"Je me souviens..." (Dramione)

"Je l'aime malgré tout"

Je m'étirais de tout mon corps tel un félin. Me levant de ma chaise je saluais Malfoy qui était concentré sur un devoir. Nous avions reporté l'heure de révision prévu ce midi à 11h. Car ce mercredi matin le cour d'astronomie de Malfoy avait été annulé.

Sentant mon ventre gargouiller et l'heure du repas se rapprocher, je décidais de me diriger vers la grande salle.

J'y entrais dans les premiers, au même moment où les premiers plats apparaissaient. Je me servis généreusement en haricots verts et pommes de terres, et pris une tranche bœuf. Cette après-midi j'avais quatre heures non stop de Défense Contre les Forces du Mal, j'allais avoir besoin d'énergie. En y repensant on ne connaissait toujours pas le nouveau prof qui allait assurer ce cour. J'étais curieuse. Allait ce être une relation de l'ordre du Phénix ? Après tout certain aurait beaucoup aimé avoir ce poste.

J'avais à peine mangé la moitié de mon assiette, quand quelqu'un arriva en courant dans ma direction. Je tournais la tête pour apercevoir Hania Yamet essoufflée.

Je questionnais la première année du regard tout en lui tendant un verre d'eau. Après avoir repris sa respiration, elle commença d'une voix inquiète.

-J'étais dans les toilettes de Mimi Geignarde, quand elle est arrivée en pleur... Je savais pas quoi faire et le foutue fantôme à couette n'arrangeait rien !

-Qui pleurait, Hania ?

Inquiète, je commençais déjà à me lever.

-Ginny Weasley.

À peine avais-je entendu le nom de mon amie, que je courrais déjà vers la sortie de la salle. Je sortis avec difficulté, allant dans le sens inverse de tout les élèves qui venait de finir les cours et désiraient aller manger.

Je montais les marches quatre à quatre. En arrivant je me laissais glisser au sol face à la jeune rousse en pleur.
Elle était appuyée contre un lavabo, les cheveux devant le visage caché dans ses bras. Ces jambes étaient pliées contre sa poitrine et ses épaules se soulevaient en legés soubresauts, accompagnés de sanglots.

M'apercevant elle leva la tête. Ses yeux pluvieux me fuyaient, tout d'abord. Je saisis une de ses mèches de feu qui lui collait au visage à cause de ses joues mouillées par les larmes. Je la déposais délicatement derrière son oreille. Elle osa enfin me regarder dans les yeux. Ses yeux mouillés semblaient chercher du réconfort dans les miens.

Je la pris dans mes bras. Qu'avait il bien pu se passer pour qu'elle se mette dans cet état...

La vérité était qu'au fond je ne pouvais pas dire connaître complètement ma Ginny. Elle savait être si calme et sereine à des moments, comme elle pouvait se faire violente et colérique l'instant d'après.
Depuis la mort de Fred, elle s'était faite forte face à sa famille, pour pleurer au final en silence dans son coin.

Je lui soulevais le visage avec douceur.

-Qu'y a t-il ? Ginny, tu sais que tu peux tout me dire ?

Elle hocha la tête et se frotta les yeux.

-C'est à cause... à cause de Fred ?

Demandais-je d'une voix hésitante. Elle baissa les yeux l'air honteuse, et hocha la tête négativement.

Je soupirais rassurer. Ce terrain était dangereux, je n'avais jamais été des plus douées dans les périodes de décès. Je ne savais jamais vraiment comment agir. Surtout après avoir vu toutes sortes de réactions différentes aux pertes de proches du à la guerre.
Colère, tristesse, dépression, agressivité, vengeance, suicide... Qui allait réagir comment ?