Cheyenne /!\ PAUSE /!\

II : While the night still hides the withering dawn

La faible lueur rougeâtre émanant de la lampe de chevet n'arrivait pas à éclairer l'entièreté de la chambre encombrée mais donnait aux murs une légère couleur bordeaux dans l'obscurité. Le silence régnait dans la vieille maison isolée de tout, seuls les bruits de la nuit se faisaient entendre par la fenêtre ouverte de laquelle s'engouffrait une brise printanière déjà chaude pour cette époque de l'année.

Sans mots dire, la main de Fenris effleura ma joue avant de continuer sa route dans mon cou puis sur ma poitrine, suivant délicatement les courbes de mon sein, pour finir sa course sur ma hanche. J'embrassai ses lèvres fines avec gourmandise, les mordant sensuellement à plusieurs reprises pour lui transmettre mon envie. Je ne pouvais m'empêcher de passer ma main dans ses longs cheveux lisses qui glissaient aussi naturellement entre mes doigts que de l'eau que l'on tenterait de retenir. Il souleva délicatement mon t-shirt pour enfin me le retirer et n'attendit pas pour dégrafer mon soutien-gorge. Il pressa fermement mon corps contre le sien pour que je puisse sentir son désir à travers son jean. Ma respiration se fit plus rapide. J'enfouis ma tête dans ses cheveux, humant avec délice ces effluves qui m'avaient manqué, tandis que ses mains descendaient lentement le long de mon dos. Je lui ôtai sa ceinture et son pantalon tomba à ses pieds dans un cliquetis discret.

Il m'allongea délicatement sur le lit comme si j'étais une frêle petite chose, embrassa mes lèvres avec tendresse, sourire en coin et ses yeux brillants dans les miens. Ses lèvres continuèrent leur course dans mon cou et sur ma poitrine. D'une main il empoigna fermement mon sein alors qu'il entreprenait de défaire le bouton de mon short avec l'autre. Je lui enlevai lentement son t-shirt, révélant ainsi des terres inconnues marquées à l'encre noire par certains endroits que je caressais avec une certaine satisfaction de les avoir découvertes. Mon short glissa le long de mes jambes qui se refermèrent timidement.

- Shhhh... n'aies pas peur... murmura-t-il contre mon sein.

Sa main fraîche écarta mes cuisses et je me laissais faire, docile. Je pouvais sentir en moi monter cette chaleur érotique humide qui me criait de céder toute entière à son appel mais il jouait à me faire languir, s'amusant à effleurer ma culotte, repoussant le plus possible l'échéance comme pour tester ma patience. Jusqu'à ce que je n'en puisse plus.

- Vas-y, s'il te plaît... le suppliai-je en haletant.

Il s'exécuta aussitôt, me pénétrant lentement de peur de me faire mal et s'engagea dans des mouvements passionnés tout en ne cessant de dévorer mes lèvres charnues.

C'était définitivement différent d'à peu près tout ce que j'avais connu jusque-là. Mon comportement n'était pas le même qu'avec Charlie. J'étais docile, calme, presque timide même. Je me rendis vite compte que les substances n'étaient pas de la partie mais que quelque chose d'autre comblait ce vide. Oui, cette fois-ci je sentais que le cœur était impliqué. Mon cœur à moi précisément. Celui-là même que j'avais endurci pour me protéger des ravages sur lesquels on écrit des chansons entières, Fenris, lui, avait réussi à l'attraper et à le faire fondre. Les frissons que j'avais ressentis la première fois que ses lèvres avaient touché les miennes n'étaient en fait pas le fruit de la drogue mais bien celui des sentiments.

Je me laissais emporter par le plaisir procuré par ses coups de reins lancinants, le contact de sa peau froide contre la mienne et ses cheveux caressant subtilement ma poitrine. Nos souffles se perdaient dans le silence de la nuit que nous n'osions pas troubler par des hurlements de jouissance exacerbés. Cette danse sensuelle n'appartenait qu'à nous deux, c'était notre secret que l'on confiait à la nuit et le lendemain, quand le soleil aurait repris ses droits sur la vallée, le secret s'en serait allé avec elle quelque part où il serait gardé éternellement.