Chapitre deux

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Je ne comprends rien à ce qu'ils me disent. Sébastien ne peut pas être mort, c'est un vampire. Un vampire ne peut se suicider sans aucune aide, leur corps sont programmés pour ne pas mourir. Chaque organe déplacé se remettra à sa place et chaque os brisé se ressoudera en moins d'une minute. Il ne peut pas mourir, c'est techniquement impossible. Ces trois vampires me mentent donc. Que me veulent-ils à la fin ? Pourquoi me mentent-ils ? Je n'ai rien fait de mal, j'ai toujours bien obéi à Sébastien. Enfin, lorsque je dis « toujours », cela veut dire depuis très longtemps.

Je ne sais pas quoi leur répondre. Je me recule doucement de la porte d'entrée en tremblant, j'essaie de ne pas m'écrouler sur le sol. Je dois faire le moins de bruit possible. Je sais qu'ils m'entendent mais pour l'instant, ils ne disent rien. Je n'ose plus respirer, je n'ose plus rien faire. Je recule juste en essayant de ne pas cogner les meubles du salon. Mon regard reste fixé su la porte, je la quitte pas des yeux.

- Monsieur Malik ? Ouvrez-nous s'il vous plaît.

Je reconnais la voix du vampire qui m'avait annoncé la soit disant mort de Sébastien. Je ne lui réponds pas, je continue de reculer. Je ne les crois pas lorsqu'ils me disent que mon maître est mort. Pourquoi devrais-je les croire ? Ils n'ont aucune preuve en plus de cela. J'ai peur qu'ils défoncent la porte et viennent me chercher de force. Sont-ils capable de faire ça ? Et en ont-ils le droit ? Is en sont capable, c'est sûr. Je réfléchis à ce qu'ils m'ont dit en repassant chaque détail de notre brève conversation. Ces vampires veulent m'emmener au royaume. Le Roi va décider de mon sort. Mes sourcils se froncent soudainement. De quel Roi veulent-ils parler ? Oh non. Pas lui.

Un frisson d'horreur me parcourt l'entièreté du dos. Jamais je ne pourrai l'affronter, ou ne serait-ce que de lui parler. Je sens que je vais m'évanouir si je me retrouve devant lui. Il me fait beaucoup trop peur. J'imagine un homme horrible avec un sourire sadique collé au visage. Un homme dont on pourrait voir à travers ses yeux tous les meurtres qu'il a commis et dont il est fier. Un homme qui ne vit que pour donner des ordres et gouverner. Un vampire assoiffé de pouvoir. Un homme qui aime répandre la douleur et la terreur partout où il va. Oui, je l'imagine bien comme ça. Je ne sais pas à quel âge a-t-il été transformé, je ne saurais pas me faire une idée de son physique. Puis, je ne veux pas penser à lui plus longtemps.

J'ai encore reculé jusqu'à arriver dans le couloir, pressant toujours plus le pas. Je suis maintenant dans ma petite chambre, je m'installe prudemment sur mon matelas. Ma respiration irrégulière brise le silence. Je prie pour rester ici et m'endormir comme si rien ne s'était passé. J'ai l'espoir que les vampires vont abandonner et partir. Mon regard se dirige vers la fenêtre, j'essaie de deviner l'heure. Le soleil ne s'est pas encore levé, il doit être un peu moins de sept heure du matin. Je n'ai pas de montre pour me l'affirmer. Je n'entends plus rien, ma respiration semble se calmer. Je me couvre de ma couverture et la hisse jusque sur ma tête comme pour me protéger. Un simple bout de tissu ne pourra pas me protéger contre de féroces vampires, mais je me sens un peu mieux avec.

Quelques minutes passent sans que je ne sois dérangé. Ils sont sûrement partis, comme je l'avais espéré, mais je n'ose pas aller vérifier pour en avoir le cœur net. Je ne veux prendre aucun risque. La fatigue prenant le dessus, je finis par somnoler. Je suis toujours conscient, mais je me repose. Je dois quand même rester vigilant. Je n'ai pas eu beaucoup d'heures de sommeil à cause d'eux, j'essaie de les rattraper. Je n'ai plus la notion du temps, peut-être que cela fait déjà une demi-heure que je dors. Le soleil ne s'est toujours pas levé, je le sais, je ne sens aucune lumière sur mes paupières. Cela ne m'étonne pas, nous sommes en octobre. Les journées deviennent de plus en plus courtes. Plus le temps passe, et moins j'ai envie de me lever. Je suis bien là, dans cette pièce. Je n'affronte pas mes problèmes, je n'affronte pas ma vie.

The time of our lives [Ziam]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant