Tana sort de la voiture, à la lumière des lampadaires éclairant les trottoirs de la ville. Elle s'est faite belle, c'est que Lucas ne la laisse pas indifférente alors elle se devait d'être présentable. Ce n'est évidemment pas un rendez-vous galant ce soir mais il vaut mieux toujours faire bonne impression et s'y préparer que l'inverse. Elle s'est garée dans une petite ruelle qui est à cinq minutes à pied de la rue où Lucas travaille, le temps pour elle de fumer une cigarette en allant au café, pour décompresser de cette journée bien mouvementée. Son nouveau paquet résiste plus que bien, mais quelque chose lui dit qu'en ce moment, les clopes vont se dégainer plus rapidement. Généralement elle en fume une en début de semaine, le lundi ou le mardi, elle essaye de se donner du courage pour les jours qui restent à chaque fois que ce retour à la réalité après le week-end est difficile. Là elle en avait grillé les deux jours, signe de semaine difficile. Revoir toute ces personnes qu'elle n'apprécie guère c'est forcément une épreuve. Elle en parle comme si elle les détestait personnellement mais ce n'est pas le cas. Elle a peut-être tous les défauts du monde mais elle possède au moins la qualité d'aider beaucoup les personnes qui en ont besoin et qui comptent pour elle. Malheureusement il y a plus de gens heureux qui n'ont pas besoin d'aide et qui la narguent chaque minute de sa vie avec leur bonheur insolant. En fait au fond, elle n'aime juste pas les gens en général, quand elle ne les connait pas. C'est sûrement ce gros à priori qui fait qu'elle a l'air si insociable.
Le temps d'écraser sa cigarette et Lucas sort du café, il est 22h14.
"Salut Tana, ça va mieux ? demande-t-il.
- Oui.. On peut dire ça."
Ils partirent marcher dans la ville, jusqu'à chez lui peut-être, elle n'en avait aucune idée. En tout cas ce n'était pas en direction de sa voiture et elle pensait déjà au chemin inverse qu'elle allait devoir faire tout à l'heure pour la récupérer. Enfin, elle se reconcentra rapidement sur les réponses que pouvait lui apporter Lucas, aussi surprenantes soient-elles.
"Je te comprends tu sais. Ce que tu as vécu aurait perturbé n'importe qui de normal. Entama lucas.
- Tu n'es pas perturbé toi ?
- Tu insinues par là que je ne suis pas normal ? interrogea t-il en riant.
-Non, non pas du tout mais.. Tu as vu la même chose que moi de ce que je comprends et tu n'as pas l'air choqué.
- Tu as raison, je ne suis pas aussi marqué par ce qu'il s'est produit, enfin ce que nous avons vu se produire puisque les autres, tes amis, n'en ont aucune idée.
- Oui j'ai vu qu'eux non plus n'avaient pas l'air perturbés, je me suis cru folle un instant.
- Non tu ne l'es pas rassures toi. Simplement ils ne peuvent pas être préoccupés par ce qu'ils ne connaissent pas.
- Mais comment ça ? Ils étaient là, à côté de moi, enfin ils ont vu la scène c'est obligé ! s'exclama Tana.
- À moins de l'avoir effacer de leur mémoire.
- Pardon ?"
Lucas avait répondu immédiatement comme s'il ne voulait pas réfléchir à ce qu'il lui annonçait au risque de se rétracter. Il est vrai que c'était peu commun comme révélation et qu'on retourne l'idée plusieurs fois dans sa tête avant de la balancer.
Ils arrivèrent devant un petit immeuble, placé en centre-ville, dans une petite ruelle. Tana supposa de suite qu'il s'agissait de celui où habitait Lucas. La petite promenade tardive dura un peu moins de dix minutes, ce qui veut dire qu'elle était à au moins vingt minutes de l'endroit où elle s'était garée, peut-être moins comme elle marche vite quand elle est seule. Mais la conversation n'était pas terminée, elle n'avait toujours pas d'explications précises et claires et était encore dans le flou et l'incompréhension la plus totale. Lucas ne lui pas répondu, il la regarde juste, dans ses yeux elle pouvait lire qu'il en avait encore beaucoup à dire. Elle ne bougeait pas, elle n'avait aucune envie de repartir, pas maintenant alors qu'elle sentait qu'elle pouvait en apprendre plus dès ce soir.
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La division.
FantasyTana est une fille actuelle, avec son lot de problèmes. Toujours en pleine dérive, à la limite de la dépression, elle ne se trouve pas et cherche un sens à son existence. Elle passe son temps à refaire le monde, à faire la fille dure alors qu'elle e...