PARTIE III - Chapitre 4 (édité)

21 1 0
                                    



Un mois s'est écoulé. 

Bien que rester quasi immobile durant quatre semaines est très frustrant, j'ai l'amie...non...la sœur que je n'ai jamais eue.

Car oui, à passer un mois rien que toutes les deux, nous nous sommes rapprochées, avec Ayumi. Elle me dit beaucoup de choses, et je fais de même.

Mana n'est pas reparu, heureusement pour moi, mais je ne peux m'empêcher de penser à sa fiancée. Elle me dit, pourtant, que c'est assez, et bondit de joie à chacune de ses lettres.

Mais qui suis-je pour dire, ou penser quoi que ce soit ? Ce ne sont pas mes affaires. 

Mon état s'améliore. Je peux à nouveau bouger, me lever et même marcher un peu. 


Je réfléchis, tout en regardant, pour la première fois, mon reflet dans le majestueux miroir de la salle de bain. Je sors juste de la douche, l'eau ne semblait pas pénétrer mes jointures. Tant mieux! Ne plus jamais pouvoir me baigner me serait insurmontable.


A première vue, je n'ai pas beaucoup changé. Ils se sont contentés d'arranger tous mes défauts selon eux. 

Ils m'ont affiné le tour d'épaule, la cage thoracique, la taille (surtout) et les cuisses, et m'ont élargi un peu le bassin. Il m'ont également élargi un peu la poitrine. Mais pas trop non plus.

J'avais déjà de grands yeux. Je me souviens que l'on me complimentait souvent là dessus. Là, on dirait qu'ils sont devenus plus grand. Ma mâchoire s'est affinée et mes lèvres sont plus épaisses et délicates. 

Ils ont même pris le temps de me faire un maquillage léger. Alors que je ne suis pas finie.

Je mentirais, si je disais que je me trouvais moche. Au contraire. Je ressemble à l'idéal qui caressait mon esprit d'ado mal dans sa peau. Mais maintenant que je l'ai, tout fait, devant moi; cette perfection, pour les standards de ma société, je la trouve à vomir. 

La beauté, la féminité fantasmée. Faite par, et pour un autre. ça me fait peur. Arrangée de toute part, je ressemble à la dernière photo de mon carnet. 

Avais-je besoin de tout ça, alors que j'étais faite pour tuer ? 

C'est délirant.

C'est écoeurant.

Ils sont malades..

C'est, finalement, la vue de mes jointures à l'air libre, ainsi que de mon oeil éclaté qui me rassure.

Les bons cotés, c'est que j'ai plus de force, je n'ai plus besoin de boire, me nourrir ou aller aux toilettes, je suis moins fatiguée et me régénère plus vite aussi. En plus, cela m'évite bien des problèmes du corps humain, vu qu'apparemment je n'ai plus d'organes.

J'enfile ma robe, faite à partir d'une grande cape noire que mon hôtesse ne mettait plus. (Elle m'avait prêté des patrons.) Quand on toque à la porte.


    « Je peux entrer ? » demande la voie d'Ayumi à travers la porte de bois

    -  oui, j'ai terminé. 

Elle entre, souriante.

    -  tu t'en ai sorti avec le jet ? 

    -  oui, ça va »

Je regarde à nouveau mon reflet, et la peur me remonte au ventre. Il faudra que je m'y habitue.

    -  Ayumi ? 

₊˚✧ Abomination coriace ~ mais gentille  ₊˚✧  -  Livre 1 -  (corrigé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant