Et ce mal de tête qui frappe dès que les paupières s'ouvrent. Ce corps lourd que l'on a du mal à lever du matelas dans lequel il est ancré et ce sentiment omniprésent de saleté qui était insupportable. Il y avait la bouche pâteuse à cause de la cigarette mélangée à l'alcool et le fait qu'on ne s'était pas brossé les dents la veille, puisqu'on s'était tout simplement écroulé et endormi. Toutes ces choses était bien désagréables à Tana à chaque lendemain de soirée, mais c'était le prix pour s'être sentie vivante au moins une soirée. Elle se réveilla dans un lit, dans une chambre sombre avec seulement quelques brins de lumières à travers les volets et sous la porte, mais reconnue rapidement que ce n'était pas le sien. Elle se redressa et analysa la situation pour tenter d'y voir plus clair. Tout d'abord elle était encore habillée ce qui était une bonne chose. Ses chaussures étaient dans un coin de la chambre, contre un mur, son sac également et sa veste et son gilet était sur le lit. La personne qui l'avait couchée n'avait conservé que son petit débardeur blanc et son jean pour qu'elle n'ait pas trop chaud durant la nuit. Elle tendit le bras pour chopper son manteau et attraper son téléphone qui était dans une des poches. 9h13. Elle ne savait même pas combien de temps elle avait dormi car elle ne se souvenait pas de l'heure à laquelle elle avait quitté la soirée, mais ce n'était pas assez. Il lui fallait du thé, beaucoup de thé, bien chaud et sucré, aux arômes de fruits, c'était bien son pêché mignon après une cuite et il n'y avait que ça qu'elle pouvait avaler. Puis elle entendit du bruit, comme des placards qui se ferment, une machine à café qui coule. Des pas ensuite, une personne qui marchait et qu'on pouvait penser qu'elle se rapprochait car ils devenaient de plus en plus distincts. Enfin une ombre vint se dessiner sous la porte de la chambre. Elle vivait tout cela comme une scène au ralenti et regarda la poignée être appuyée de l'autre coté pour que la porte finisse par s'ouvrir et laisser entrer de la lumière dans la pièce, tout comme l'ombre.
« - Alors on a bien dormi ? Dit Lucas.
- Bien oui, mais combien de temps exactement ?
- Oh on est rentrés vers 3h. D'ailleurs ta voiture est toujours chez Dylan du coup, je lui ai dit que tu passerais la récupérer ce soir.
- Ah ba oui, je me doute que j'étais pas en état de conduire. Mais j'aurais pu dormir là-bas fallait pas me garder comme une enfant.
- C'est pas comme si ca me dérangeait et j'ai prévu qu'on aille s'entraîner aujourd'hui. Habille-toi on part dans dix minutes pour ton plus grand bonheur. »
Lucas sorti de la chambre en refermant la porte et Tana se rallongea d'un coup sec en se jetant en arrière et en soufflant. S'entraîner... Elle n'avait la tête qu'à dormir et à prendre la douche du siècle, mais si elle avait bien compris elle n'allait même pas avoir le temps de se laver. Elle s'exécuta et à peine la porte passée après avoir mis sa veste sur ses épaules et ses chaussures, elle vit déjà Lucas près à partir, clés de voiture en main. Elle se fit une queue de cheval rapide et ils partirent sans un mot. Ils roulèrent quelques minutes qui paraissaient interminables tant la nausée guettait encore Tana.
« - T'as prévu qu'on déjeune quand même j'espère ? C'est pas l'armée non plus. »
Aucune réponse de Dylan mais il prit une rue inhabituelle qui conduisait au cœur de la ville et non au bord de l'eau où se trouvait la maison. Sous cet angle, la ville paraissait attractive et Tana était occupée à regarder les gens marcher sur les trottoirs et à essayer de savoir ce qu'ils allaient faire de leur samedi. Dylan s'arrêta là où il pouvait dans la rue, et descendit après avoir mis les warning. Il n'en avait pas pour longtemps et effectivement il était de retour après 5 minutes, un sachet à la main, avec croissants et pains au chocolat. Tana était surprise, mais agréablement, elle trouvait ça même mignon.

VOUS LISEZ
La division.
FantasyTana est une fille actuelle, avec son lot de problèmes. Toujours en pleine dérive, à la limite de la dépression, elle ne se trouve pas et cherche un sens à son existence. Elle passe son temps à refaire le monde, à faire la fille dure alors qu'elle e...