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Je m'adosse contre un arbre en attendant des reproches, ce qui ne tarde pas à arriver. 

R : - Maintenant, Peter sait dans quel camp tu es ! Il fallait l'infiltrer et être un agent double.

- Il le savait bien déjà. Je n'ai fais que de le prouver, point  barre.

Mais pour qui se prend-elle ? Je n'ai pas échoué, je n'échoue jamais. Par contre, eux, si. Comment osent-ils être face à moi et me faire tous ces reproches alors que je suis entièrement de leur côté ? Je viens de tourner le dos au garçon dont je suis amoureuse, il y a d'autre façon de me remercier que de me disputer comme une gosse de six ans.  

- Que les choses soient claires, si j'entends ne serais-ce que l'écho d'un énième reproche venant de votre part, je ne réponds plus de rien. Je soupire en roulant des yeux. Vous avez tricher, vous êtes tombés dans son piège bêtement, ça vous arrive de réfléchir avant d'agir ? 

À cause d'eux, mes chances de pouvoir parler à Peter du baiser s'anéantissent. Il a essayé de me tuer, à cause d'eux aussi. Tout est de leur faute, pourquoi ont-ils triché !? S'ils avaient respecté les règles, je n'aurai pas eu à agir pour les sauver. J'en ai marre de penser aux autres ! Après tout, mon père et moi sommes reconnus pour être des méchants, du moins nous l'étions avant qu'il ne rencontre Emma.. Rencontre qui a bouleversé ma vie ainsi que la sienne. Avant c'était lui et moi contre le monde, maintenant c'est lui et Emma contre tout le monde. Je n'existe presque plus à ses yeux ! Lorsqu'ils partent tous pour sauver je-ne-sais-qui, c'est moi qu'ils laissent. Si je n'avais pas été là lors du kidnapping de Henry, je n'aurais pas été de la partie. 

Mon père tente une approche en posant sa main sur me dessus de mon crâne mais je me recule d'un pas en soupirant. Que personne ne me touche, pas quand je suis dans cet état d'agacement. J'ai besoin de prendre l'air, il faut que je sois toute seule pour réfléchir à tout ce qui vient de se produire en si peu de temps. 

Je prends la direction inverse d'eux pour laisser mes pas me guider en direction de la plage.

E : - Ou est-ce que tu vas ?

- Quelque part ou tu n'es pas le centre du monde.

Je l'entends grogner en m'éloignant et mon père lui murmurais quelques mots rassurants à l'oreille. Il doit prendre sa défense, lui dire que c'est la crise d'adolescence qui parle à ma place. Foutaises.

L'eau est d'un bleu turquoise presque translucide, on peut y voir les rayons du soleil se refléter sur les vagues. Sur le moment, je ne m'inquiète pas de Peter, ni de mon père. Juste de moi et de l'appel de l'océan. Je m'inquiète pour moi. Je suis incapable de maîtriser ma magie, de maîtriser mes émotions, de me contrôler. Si Peter surgi et essaye de me tuer, qu'est-ce qui me fera le plus de mal ? La souffrance dû au coup de couteau ou le fait que ça soit lui qui le tienne ?

Le Jolly Roger apparaît sous mes yeux, me rendant souriante. Il m'a manqué ce tas de bois, sacrément manqué même. Je monte à la corde pour arriver sur le pont, mes bottes tapant contre le parquet dur du navire. Ça faisait si longtemps.. J'en pleurerais presque d'émotion. Je rejoins les cabines et vient trouver la mienne, ouvrant la porte de ma chambre et me frayant un chemin en direction de mon lit. Je soupire en prenant le cadre posé sur ma table de nuit, mes doigts venant retracer les traits fins du portrait de la femme qui hante cette photo.

- Bonjour, maman.

Je marque une pause en réalisant que c'est assez étrange d'entendre l'écho de sa voix de la sorte. On dirait presque un fantôme.

- Je sais, ça fait longtemps que je ne me suis pas adressée à toi. beaucoup d'évènements se sont produits depuis, tu sais, notre départ de l'île. Je vais aller droit au but, désolée mère mais vous n'êtes plus la femme de sa vie. Il a trouvé une autre bonne femme à aimer.. Une sauveuse, t'y crois toi ? Je pense bien que j'aurais préféré avoir les tentacules d'Ursula dans les pattes.

Un silence profond règne sur le navire, ce qui est tellement inhabituel. D'habitude les pirates chantent de bon cœur, boivent du rhum, rigolent de leurs dernières conquêtes, mais là, depuis presque deux ans... le silence

- Est-ce que j'ai rencontré l'amour, tu demandes ? Uhm.. On dirait bien que oui mais ce n'est pas aussi simple que ça. Vous dîtes que l'amour est une force naturelle et bienveillante ? Ça se voit que tu ne connais pas l'elfe, maman. Il est grossier, mauvais, prêt à tout pour assouvir ses désirs à a limite de la perversion.. Vous dites ? Oh, en effet. On dirait que je décris la biographie d'une sale vermine de pirate. 

Je ricane de mon propre dialogue imaginaire. Je n'ai jamais su s'il fallait que je vouvoie ou tutoie ma mère, après tout, elle n'a jamais faites partie de ma vie. La tutoyer me permets d'être proche d'elle mais ça ne me paraît pas naturel, presque malpolie de le faire envers une adulte que je ne connais pas.

Je soupire en reposant la photo sur la table de chevet, décidant que la quart d'heure de folie se termine à cet instant. Une fois en dehors de ma chambre et à nouveau sur le pont du navire, une force invisible me pousse contre le mat du bateau, ma tête cognant violemment. Je retombe au sol en grimaçant, touchant l'arrière de mon crâne pour y apercevoir du sang.

En relevant mes yeux, il est là. Il est posé sur la rambarde et avec un regard assassin. Il saute de cette dernière pour être debout sur le parquet, un sourire mauvais sur le coin de la bouche.

- Tu es venu prendre ta revanche ?

Je me redresse pour être debout, lui faisant face et les bras croisés contre ma poitrine.

P : - Puisque tu as choisie ton camp, je ne vois plus l'intérêt de te garder en vie. 

- Très belle philosophie de vie, bravo.

Il lève le bras et un éclair manque de m'atomiser sur place. Une roulade au sol plus tard et je constate que je suis toujours en vie. Je me relève en souriant, prête à l'affronter.

- Quand je disais que tu n'étais pas à la hauteur.

Je ne sais pas pourquoi le dieu des océans m'a faites avec un défaut tel que la provocation, mais ravis d'avoir participé à cette aventure à vos côtés.

Au vu de son regard, qui ne sert plus à rien de décrire tant le mot assassin a été répété à maintes reprises depuis le chapitre dernier, disons simplement qu'il est très énervé et qu'il compte régler ses comptes avec moi une bonne fois pour toute. Il serre son poing et le ciel si clair devient tout à coup sombre, laissant apparaître le tonnerre. Peter a le don de contrôler l'île, ce qui fait de lui miss météo et l'orage qui gronde à quelques centimètres de moi n'envisage rien de bon, mais vraiment rien.   

Personne ne blesse un pirate.


POV Peter Pan

Personne ne trahi Peter Pan. 



song : pompei - bastille

W I C K E D (Peter Pan)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant