La division.

Chapitre 7

Lundi matin, un début de semaine encore difficile avec une sale nuit. Ce n'était qu'une mauvaise passe que Tana connaissait bien, et elle se disait dans la voiture, que cette journée allait encore être longue contrairement à dimanche qui avait été trop court. Après s'être garée, elle se dirigea machinalement vers l'emploi du temps, sans même regarder un coup d'œil au hall pour voir si quelqu'un qu'elle connaissait était arrivé, regarda dans quelle salle était son premier cours et marcha tranquillement pour aller se poser devant l'amphithéâtre.

« - T'as vraiment une sale tête ce matin. Dit Lucas en venant se caler près de Tana.

- Je dois te remercier du compliment je suppose.

- T'as passé une sale nuit c'est ça ?

- C'est ça. »

Tana répondait d'un ton sec, elle était encore dans ses pensées et aurait préféré qu'on l'y laisse mais Lucas n'était pas de cet avis.

« - Pas très bavarde ce matin dis moi.

- T'en connais beaucoup des personnes en manque de sommeil et qui font des cauchemars qui sont de bonne humeur ?

- Raconte.

- T'es curieux toi dis donc. T'es pas prêt, tu me prendrais pour une folle.

- Oh il en faudrait beaucoup pour que je crois ça. Aller balance.

Elle le regardait. Il était très sérieux, sans aucune esquisse de sourire comme à son habitude, comme si la froideur de Tana c'était communiqué. Un petit silence, avec le regard fixe de Lucas sur elle, il attendait tout simplement qu'elle parle de sa nuit, il savait qu'il pouvait l'entendre. Tana repris la parole.

« - Deux flics sur une affaire. Ils galéraient, pas de piste, pas de suspects et deux personnes mortes dans des conditions affreuses. Me demande pas comment exactement je ne sais plus. Ensuite ils sont allés chez un de leur pote, flic également, pour dîner et lui demander son avis sur l'enquête qui pataugeait, peut-être que son point de vue les aiderait à la voir sous un autre angle et leur permettrait de réfléchir sur les meurtres et d'avancer. Puis leur pote les a tué. Plus précisément il les a découpé, de la tête aux pieds, tout du long, à l'aide d'une espèce de machine qui comportait une lame dentelée fixée verticalement. En fait c'était lui le tueur.

- Ah ouais... T'es pas tranquille la nuit toi.

- Je t'avais prévenu.

Le professeur de psychologie sociale arrive et ouvre la porte. Tana va trouver une place isolée, pas trop devant pour pouvoir décrocher du cours quelques fois mais pas trop au fond où il y a généralement ceux qui en font encore moins. Elle pensait être tranquille pour ses 4 heures de cours, mais c'était sans compter sur Lucas qui vient s'assoir à coté d'elle.

« - T'es tombé amoureux ou quoi ? railla Tana.

- T'as pas oublié ton humour ce matin en tout cas. Rétorqua Lucas sans méchanceté.

Ouverture de sacs, sorties d'ordinateurs portables, toujours pratique pour prendre en note les cours et rester sur son téléphone derrière. Le professeur lança son diaporama, brancha le micro et commença à parler. Ce fut rapidement un bruit de fond pour la plupart des étudiants, et pour Lucas qui relança la conversation avec Tana.

« - Bon alors t'as fait bouger des trucs depuis la semaine dernière ?

- Non.

- Mais t'as réessayé au moins ?

- Oui. Répondit Tana tout en se sentant un peu ridicule.

- Mmh. Ca te dit qu'on se voit après les cours ?