Partie 9 - Retrouvailles

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PDV Chen

Cette semaine n'avait été qu'une profonde impasse. Je connaissais le moyen de sauver Lay, de le ramener à la raison, de l'empêcher de devenir un monstre comme on en voit dans les films d'horreurs. Il suffisait de donner le sang d'un sang pur. Or, je suis un sang pur, bien que pratiquement personne ne le sache. Mais. Parce qu'il y a toujours un mais, je L'avais utilisé, et ce qui sommeillait au plus profond de moi-même a commencé à s'éveiller. Ce que j'avais pris tellement de temps à faire taire. Je ne pensais pas qu'une seule seconde pourrait avoir un tel impacte. Donner du sang à Lay dans cet état aurait été comme injecter un virus à quelqu'un atteint du cancer. Pas brillant. Par contre si je lui aurais donné des poches, le chinois risquait de devenir complètement accro et ne pourrait probablement jamais contrôler ses pulsions. Et si je l'aurais empêché de boire des poches, il risquait bien sûr de mourir de faim. Bon sang, je priais pour qu'il reprenne ses esprits lui-même, sa risquait d'être la seule option possible. Je le voyais à travers les barreaux se contorsionnant de douleur tentant par tous les moyens de se contrôler. Moi aussi j'avais lutté pendant cette semaine. Lutté contre qui j'étais avant. Avant même Xiumin.

C'est ainsi que durant la semaine je m'étais mutilé sans relâche. Parfois avec un chalumeau, parfois avec un drill ou tout simplement avec une lame. Je ne laissais pas le temps à une blessure de se refermer avant d'en faire une autre. J'en étais rendu au point où mes blessures ne cicatrisaient même plus. Je n'avais pas bu une seule goutte de sang depuis un bail ce qui rendait la chose encore plus difficile pour mon corps. Ça a toujours été le moyen pour moi d'expier mes crimes passés. Je le fais chaque jour pendant environ cinq minutes, une journée pour une victime. Je n'étais même pas à mi-chemin malgré toutes ces années. Mais cette semaine je le faisais constamment pour lutter contre l'Ombre. Si je souffrais, elle souffrait aussi alors je m'arrangeais pour souffrir le plus possible. Ça semblait être efficace puisque je sentais progressivement l'Ombre repartir. Je m'étonne moi-même, cela n'aura pris que sept jours. La dernière fois, ça avait pris des années. En fait je savais très bien que j'aurais dû mourir à cette époque. Je ne méritais pas de vivre, pas avec ce que j'ai fait. Mais comme toujours, j'ai promis des choses...

Maintenant je suis apte à lui donner mon sang, mais d'abord je dois me nourrir. Je me levais et gémis de douleur. J'avais oublié que mes poumons étaient perforés. Péniblement, je me rendis au frigo où je pris une, deux, trois puis la totalité des poches de sang. J'avais vraiment une de ces faims dis donc! Ça va être difficile de se réapprovisionner rapidement pour les autres. En parlant d'eux, j'avais totalement oublié le fait qu'il n'avait présentement aucun accès à du sang. Merde, je suis sûr qu'ils ont étés chasser! Je m'occuperais de ça plus tard. En à peine quelques minutes, pratiquement toutes les blessures étaient disparus. Il restait évidement les plus profondes, comme celle à ma cuisse droite ou bien celle tout juste au-dessus de mon sourcil droit.

Sans attendre plus longtemps, j'ouvris la porte de la cellule où je l'y avais enfermé plus tôt. Il était étendu par terre les yeux clos, les doigts tremblant. De la sueur perlait sur son front et sa respiration se faisait saccadé. Il se battait toujours, mais Lay allait de toute évidence perdre ce combat intérieur. Je m'accroupis à son niveau et fis une toute petite incision sur mon bras. Aussitôt deux yeux rouges s'ouvrirent et des crocs se plantèrent dans mon bras. Le pauvre devait être affamé. Je le laissais donc boire quelques minutes avant qu'il ne se retire lui-même les yeux remplis d'eau. Son regard se planta dans le mien et je vis ses yeux reprendre une teinte de brun foncé. Il tremblait encore plus que tout à l'heure et des larmes se mirent à couler sur ses joues. Sans un mot je le pris dans mes bras en le berçant doucement. Je restais ainsi jusqu'à ce qu'il s'endorme, puis je le déposais doucement sur le sol. Je devais maintenant voir ce qui se passait là-haut.

100 Ans D'un Amour ÉternelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant