- Lucie ? Tu ne vas pas à l'hôpital aujourd'hui ?
- Si, je... disons juste que j'ai peur que cette journée soit la même que les précédentes...
- Tu ne le sauras qu'en y allant. Allez viens, je t'emmène !
Maxime s'occupait de moi comme si j'allais me briser d'une seconde à l'autre. Je ne pouvais pas lui en vouloir vu ce qui était arrivé hier soir. Ça m'avait fait du bien de pouvoir vider mon sac. Cependant, j'étais tout de même réticente ce matin. Je craignais tellement qu'il n'y ait pas d'amélioration que ça me paralysait.
Sur le trajet, je tentai par tous les moyens de ne pas penser à ce qui m'attendait dans cet hôpital. Je suivis Maxime jusqu'à la chambre qui était déjà occupée par la mère de Julien. Super... il ne manquait plus que ça... Je ne sais pas comment j'avais réussi à si bien l'éviter jusqu'à maintenant mais visiblement ma chance s'arrêtait là.
- Bonjour. Oh vous devez être Lucie, n'est-ce pas ?
Sa voix était douce et apaisante. Je fus tout de suite rassurée.
- Oui, c'est exact. Et vous êtes la mère de Julien. Je vous présente Maxime, un ami.
- Enchanté madame!
- Je suis heureuse de vous rencontrer. Julien me parle très souvent de vous.
Alors comme ça tu parles de moi à ta mère ? Petit cachottier... Je m'approchai de lui pour lui embrasser le front comme je le faisais à chaque fois que je venais le voir.
- Je suis désolée de n'être pas venue me présenter mais...
Je ne finis pas ma phrase parce que premièrement je ne savais pas quoi lui dire et deuxièmement je vis qu'elle comprit. Julien m'avait plusieurs fois parlé de sa mère, ils étaient très proches. Il l'appelait toujours après un match et essayait d'aller la voir autant que possible. J'avais appris que son père était décédé il y a quelques années. Cet évènement tragique avait consolidé les liens qui unissaient déjà cette famille.
Son regard se souda au mien. Je pouvais y lire ce que je ressentais moi-même : la peur, la tristesse et une pointe d'espoir. Elle finit par détourner le regard pour observer son fils endormi depuis bien trop longtemps.
Nous fîmes connaissance toute la matinée. Le vouvoiement ne resta pas longtemps, elle m'invita également à l'appeler par son prénom. Je savais désormais d'où Julien tenait cette capacité à mettre les gens à l'aise si rapidement.
Elle me raconta de nombreuses histoires sur l'enfance de mon Mr. Juillet. Apparemment, il n'avait pas toujours été aussi courageux. Par ailleurs, sa sœur faisait de lui ce qu'elle en voulait et lui ne s'était jamais rebiffé. Nous rîmes à plusieurs reprises des péripéties de ce petit garçon déjà très énergique. Cette conversation me fit un bien fou. Maxime avait dû partir au travail dans la matinée. Finalement, j'étais heureuse que Marie soit là, je n'aurais pas supporté être seule.
Je lui proposai d'aller nous chercher de quoi manger. Il était à peine midi mais je sentais déjà mon estomac se rebeller contre le manque de nourriture. Je sortis de l'hôpital pour aller dans le petit supermarché en face qui serait certainement mieux approvisionné que la cafétéria de l'hôpital. Je fus surprise d'y voir autant de monde en plein milieu de la semaine à croire que tout le personnel hospitalier venait faire ses courses ici. Je fis la queue pendant ce qui me parut être des heures avant de payer.
Lorsque j'arrivai au niveau de la chambre, j'entendis des murmures. En ouvrant la porte, je vis la mère de Julien pleurer. Paniquée, je me figeai. C'est là que je le vis. Je lâchai mes sacs de courses. Je fis un pas, puis un autre, jusqu'à n'être plus qu'à quelques centimètres du lit.
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Au coeur du rugby
Ficción GeneralLucie est enseignante et découvre un jour un nouveau sport : le rugby. Dès lors, elle va tout faire pour partager sa nouvelle passion avec ses élèves. Elle cherchera l'aide dont elle a besoin chez les professionnels qui lui donneront accès à bien pl...