Hot-dog [Terminée]

vingt-trois

Média : la fille derrière c'est moi mdrrrr.

Aujourd'hui

Kate (oui, oui, tu as bien lu mon enfant)

Je descends les marches des escaliers, en serrant mon sac contre ma poitrine. Durant ma descente, mon regard balaie une dernière fois l'intérieur de l'université. Elle va me manquer. J'y ai passé quasiment une année entière et j'ai fini par m'habituer à y aller.

– Tu as été une prof stagiaire incroyable, déclare Helen, ma tutrice, qui m'a coachée durant toute l'année. Probablement l'une des meilleurs que j'ai eu.

– Merci Helen. Vous étiez une tutrice incroyable aussi.

Elle m'accompagne jusqu'à la sortie du bâtiment. Quand nous sommes dehors, je pousse un léger soupir puis regarde ma montre. Il est déjà quatorze heures.

– Je vais y aller, dis-je en abaissant ma manche. Je dois terminer ma valise et j'ai encore plein de choses à faire.

Helen hoche la tête, compréhensive, et me serre doucement la main.

– Au revoir, Kate. Prends soin de toi.

– Au revoir, Helen.

Je commence à m'éloigner et je l'entends crier derrière moi :

– Tu nous enverras des nouvelles de Miami, n'est-ce pas ? Et tu passeras le bonjour à ta famille de notre part !

– Bien sûr !

Pour être franche, je n'ai pas de famille à Miami. Il n'y a que Sullivan. Mais c'est tout comme. Depuis que nous avons tout laissé derrière nous, je le considère comme étant ma seule et unique famille.

Je me retourne pour faire signe à Helen, une dernière fois, puis quitte le domaine de l'université.

Cette année de stage a été vraiment superbe, car j'ai pu réaliser ce que je voulais, mais elle a aussi été très difficile : j'étais seule. Ayant l'habitude de vivre avec Sullivan, j'ai vite déchanté quand j'ai dû me débrouiller par mes propres moyens – d'autant plus que j'étais assez dépendante de lui.

Pourquoi est-il parti ? En vérité, nous devions quitter Philadelphie tous les deux, il y a un an. Nous avions décidé d'aller à Miami ; Sullivan avait envie de changement. Il voulait du soleil, des plages, de l'air marin – et moi tout ce que je voulais, c'était le suivre, comme d'habitude. Nous avions payé nos billets et préparé nos valises : nous étions prêts à partir. Mais, une semaine avant la date de départ, j'ai reçu un mail de l'université pour laquelle j'avais postulé. Et elle m'avait acceptée !

C'est là que le problème s'est posé : devais-je abandonner mon poste fraîchement obtenu dans l'université pour aller à Miami ? Ou rester ?Après plusieurs heures de discussion, Sullivan et moi avons trouvé une solution : je restais à Philadelphie pendant qu'il allait "tâter" le terrain à Miami. Il allait y chercher un appartement, un travail, bref ; il allait préparer quasiment tout sur place avant que je ne le retrouve là-bas.

Et nous voilà, un an après. Mon stage en tant que professeure est terminé. Même si j'ai beaucoup apprécié les élèves et Helen, je suis soulagée d'avoir fini. Cette année a été probablement la plus longue de mon existence, et j'ai bien l'intention de profiter de la fin de l'été à Miami. Depuis le temps que Sullivan m'en parle, il me tarde d'y aller.

Heureuse, je rejoins l'arrêt de bus au pas de charge. Le ciel est dégagé, le soleil brille fort ; cette journée ne pouvait pas être plus belle. Pendant quelques secondes, je songe à appeler directement Sullivan sur le chemin, mais je me ravise. Je le ferai à la maison, où j'aurais tout le loisir de crier de joie.