7

2K 120 26
                                    


Je me réveille tout doucement la lumière agressant mes yeux. J'étire mes membres engourdis et me lève d'un bond une fois avoir repris mes esprits. Ça y est, je me souviens. Du moins, l'affection que je portais pour Peter ! Toujours difficile à croire par ailleurs...  Peut-être que je la porte encore ?  Non, que dis-je, je me souviens que, lorsque j'étais dans ses bras je me sentais bien certes, il était mon ami, mais maintenant ce n'est plus le cas. Pourtant, j'ai du mal à le voir comme un ennemi des à présent. Argh ! Satané sentiments à le noix.

P : - Bien dormi ? 

Peter rentre dans la pièce en secouant ses cheveux, les remettant en place convenablement. Je n'ai pas senti que quelqu'un s'était allongé à mes côtés, où a t-il dormi ?

- Oui, merci. 

Je viens réellement de le remercier là ? Ce n'est définitivement plus moi ! Ces souvenirs sont en train de me rendre chèvre. Je me fais une note mentale pour plus tard d'arrêter de remercier les ingrats dans son genre ! 

Voyant mon étonnement suite à mes paroles, il arque un sourcil à son tour. Je suis sûre qu'il se doute de quelque chose, j'ai dû éveiller ses soupçons. Putain. On ne peut pas garder un secret sur cette île c'est dingue !

P : - C'est bien la première fois que tu me remercies, Zeph. 

- On se donne des petits surnoms maintenant ? 

Il ricane un instant et s'avance vers moi avec dans ses yeux une détermination sans faille. Il pense pouvoir me déstabiliser avec ses expressions faciales et son charme mais.. Oh, zut. On dirait bien que par moment ça fonctionne.

P : - Je sais que tu me reconnais.
- Ouais, t'es le gars qui fait la pub pour le dentifrice non ?

P : - Je t'ai te rendre chez cette fée clandestine.

Physiquement, mon corps ne réagit pas suite à l'entente de cette information, je reste de marbre. Mais mentalement c'est l'apocalypse dans mon esprit ! Il sait tout donc lui mentir ne servira à rien mis à part à me faire passer pour une idiote. Mais lui dire toute la vérité serait bien trop facile à mon goût.

- Peut-être bien que oui, peut-être bien que non, qui sait ? J'ai pu lui rendre visite pour des problèmes de filles, le genre de problème qu'un garçon n'a pas par exemple.

P : - Ne joue pas à ce petit jeu avec moi.

Son ton est plus stricte et ferme. Il veut jouer au coq ? Mais avec quelle bas-cours ?

- Pourtant, c'est bien toi qui aimes jouer.

Il crispe sa mâchoire pour répondre quelque chose mais je ne lui en laisse pas le temps. 

- Alors comme ça Peter Pan ne connaît pas la règle de MON jeu ? Passerais-tu ton tour l'elfe ? 

Il fronce les sourcils avec un air perdu. J'ai semé le doute dans son esprit à ce que je vois. Il serre ses poings en secouant sa tête, essayant tant bien que mal de conserver une prestance majestueuse et dominante.

P : - Ici, il n'y a que moi qui écrit les jeux et qui dicte les règles, si tu penses m'avoir aussi facilement, ma pauvre enfant... Tu es tellement naïve, inconsciente ! Je comprends mieux maintenant pourquoi ton père t'a effacé la mémoire.

Est-ce qu'il dit ça dans le but de me déstabiliser en me blessant ? C'est clairement réussi. C'est mon père qui a osé me voler mes souvenirs ? Tout, mais sauf lui...  Mon règne s'arrête ici, je déteste l'avouer mais Pan a réellement une avance sur tout. Un point partout.

- Que sait tu que je ne sais pas !

P : - Tu veux vraiment tout savoir ?

- Sinon pourquoi prendrais-je la peine de t'adresser la parole avant mon premier café de la journée, dis-je en levant les bras, crétin, murmurai-je. 

P : - Quel dommage, le crétin en question à déjà une partie en cours.

Il repart de la cabane en claquant la porte. Peter sait tout, il sait tout ce que j'ignore. S'il n'a pas le temps maintenant, croyez- moi bien qu'il va le trouver ! Il doit bien ça à une vieille amie. En plus, quelque chose me dit qu'il n'est pas entièrement innocent dans cette embrouille.

Je prends mon courage à deux mains pour soulever la couverture et me diriger dans la salle d'eau. Un peu d'eau sur le visage et un coup de savon pour une douche rapide et me voilà prête à affronter cette journée grise. Mes cernes sont en train de me faire peur à moi même ! Je remarque aussi un léger bleu au-dessus de mon arcade sourcilière et ma lèvre est fendue à cause de la bagarre avec Félix. Il ne m'a réellement pas loupé, cette enflure ! Si je le chope... D'ailleurs, notre petit jeu débute aujourd'hui ! J'ai tellement hâte de le voir ramper devant moi telle une sirène apeurée.

Je sors de la cabane et je ne fus pas surprise de voir Félix accoudé à un arbre taillant un bout de bois juste à côté de la porte. 

F : - Je ne vais pas te supplier, donne moi mon indice pirate.

- Bonjour à toi aussi petit ange ! Soit patient camarade, mon ventre attend depuis bien plus longtemps que toi.   

Je marche au centre du camp pour y prendre une pomme que je fais sauter dans les airs avant de la rattraper au vol. Je contrôle déjà le bras droit de l'elfe et ça, en une soirée depuis mon arrivée, on peut dire qu'il n'y a pas de petites victoires. Mon sourire est conquérant et ma bonne humeur communicative. C'est étrange puisque j'ai appris une bien mauvaise nouvelle ce matin mais, au moins, ça fait avancer l'affaire.

- Qu'est-ce que tu as à sourire comme une débile ?

Ce bambin de Henry a définitivement la chance d'être mon ami ! Je passe mon bras sur ses épaules en continuant de sourire.

- L'air du pays imaginaire semble avoir un je-ne-sais-quoi de ressourçant.. Puis, Peter et moi.. On s'apprécie beaucoup.

Félix faillit s'étouffer avec sa salive pendant qu'Henry retient un rire. Je me fais violence pour ne pas rire à mon tour mais difficile en voyant la tête en décomposition de l'autre idiot. Ce mec a perdu son humour depuis qu'il a rencontré l'elfe, ça se voit.  Qui se ressemble s'assemble n'est-ce pas ?

H : - Sérieusement, qu'est-ce qui te fait sourire ?

- Le simple fait de visualiser les plans de monsieur Peter échouées.

H : - Tu sais ce qu'il me veut ?

Au même moment, le concerné arrive en prenant Henry à part, mais il vient d'où celui-là ? Il a peut-être tout entendu et tant mieux ! Je veux lui faire comprendre que ses plans seront mis à rudes épreuves tant que je serais en vie. Bon, je passe à mon acte de charité maintenant. Je prends un bout de papier dans ma poche et fait apparaître un crayon par ma pensée. J'écris une phrase et plie le papier en quatre. Je donne ce petit bout de tissu recyclé à Félix en soupirant.

- Trouve mon paternel et donne lui ce mot. Gare à toi, si tu le fais passer à ton maitre ou si tu as l'audace de le lire, je le saurais et tu pourras dire au revoir à tes bouts de bois si précieux.

F : - Bien.  

- Tu l'auras une fois que tu auras accompli ta mission.

F : - Compte la dessus.

Il souffle péniblement et s'en va accomplir sa mission du jour tel un bon messager. Il n'y a rien de très courtois dans ce bout de papier, mais je suis rancunière. Il me faut des réponses, vite. Il est le seul pour le moment à pouvoir me fournir des explications digne de ce nom puis, malgré la trahison, il reste mon père et je sais que je peux lui faire confiance. Nos retrouvailles s'annoncent, disons.. mouvementés.

___________________

song : kids - one republic

W I C K E D (Peter Pan)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant