W I C K E D (Peter Pan)

20

J'escalade avec soin le rocher, ne voulant pas dépenser toute mon énergie pour la descente. J'évite les bouts pointus, ceux qui peuvent me déchiqueter la peau en une fraction de seconde.

Je saute les trois  mètres qui me séparent du sol et atterris sur mes deux pieds saine et sauve. Je le déteste, ô que je le hais de cette trahison fatidique. Je savais qu'il n'était pas bon, je savais que ce n'était pas un gentil et je l'acceptais comme il était, mais je ne savais pas que c'était un sale traître sans honneur. Je le pensais plus fort et plus digne de son nom et de sa réputation. Puis, il y a Maléfique aussi... Est-ce vrai ? Je suis toujours dans la confusion quant à cette nouvelle. Peter n'est pas à son coup d'essai en ce qui concerne les mensonges. Je ne le pensais pas capable de mentir sur des faits aussi graves mais je ne le pensais pas capable de me trahir de telle sorte non plus, ses actions remettent ses dires en causes. Je commence à fulminer des mensonges, j'aurais très bien pu l'encaisser ! Il m'a partagé sa haine pour le Crocodile pour rien. Pour RIEN.

Mes pas savent où se diriger malgré mes pensées en fouillis. J'écarte quelques branches sur mon passage et arrive au campement des gentils. Tous les héros dont Henry et Bealfire sont là. Ils ont une sale tête.. Pas pire que la mienne.

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

Quelques-uns sursautent et d'autres ne lèvent même pas leur tête. Ça doit être grave, en tout cas assez grave pour que ça m'inquiète.

MM : - Lors de l'assaut de Peter, un enfant perdu à toucher David avec sa flèche.

D : - Et elle était empoisonnée.. J'ai dû boire à la fontaine de jouvence pour survivre. 

Je souffle un léger "Oh" pour montrer mon soutiens et je m'assois à côté de mon père, en tailleur au sol. Il va falloir trouver une solution pour lui permettre de le libérer de l'île. Nous sommes tous dépités, personne ne parle, n'agit. On se contente de se regarder dans le blanc des yeux et de compter nos échecs qui ne cessent d'augmenter au fil des heures. Non.. Ce n'est pas nous. Ce n'est pas notre mentalité d'être ainsi. Nous sommes des combattants ! Qu'est-ce qu'on fait ici, tous assis et prêt à s'abattre ? 

Je me relève en serrant les poings, les pensées emplies de rancune et d'orgueil.

- Non mais vous vous entendez ? Vous vous blâmez sur votre sort comme ci c'était la fin du monde. Vous vous dites héros, mais dès qu'un problème survient plus personne ne fait rien d'héroïque. Alors c'est tout, c'est comme ça et puis basta on s'en va ? Et bien non, je n'abandonnerais pas sans m'être battue jusqu'à la mort. Nous avons récupéré Henry, maintenant c'est au tour de David. Peu importe le temps que ça prendra, le plus important c'est d'arriver à nos fins, ensemble ! 

Oui, vous avez bien entendu. C'est bien moi qui vient d'offrir ce discours d'espoir aux héros de l'équipe. Je m'en ferais vomir. Emma se lève à son tour, aussi prête que moi à reconquérir notre victoire. Il fallait simplement les motiver un petit peu pour leur faire prendre conscience du vrai sens de l'héroïsme.

David se lève à son tour, s'avance pour se mettre en face de moi puis il pose sa main sur mon épaule, un geste qui se vaut réconfortant.

D : - Nous ne partirons pas sans toi non plus Zephyra.

- Je ne suis plus prisonnière du pays imaginaire, Peter m'a délivré en volant mes pouvoirs et de ce fait, de l'essence de l'île.

Tous me regardent hébétés, se faisant milles et cents scénarios dans leur tête. Je ne tenais pas à mes pouvoirs alors ça ne me fait rien, c'est surtout le geste qui fait mal. Se faire trahir, ça fait mal que lorsque la personne est proche de nous à ce qu'on dit.

K : - Qu'est-ce qu'il t'a fait ? 

Rien, si ce n'est briser mon cœur en mille morceaux.

- Je vais bien.

Ma réponse est sèche. Je n'oublie pas non plus ses mensonges. Il faut que je lui parle. Je lève le menton et indique un coin dans la forêt, il comprend et me suit sans se poser de questions.

- Je sais tout.

K : - Tu as enfin percé le mystère du Big Bang ?

- Je ne suis pas d'humeur à rire à tes blagues, espèce de menteur. Décidément, ce surnom te colle à la peau. Tu es vraiment le vilain que tu penses être. Maléfique est ma mère ?

Il soupire en s'asseyant sur une souche d'arbre, quelle ironie quand on sait que c'est sur une souche comme celle là qu'il m'a vu pour la première fois. Il tapote la place à côté de lui pour m'inciter à m'assoir mais je décline l'invitation. Sans façon. 

K : - J'ai rencontré Maléfique dans un bar une nuit d'automne, elle était en quête de retrouver son étincelle de vie à cette époque-là, elle se blâmait d'avoir perdu la bataille de sa vie. J'étais moi-même désemparé d'avoir perdu la femme que j'aimais, alors tous deux, nous avons trouvé réconfort un soir.

Je grimace de dégoût.

K : - Je ne savais pas qu'elle était enceinte alors t'imagines bien mon désarroi quand je t'ai trouvé devant ma maison. J'ai failli te jeter à la mer pour que tu puisses te faire dévorer par les sirènes.

- Je vais reprendre la tasse qui dit "père de l'année" et la briser sous tes yeux, parce que tu devrais sincèrement ne pas la posséder après ces dires.

K : - Je ne veux que te protéger. Tu sais très bien que c'est la vérité, tout ce que j'ai fais, c'était pour toi. Tu m'as sauvé à cette époque. Je n'étais plus que l'ombre de moi même et tu as redonné un sens à ma vie. Je suis fier d'être ton père.

Un long soupir s'échappe de mes lèvres. Je sais que mon père est de mon côté mais ses mensonges à répétition commencent à me courir sur le haricot. J'acquiesce pour montrer que je comprends, bien que je ne cautionne pas ses choix. Il se lève et nous repartons rejoindre les autres. Au moins, maintenant je sais que l'elfe disait la vérité. Ma mère est une mégère.. Ça ne me touche pas tant que ça, elle est morte à ce qu'on dit et puis, on ne peut pas manquer quelqu'un qu'on a jamais connu. 

E : - Vous avez une idée de plan ?

R : - Seul Peter sait tout. Il doit avoir la réponse pour sauver David, mais à quel prix ?

- Je me porte volontaire pour le tuer.

H : - Prend un ticket parce qu'il y a la queue.

Je ricane en lui ébouriffant les cheveux, sacré bambin. Quand il s'agit de Peter.. Il n'y  a qu'une solution possible.

- Je sers d'appât. Vous savez que Peter et moi avons une relation assez.. particulière. Il ne me tuera pas.

Les héros semblent tous d'accord. Il me faut encore trouver un plan en béton pour récolter des informations mais aussi me venger de cet ingrat. Mon cerveau fuse dans tous les sens et c'est rare !

(Pink : sober)