Une Raison de Partir

22.

Je sentis un secousse et ouvre les yeux doucement.
"- Paul ?
- Oui c'est moi allez debout on a du pain sur la planche aujourd'hui."
Il recule et sort de la chambre. Je lâche un long soupir et me lève lentement. Je reste 30 secondes immobile debout le temps de me réveiller complètement puis prend des vêtements dans mon sac et va me changer dans la salle de bain. Lui aussi s'est changé. Je le rejoind dans la chambre. Je vois son sac vide au sol. Et lui, est en train de ranger ses affaires dans l'armoir en les mettant au fond pour qu'elles soit moins visibles. Je fais la même chose avec mon sac. Mais je laisse quand même dedans mon couteau, mes clopes et un peu de monnaie... Quoique, ce ne sera pas utile.
Je sens mon ventre qui gargouille, c'est vrai que je n'ai pas mangé grand chose hier. Je prend alors un des mes sandwichs et commence à le manger. Je lève les yeux et vois Paul qui me fixe avec un regard de cocker. Je sourie, coupe mon sandwich en deux et lui donne une moitié. Il la prend et mord un énorme morceau et commence à le dévorer à toute vitesse.
"- Ehh calme toi sinon tu vas encore avoir faim. Il faut prendre le temps de le manger tranquillement.
- M'en fiche j'ai faim.
- C'est cque je dis, si tu manges lentement ton estomac va se remplir lentement et donc ce que tu manger va te suffir. En revanche si tu manges vite ton estomac va pas capter que tu manges vite donc il va en demander encore.
- Mmmh..." Il fini quand même par ralentir sa vitesse. Une fois cela fait, nous mettons nos gilets et nous chaussons.
"- Louise on prend les skates ?
- Ouais on ira plus vite
- Ok. Viens vite. Et oublie pas ton sac surtout.
- T'inquiètes." Je prend mon sac et mon skate, il fait de même et nous partons. En prenant la précaution de fermer la porte en sortant. Certes pas à clé mais fermée.

On sort du bâtiment et nous dirigeons directement vers un arrêt de tram. Il arrive après quelques minutes d'attente et nous montons. Tous les passagers vont biper leur carte ou composter leur ticket. On les regarde sans réagir. Je regarde Paul qui me lance un sourire en coin. Je lui rend le sourire et attend l'arrêt que l'on veut.
Nous descendons et marchons un peu. Sans vraiment discuter à vrai dire. On est là pour une seule chose et pas besoin de poser de questions.

On arrive devant une boulangerie. On entre et la caissière nous accueille très gentiment.
"- Bonjour jeunes gens, alors qu'est ce qui vous ferais plaisir ?"
Je cherche un pain qui manque sur les étagères vois qu'il n'y a plus de Parisienne. Je lève la tête et regarde Paul qui me fit un oui de la tête. Je prend mon temps avant de lui répondre, Paul en profite pour aller regarder pâtisseries.
"- Je vois que vous n'avez déjà plus de Parisienne. Dès le matin, c'est que ça doit être bon. Vous allez encore en faire cette journée ?
- Heum je vais voir attendez deux petites minutes je reviens.
- Je vous attend"
Elle fait demi-tour et part dans les cuisines. Paul ne fit ni une ni deux, il passa une main derrière la vitrine et attrapa deux grosses chouquettes au sucre. Le temps du geste, j'avais déjà ouvert mon sac et je lui tend ouvert. Il les dépose dedans. Je lui désigne ensuite les baguettes avec le menton. Sans perdre de temps, il fit le tour du comptoir et en pris une grosse et me la lança par dessus la caisse. Je l'attrape et la met tout de suite dans mon sac pendant qu'il retourne du bon côté du comptoir.
La caissière revient les mains vides, mais toujours aussi souriante.
"- Je suis désolé mademoiselle. Nous n'en avons pas pour l'instant. La prochaine fournée sortira dans 20 minutes. Repassez plus tard.
- D'accord ça ne fait rien. On repassera.
- Bonne journée
- Bonne journée"
On sort d'un pas rapide de la boulangerie et saute sur nos skate en rigolant, content de nos actes.
"- Putaiin Louise comment elle avait l'air conne c'te meuf.
- Parle autrement steuplé.
- Ok pardon.
- N'empêche elle vient de qui l'idée ?
- De toi. Comment tu savais que ça allais marcher ? C'était chaud quand même.
- Ouais je sais... Bah je l'ai déjà fait toute seule donc à deux c'est un jeu d'enfant."
On rigole encore et continuons notre trajet jusqu'à arriver à une autre boulangerie. On fait le même scénario que tout à l'heure et sortons avec encore une baguette et un sac de bonbons.

Il est midi. Nous nous rendons dans un parc et nous posons sur un banc. Nous mangeons chacun un bout de pain. Ça nous suffira pour l'instant. Il faut économiser. Nous ne parlions plus quand Paul vient briser ce silence.
"- On peut essayer plus gros ?
- C'est à dire ?
- Un super marché.
- T'es fou toi si on se fait chopper on est mort ils vont appeler nos parents et là c'est la fin.
- Qui ne tente rien n'a rien.
- Mais regarde ce qu'on a c'est déjà bien.
- On peut toujours essayer. Je te jure que si ça tourne mal je ferais en sorte que tu puisse filer.
- Vraiment ?
- Je jure.
- Mmmh.... C'est d'accord mais on s'organise bien avant de passer à l'action.
- T'inquiètes."
Je finis mon pain et me met à réfléchir à toute sorte de stratagème complètement loufoque et débile. Paul à l'air de faire la même chose, puisqu'il ne parle plus et semble être perdu dans ses pensées.
"- Mais oui quel con que je suis.
- Quoi ?
- Bah dans les super marché, y a des produits sans codes barres, sans étiquettes ect...
- Et ?
- Et bah ils peuvent pas sonner au détecteur à la sortie.
- Où tu veux en venir ?
- On doit chercher les produits comme ça.
- Du genre quoi ?
- Les fruits.
- Ah ouais ok je vois tu veux qu'on vole des fruits quoi.
- Bah oui ça pose problème ?
- Non pas du tout j'aime bien ton idée mais dit moi Paul... Dans les super marché il y a ce qui s'appelle des caméras de surveillance.
- T'inquiètes ça faut juste faire gaffe.
- Mouais...
- Bon on le fait ou pas ?
- ... Ok mais.."
Il ne me laisse pas finir et se lève puis ramasse son skate et se retourne vers moi.
"- Oui ?
- Non rien
- Bon viens alors."
Il commence à partir sans moi alors je me grouille de fermer mon sac, prend mon skate et le rejoind en courant.

À 13h nous sommes devant l'entrée du super marché.
"- T'es sûr de ton cou ?
- T'inquiètes.
- Mmmh..."
Nous entrons dans le bâtiment et parcourons les rayons. Arrivés devant l'étalage de fruits et légumes, on repère les caméras et leur orientation. On identifie les points morts ect...
Il s'approche d'un bac de pommes, le sac entre-ouvert, il prend une pomme et fait semblant de regarder si elle belle ou autre. Je suis à une petite dizaine de mètres de lui, il me regarde et attend mon signal. Je vérifie l'orientation des caméras et lui fis un léger signe de la tête. Il glisse alors la pomme dans son sac discrètement et en prend une autre. Toujours en me regardant attendant que je lui dise d'arrêter.
Un homme s'approche du bac, je lui fis signe de partir ce qu'il fait aussitôt. Nous recommençons la même opération des pommes d'une autre sorte. Cette fois il a le temps d'en prendre plus.
Une demi-heure plus tard, nous avons réussi à prendre des pommes, des pêches et des nectarines. C'est pas mal.

Nous nous dirigeons alors vers la sortie sans achat, en croisant les doigts pour pas se faire chopper. Mais rien.
Une fois les détecteurs passés et sortis du bâtiment, on se met à courir puis montons sur nos skates et partons au plus vite.
Une dizaine de minutes plus tard, nous nous posons. Content encore une fois de notre réussite. Il est environ 14h, on a encore tout l'après-midi pour s'occuper.