Chapitre Quinze

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-Pardon ?! Tu peux me répéter ça ?! S'exclama Arsène qui regardait Josh avec effarement.

Ils s'étaient tous réunis dans le salon du Chalet juste après leur retour de l'hôpital pour soigner correctement la blessure de l'amérindien. Ils avaient dû attendre un bon moment tant et si bien qu'Arsène fut plusieurs fois tiraillé par l'envie de quitter les urgences pour rejoindre Marianne dans sa chambre, quelques étages plus haut. Mais par miracle, il ne céda pas à la tentation. Peut-être était-ce parce qu'il était trop préoccupé par la macabre découverte du matin ou parce qu'il n'osa pas s'éclipser devant sa grand-mère qui semblait assez peu enjouée à l'idée qu'il puisse passer autant de temps avec une humaine.
Pour Josh, le verdict avait fini par tomber deux bonnes heures après leur entrée aux urgences. Il pouvait s'estimer heureux, rien n'était cassé. Il avait écopé d'une sérieuse entorse qui alla l'empêcher de poser le pied par terre pendant un certain temps mais d'ici quelques semaines, il pourrait de nouveau aller courir dans les alpages et s'y perdre à nouveau.
Ils étaient alors rentrés, tous soulagés, et ils commencèrent à discuter de la mésaventure de l'amérindien qu'ils étaient loin d'imaginer aussi rocambolesque et effrayante. Josh avait commencé par le commencement mais il avait eu du mal à aborder le point sensible de la nuit : sa rencontre avec le Chose. Sauf que lorsqu'il se décida à parler, il le fit certainement trop brusquement, n'y allant sans aucun détour qui auraient pu préparer les autres à ce qui allait suivre. D'où la réaction d'Arsène.

- C'est pourtant pas compliqué, non ? S'offusqua Josh. J'ai fait la rencontre d'une ... créature cette nuit.

- Mais enfin ! Les créatures, ça n'existe pas, Josh ! Lui répondit son meilleur ami, seul à s'exclamer quand les autres restaient calmes et muets. Il n'y a plus que nous et les hommes ! Les sorcières, les vampires et tout le reste, ça fait bien longtemps qu'il n'y en a plus. Nos ancêtres y ont veillé !

Arsène ne pouvait pas s'imaginer autre être vivant monstrueux que les loups-garous. Et il n'avait pas tort. Durant l'Inquisition et la Chasse aux Sorcières -que les loups appelaient pudiquement la Chasse ou la Prédation-, leurs ancêtres lupins avaient assuré leur survie en s'alliant avec l'Eglise et en lui servant de bras armé. Si au XVIIème siècle il pouvait encore y avoir quelques attaques perpétrées par des créatures de la nuit comme ils les appelaient, aujourd'hui c'était totalement insensé.

- Mais je ne te parle pas d'un suceur de sang ou d'une vieille femme cloîtrée dans une cabane au fond de la forêt où j'aurai eu le malheur de toquer ! Je sais très bien qu'ils n'existent plus. Ça ne leur ressemblait de toute façon pas.

- Peut-être est-il possible que d'autres surnaturels aient pu survivre ou même apparaître depuis ces derniers siècles. Même si cela reste peu probable.

Alya venait de prendre la parole sur un ton pensif et prudent. Ses sourcils froncés montraient l'intensité de la réflexion qu'elle menait intérieurement. Ca semblait bien plus la toucher que les autres sûrement parce qu'elle était une alpha et qu'il était de sa responsabilité et de celle de son mari de surveiller la population de créatures surnaturelles qui peuplaient le monde (uniquement des loups garous normalement même s'il semblait que ce ne soit plus le cas). C'était là une des missions attribuées par l'Eglise ou Grand Conseil des loups.

- Décris-nous le monstre que tu as vu, finit-elle en posant un regard à la fois bienveillant et insistant du Josh.

- En fait, commença Josh qui se mit à sourire, gêné par ce qu'il allait dire. On aurait dit un loup. Il avait presque tout de lui, d'ailleurs. Les crocs, le pelage. Vraiment tout. Mais il était plus grand et ...

- Tu as croisé un loup-garou ?! Le coupa Arsène qui ne pouvait toujours pas se faire à l'idée que cette créature ne soit ni un garou ni un animal.

Versipellis - L'héritier de la MeuteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant