Il dormait à l'ombre des arbres, tranquille. Le soleil commençait déjà son ascension mais l'air restait encore frais pour la saison. Un doux vent parcourait la forêt sans pour autant réveiller le dormeur. Il rêvait, posé là contre un tronc. Son esprit l'emmenait loin, très loin. Il était plongé dans un beau rêve : il courrait longuement à travers les sous-bois, s'imaginant le vent d'été s'engouffrer dans ses poumons, le revigorer. Il se sentait libre, sûrement parce qu'il l'était réellement.
Une feuille se décrocha d'un arbre et doucement elle se posa sur le visage du dormeur. Lui qui était si calme en fut troublé et sa respiration changea de rythme. Lentement, on le tirait hors de son si beau et si simple rêve. Comme la feuille glissait sur son nez, il finit par éternuer, ce qui le réveilla pour de bon, en sursaut. Ses grands yeux bleus s'ouvrirent brusquement. Ils étaient beaux, presque envoûtants. Un regard vif. Il regardait ce qui l'entourait comme s'il ne l'avait jamais vu.
Après avoir tourné la tête à droite, à gauche, il se leva et prit une grande inspiration pour se réveiller pleinement. Il aimait cet endroit, la forêt et tout ce qui s'y rapportait. Le doux soleil matinal, le vent frais, les oiseaux qui chantaient. Ça le mettait de bonne humeur et le poussait à rester là pendant des heures. Pourtant il savait qu'il ne le pouvait pas. Il devait partir.
Lentement, il fit un pas puis un autre. Et il s'élança droit devant lui. Le sol défilait rapidement sous ses pieds. Il se souvenait de son rêve, de cette sensation de liberté et voulut la retrouver. Il allongea ses foulées et gagna en vitesse. Il aimait cela, il était libre.Il courait entre les arbres, les évitant avec agilité. Il voyait le terrain, savait quoi faire. Sauter au-dessus d'une racine, virer à droite pour longer un semblant de sentier. Il ne réfléchissait pas ou presque, laissant son instinct le guider. Rapidement, la forêt se fit plus clairsemée et les arbres laissèrent la place à une clairière, l'humus, à de l'herbe douce et humide de rosée. Il s'arrêta alors, le souffle à peine perturbé par sa course dans les sous-bois et contempla.
La clairière laissait voir, devant lui, l'horizon, ou tout du moins ce que la forêt cachait. Dans cette trouée dans la nature, il pouvait voir une masse sombre, d'un gris acier monotone. La ville. Elle s'étendait, imposante, comme un cancer qui rongeait la Terre mère. Du bruit s'en échappait, il l'entendait comme un bourdonnement sourd mais irrémédiablement présent. Le monde des Hommes.
Il le regarda longuement, une lueur intelligente dans les yeux. Il comprenait ce monde, cette ville. Les activités que l'on y pratiquait, le tracas du quotidien, ça n'avait aucun mystère pour lui. Et pourtant. Devant ce spectacle moderne, il leva la tête vers le ciel d'un bleu magnifique.
Et il poussa un hurlement. Puissant. Bestial.
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Versipellis - L'héritier de la Meute
WerewolfArsène est l'héritier de l'un des sept Clans qui règnent sur la société des Loups garous. Oui mais voilà, il ne s'intéresse pas à la politique du Clan et ne souhaite pour rien au monde succéder à son grand-père. Pour remédier à cela, son Alpha d...