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Assia

Il me prend dans ses bras, je pose ma tête contre son épaule. En dix-sept ans d'existence c'est seulement la deuxième fois qu'il me prend dans ses bras.

Il me défendra. Il prendra ma défense devant eux.

- Papa ?

- Papa : oui ?

- Tu m'aimes ?

- Bien-sûr que je t'aime ma fille.

Je me détache de lui et vais m'assoir sur mon lit. Il reste debout devant moi.

- Tu m'aimes ?

- Papa : Oui.

- Tu m'aimes vraiment ?

- Papa : Oui Assia.

- Tu mens !

Il ment, il ne m'a jamais aimé. Il aime les autres mais pas moi. Il aime mes frères et sœurs mais pas moi, je le sais. Il a juste pitié de moi.

- Papa : Tu es ma fille Assia je t'aime.

- Alors pourquoi tu ne me traite pas comme Hakima Samira et Saïda ?

Il ce passe la main dans sa longue barbe grise et noire. Un geste qui signifie qu'il ne sait pas quoi me répondre.

- Papa ?

- Papa : Ma fille ma fille les regards des gens leur paroles ils m'ont retourné le cerveau.

- Comment ça ?

- Papa : Regarder la fille de Ahmed comment elle ! Regarde ta fille qui va vouloir d'elle plus tard ! Tu n'as pas honte d'avoir une fille aussi grosse ? J'ai écouté Assia. J'ai eu tort et j'ai perdu ma fille.

Dans mon village, sa parle de partout. Tout le temps sa parle.

Et regarde la fille de lui. Et regarde comment elle est. Et regarde comment elle est habillée. Et regarde sa voiture. Et regarde à qu'elle heure elle est rentrée. Et regarde comment elle est grosse. Et regarde ces chaussures ces des fausses. Et regarde elle à des boutons. Et regarde son téléphone. Et regarde comment elle est moche. Et regarde son sac. Et ranger vos langues de vipères.

Certain écho peuvent donner une sale réputation et détruire un être. Alors veillez bien à tourner votre langue sept fois dans votre bouche avant de l'ouvrir.

C'est toujours ceux qui parlent le plus qui en savent le moins.

- Je vais manger.

- Papa : Après tu viens avec moi à la boutique ?

- D'accord.

- Papa : Mange habille toi et tu me rejoins au salon.

- D'accord.

Il sort, je mange l'assiette de pomme de terre à la sauce à l'aide de pain marocain. Que ma mère à fait.

J'enfile un jeans noir, un gros pull gris. Je mets ma paire de converse noir.

Vengeance d'une femmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant