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Au bout d'une grosse dizaine de minutes, les filles s'éloignent, toujours en ricanant. Jusque là, mes larmes coulait alors que je me retenais mais la je lâche tous mes muscles. Je m'effondre par terre. Je vois les salopes au loin, puis Mélanie arriver avec Alex. Il avait l'air énervé. Avant qu'il ne me voit, je pars en courant. Je suis dans un état si minable. Je retire le blanc de l'oeuf autant que je peux, puis sur le visage, sur mon tee-shirt aussi. Le jaune est beaucoup plus difficile à enlever. Je décide de rentrer, à pied. Je ne veux surtout pas prendre le bus avec cette tête. Alex a dû partir ou bien il me cherche.

J'arrive devant ma maison. Putain, je vais devoir rentrer dans un état pitoyable et inventer un mensonge à mes parents ?

J'ouvre la porte. Personne n'est dans la maison. Étrange. Je vais à pas de loup dans la salle à manger et découvre un papier sur la table.

Louise,
Papa et moi sommes très inquiets.
Si tu rentre et vois ce message, cela veut dire
Que nous sommes en ce moment même au commissariat.
Puisque tu lis ce message, c'est que tu es rentrée,
Alors envoie nous un texto pour que l'on sache que tu es là.

Si tu ne veux pas nous voir, je peux le comprendre
Alors prend quelque chose dans le frigo,
Mange sans nous,
Et nous ne t'en demanderons pas plus

Je repose le papier sur la table et monte dans la salle de bain me doucher. Je me sens à nouveau propre. J'envoie un message à ma mère en disant que je vais manger sans eux, puis je vais me coucher. 10 minutes plus tard, mon téléphone vibra. C'est ma mère qui répond : "ok".
Puis un second message s'affiche, cette fois c'est de la part d'Alex. "Coucou Loulou, tu vas bien ? Tu ne m'as pas dit pourquoi tu n'étais pas venue en cours et après m'être absenté avec Mélanie (tu sais la fille qui voulait me parler), tu étais partie. Pourquoi tu ne m'as pas attendu ? Si tu as un problème tu peux m'en parler tu sais bien. Bon, je ne te dérange pas plus, bisous"

Je ne répond toujours pas à ses messages et je n'en aie pas l'intention pour l'instant. J'éteins mon portable et vais me coucher.

Un bruit me fit sursauter. Je regarde mon réveil, il indique qu'il est 22h00. Ça doit être mes parents s'ils avaient fait moins de bruit, j'aurai pu continuer à dormir traquillement. J'entend des pas dans les escaliers. Le les reconnais bien, c'est ma mère qui arrive. Je tire alors la couette sur mon visage et ferme les yeux. Ma mère entre doucement dans ma chambre et viens déposer un baiser sur ma joue avec ses lèvres froides. La lumière qui passe par la porte qu'elle a laissé ouverte me fait mal aux yeux même fermés, j'appuie alors sur mes paupières et ma mère comprend vite que je ne dors pas.
"- Louise, pourquoi tu fais semblant de dormir ? Chuchote-t-elle
- ...
- Louise ? Je sais que tu ne dors pas.
- Non et qu'est-ce que ça change ?
- Pourquoi tu n'est pas allée en cours ?
- ...
- Je comprend que tu ne veuilles pas me parler maintenant, mais j'aimerai qu'on en parle tous les 3.
- Non. Pas papa.
- Ah? Mais il ne t'a rien fait ?
- Il m'énerve. Dis-je sur un ton énervé
- Ah bon ?
- Laisse-moi."

Elle sort sans bruit de ma chambre et ferme le porte derrière elle. Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvre brusquement. C'est mon père, il est vraiment en énervé bordel. Je lui fais le coup du 'je dors tu peux pas me parler' mais il tire ma couette avec une violence et m'attrape par le bras en me serrant. Cela me rappelle la brute qui me tenait pendant que les autres emmerdaient Alex. Mes larmes (Pour la énième fois dans l'histoire) montent, mais je me retiens, encore une fois. Mon père allume la lumière et me lance un regard noir. Le même regard que la brute. Il me serre plus fort encore et me gueule dessus. Mais je ne comprend absolument pas ce qu'il dit. Il me dispute parce que j'ai seché ? Parce que je ne veux pas en parler avec lui ? C'est une raison totalement débile pour être aussi agressif. Puis il parle d'une voix toujours énervé mais un peu plus calme.
"- HEIN ? POURQUOI ? POURQUOI TU FAIS ÇA ? POURQUOI TU AS DIS ÇA ?
-...
- TU VAS RÉPONDRE BORDEL DE MERDE ?
- mais...
- IL N'Y A PAS DE MAIS !!! JE NE SAIS MÊME PAS POURQUOI J'AI ACCEPTÉ D'AVOIR UN ENFANT. UN ENFANT COMME TOI EN PLUS !!
- ..."

Alors là je n'y comprend plus rien. Qu'est-ce qu'il me reproche en faite ?

Il me jette sur mon lit et sort de ma chambre toujours en gueulant comme un chien qui demande de la bouffe. Mais... je ne saks mas ce qui lui a prit. Je me lève poir aller fermer la porte. Je la claque et fais un tour de clé pour que PERSONNE je dis bien PERSONNE ne rentre et m'emmerde encore aujourd'hui. Ni même demain, ni plus jamais. Je me met en boule sous mon bureau et relâche tout mon corps, je ne ressent plus aucune douleur mentalement. Ma tête est lourde alors je la bloque sur les genoux.

Soudain j'entend des petits *cliclic* sur le vasistas. Je l'ouvre et Lilly rentre avec précipitation. Quand elle fait ça c'est qu'elle vient de se faire poursuivre par un chat. Je me remet en boule sous mon bureau et ma mésange se pose sur mes pieds, face à moi. Je la regarde longtemps. Je la fixe comme je fixais Alex après la première intervention des bâtards. Avec une tristesse immense. Mon coeur se vide de tout espoir, mes mains deviennent moite.

Mon réveil indique 00h01, mais je ne peux pas dormir. Je rallume mon téléphone et aperçoit qu'Alex a apessayer de m'appeler 7 fois et a laissé 3 message vocaux, le premier à été envoyé à 21h00
" Louise, c'est moi. Je t'ai envoyé un message mais tu ne m'a pas répondu. Je veux vraiment savoir si tu vas bien. Tu me fais la gueule ? Ou peut-être que tu n'as tout simplement pas vu mon message. Je sais pas. Donne-moi vite de tes nouvelles s'il te plaît."

J'écoute le 2ème message, reçu à 21h45 :
" Louise, je sais que tu vas le trouver collant mais je veux savoir ce qui se passe. Envoie moi juste un message même juste un point, un ok, un vu un je sais pas mais montre-moi, prouve-moi que tu a vu mes appels manqué, mon message d'avant... je m'inquiète tu sais."

Puis le dernier à 23h00 :
"Loulou je rigole pas je m'inquiète vraiment. Je tiens à toi, donne-moi juste un signe que tu es là. Demain, si tu ne viens pas au lycée, je partirais à ta recherche. Je ne ment mas je vais vraiment la faire. Ne prend pas ça à la rigolade. C'est mon dernier message, je te laisse tranquille jusqu'à demain."

Il serait capable de me chercher dans toute la ville ? En fauteuil roulant ça va être difficile. Je me couche sur mon lit et ferme les yeux. Je veux vraiment dormir maintenant, je suis fatiguée.

Le matin, en me levant, Lilly dort sur mon étagère et ma mère est déjà partie travailler. Je m'habille, me coiffe et descend manger. Mon père est là. Il prend son petit déjeuner dans un grand silence. Pourtant, à son habitude, il met la radio. Mais là rien. Je m'assois à table sans le regarder. Je sens qu'il me fixe... d'une mauvais oeil. Je le dévisage. La bouteille de jus est vide, je me lève pour aller en chercher au garage mais mon père s'interpose entre moi et la porte et il lève mon menton avec sa grosse main pour que je le regarde. Je ferme les yeux. Hier, je voyais en lui la haine des filles du lycée et de la brute. Il m'attrape les deux bras comme hier et recommence à me crier dessus. Je me débat, il le serre encore plus puis m'emmène dans ma chambre et me refait son discours d'hier en braillant. Puis il sort avec la clé de la chambre dans la main. Je crie à mon tour et me précipite vers la porte mais il la ferme, presque en me coinçant les doigts, à clé.
"- PAPA !!! PAPAAAA QU'EST-CE QUE JE T'AI FAIT ?
- ..."

Je tape sur le bois aussi fort que je peux. Mon père descend les escaliers en fesant un bruit fou sur les marches. Puis je m'arrête de crier. Au fond je préfère être enfermée dans ma chambre plutôt que d'être face à lui. Lilly s'est réveillée et à l'air toute effrayée. Je saute sur mon téléphone. Aucun message d'Alex et aucun appel manqué. J'entend mon père ouvrir la porte d'entrée puis la fermer à clé. Mais bordel qu'est-ce que j'ai fait ? Merde !

Une Raison de PartirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant