Chapitre 10

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Aucune nouvelle. Cela faisait trois jours qu'elle était retournée à un état qu'elle connaissait bien, celui où elle subit le temps, ses heures et sa lenteur accompagné de ces créneaux fixes nommés cours. Tana ne savait pas pourquoi Lucas ne lui parlait plus. Depuis qu'ils s'étaient quittés samedi elle ne l'avait pas revu, il n'était pas venu en cours et lui avait dit de se reposer dimanche comme prétexte pour ne pas la voir. Elle lui avait tout de même envoyé un sms aujourd'hui pour s'assurer qu'il allait bien, il avait répondu de manière positive lui disant de ne pas s'inquiéter et qu'il lui expliquerait tout à son retour.

Elle avait passé une journée banale et était là affalée devant la télé telle une Bridget Jones mais sans le pyjama avec des nounours dessinés dessus. Elle avait simplement enfilé un jogging à la place de son jean taille haute qui lui compressait ses bourrelets imaginaires et avait attaché ses cheveux en messy bun raté. Elle ouvra la fenêtre principale du salon et s'y posa avec son cendrier et une clope à la main. Elle avait recommencé à fumer depuis qu'elle ne fréquentait plus Lucas et qu'elle était retournée dans sa routine d'aller-retour entre l'école et son appartement. Elle savourait ses longues bouffées de fumée au goût Camel de sa roulée tout en regardant ce qui se passait dehors, dans la petite ville de Talence. Des passants, des voitures, des vélos. C'était l'heure où tout le monde rentrait du travail et des cours. Il faisait froid ce qui marquait encore plus l'empressement des piétons qui avaient hâte de rentrer se mettre au chaud et de se préparer un bon repas qui les revigorerait. Les voitures quant à elles prenaient leur mal en patience puisqu'avec ces flux en centre-ville et les feux, il y avait certains carrefours où ça n'avançait que peu. Sa clope presque finie elle entendit sonner. Elle aurait parier sur Lucas puisque c'était la seule personne qui savait où elle habitait mais puisqu'elle n'avait plus de nouvelle, elle était perplexe. Elle tapa d'un doigt sa cigarette pour en couper la cendre et ne pas en mettre partout le temps d'aller ouvrir. Elle dégagea le judas et vit avec une surprise modérée, son ami qui attendait devant la porte. Elle tourna la clé et retourna directement à la fenêtre pour terminer sa roulée en balançant un bonjour qui portait de l'amertume.

« - Je vois que tu es contente de me voir. Dit Lucas sur un ton toujours enjoué.

- Je croyais que t'étais mort désolé.

- Je sais j'ai pas été là dep...

-Trois jours ! Tu peux me dire ce que tu faisais ?

- On mange et je t'explique ? J'ai pris chinois j'espère que tu aimes. »

Riz cantonais, nouilles, poulet caramel, nems et beignet de crevette étaient au rendez-vous. Malgré le fait que chacun des nourritures avaient été prises en petit quantité, Tana connaissait son appétit et se demandait si Lucas n'avait pas invité quelqu'un d'autre. Pendant qu'elle mettait la table Lucas faisait réchauffer les plats qu'il avait pris à emporter et réfléchissait en même temps à ce qu'il allait bien pouvoir sortir à Tana qui justifierait son absence pendant trois jours. Ils s'installèrent sur le canapé, devant la télé, se servirent et commencèrent à manger. Rancunière, Tana n'engageait pas la conversation, pour elle ce n'était pas à elle de le faire. Lucas comprit très bien que c'était à lui de se justifier et de commencer.

« - Ta journée s'est bien passée ?

- Mes trois journées tu veux dire ? Y a rien eu de spécial, le dimanche c'est fait pour rien faire et je le fais bien et les cours restent des cours, j'ai pris mon mal en patience.

- C'était la folie à ce que vois.

- Penses-tu... Et toi t'as fait quoi alors ?

- Oui donc en fait j'ai eu un contretemps. Tu le sais, je suis là pour faire le ménage et...

La division.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant