Au coeur du rugby

Premier entrainement

Je me reculai légèrement pour apercevoir son visage. Toutefois, il me laissa à peine le temps de voir ses yeux assombris par le désir qu'il m'embrassa à nouveau avec plus de fougue cette fois. Mon cœur battait tellement fort dans ma poitrine que j'en tremblais. Je posai mes mains sur son torse pour conserver mon équilibre. Je sentis ses muscles rouler sous mes doigts à chacun de ses mouvements. Sa barbe de trois jours me chatouillait la peau sans pour autant l'agresser. Je mordillai ses lèvres avec gourmandise. Le monde autour de nous avait disparu. Tous mes sens étaient focalisés sur lui et plus rien n'avait d'importance que de sentir mon corps contre le sien. Je poussai un soupir de bien-être total lorsqu'une de ses mains s'engouffra dans mes cheveux. L'autre se posa dans mon dos me maintenant tout contre lui. J'étais sur la pointe des pieds alors que lui était plié en deux. J'avais beau avoir conscience d'être minuscule dans ses bras, je ne ressentais rien d'autre qu'un profond sentiment de sécurité. Chaque parcelle de son corps démontrait sa puissance et sa robustesse. Mes mains commencèrent leur exploration sans que je ne m'en rende réellement compte. Il rompit alors notre baiser, posa son front contre le mien. Il fronçait tellement les sourcils que je craignais avoir fait quelque chose de mal, ou pire qu'il regrette ce qu'il venait de se passer. Je fus donc surprise lorsqu'il parla d'une voix très rauque pour me déclarer :

- Tu m'as subjugué à la seconde où nous nous sommes parlés au téléphone. Tu étais si pétillante que l'espace d'un instant je m'étais demandé si je parlais bien à la bonne personne. Et lorsque j'ai lu ton premier mail, je fus totalement surpris par la passion qui transparaissait en chaque mot. Plus on échangeait plus j'avais à cœur de tout faire pour te venir en aide. Même si je n'ai fait que t'aider à comprendre mon monde, d'une certaine manière tu m'as happé dans le tien que je le veuille ou non. Tu n'as jamais le même ton lorsque tu parles de l'école ou de tes élèves. Sans que je ne m'en rende compte, je me suis mis à attendre avec impatience de tes nouvelles et des petits. Et nous voilà... Qui aurait pensé qu'une brute tel que moi rencontrerait une femme aussi radieuse que toi ? Je remercie intérieurement mon coach chaque jour depuis que je te connais.

J'étais tellement sous le choc par cette déclaration que je fus momentanément incapable de parler. N'avais-je pas rêvé pendant des mois d'entendre cela? Étais-je en train de rêver justement ? À court de mots, je me contentai de me loger dans ses bras pour l'embrasser à nouveau avec toute l'affection que je lui portai. Mon baiser se fit plus profond. J'étais bien trop heureuse qu'il soit rentré dans ma vie pour le laisser s'échapper, je m'accrochai encore plus fort à lui. Mon initiative sembla lui plaire puisqu'il se laissa suffisamment emporter pour me pousser contre la porte d'entrée en m'embrassant bien plus langoureusement que ça ne devrait être permis sur une voie publique. Il dut s'en rendre compte puisqu'il lâcha précipitamment :

- Je... je ferais mieux de rentrer avant de déraper totalement.

- Serait-ce si mal de déraper ? répondis-je légèrement vexée qu'il veuille déjà partir.

Il rit tout bas en secouant la tête.

- J'ai passé une excellente soirée. Ne crois pas un instant que je n'aimerais pas rester mais ce n'était que le premier rendez-vous d'une longue série.

J'étais déçue bien sûr qu'il ne veuille pas rester, cependant, l'annonce d'autres rendez-vous ne tomba pas dans l'oreille d'une sourde. J'acquiesçai donc et tentai de faire mon plus joli sourire.

Il caressa mon visage du bout de ses doigts comme si ma peau était aussi délicate qu'un pétale de fleur. J'en eus des frissons tant son contact m'affectait.

- J'ai un entrainement demain. Tu aimerais venir ? Tu pourrais en profiter pour fixer la date avec le coach pour ta classe.

- Oui, excellente idée !