentrant mon regard sur mon bol et rien d'autre.

– Je ne savais pas que tu avais des tatouages.

Je cligne plusieurs fois des yeux et finis par regarder Wakefield. Il désigne mon poignet où les chiffres romains sont ancrés.

– Tu en as combien ?

J'effleure un instant mon tatouage.

– Tu t'intéresses à moi, maintenant ?

Oui, j'adore répondre par des questions. Il va devoir s'y habituer ; je n'aime pas être cernée dès le début, je préfère faire ramer les gens pour voir si leurs attentions sont nettes. Il n'y a rien de plus dépitant que de se dévoiler à la mauvaise personne.

– Il faut croire que oui.

Il plante son regard dans le mien. Cette fois, je ne cille pas. Ou du moins, j'essaie.

– Et d'où te viens ce soudain intérêt pour moi ? m'enquiers-je en soutenant son regard.

– On va se côtoyer pendant deux mois, Madsen.

– Merci de me le rappeler.

Il plisse les yeux.

– Tu n'as pas l'air enchantée.