Chapitre dix-huit

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Je me réveille dans les bras du roi, il est trois heures du matin. C'est toujours le même cauchemar depuis la mort d'Harry, je le revois en train de mourir. Seulement dans mon cauchemar, il me hurle dessus en me disant que c'est de ma faute s'il est mort. Le pire, c'est qu'il a raison. Harry est mort à cause de moi en quelques sortes. Je suis collé contre le torse du vampire, je ne bouge pas d'un poil. Si je bouge ne serait-ce que d'un millimètre, il se réveillerait à cause de son sommeil léger. Je ne veux pas qu'il me demande de lui raconter mon cauchemar, je n'ai pas encore une fois envie de pleurer devant lui. Son bras gauche se trouve dans mon dos et est juste au-dessus de mes fesses. Je ne peux même pas le remonter. J'essaie de me glisser vers le bas pour que sa main glisse vers le haut, mais sans succès, il est décidé à la laisser à cet endroit. Sa respiration est lente, signe qu'il dort bien. De mon côté, j'essaie de la garder régulière. Ses yeux sont fermés, je peux voir son visage grâce à un rayon de lumière qui passe à travers le rideau de la fenêtre. Ses traits sont paisibles, bien que ses sourcils soient légèrement froncés. Est-ce que les vampires peuvent rêver ?

Mon maître bouge un peu et je ferme instinctivement les yeux pour faire semblant de dormir. Je l'entends grogner et son bras descend plus bas. Sa main gauche est à présent sur ma fesse droite. J'ai même l'impression qu'il la tient fermement, les larmes me montent vite aux yeux. Jamais quelqu'un ne m'a touché comme le fait le roi en ce moment. Je mords l'intérieur de ma joue pour ne pas sangloter, mon dieu qu'est-ce que j'aimerais retirer sa main. Je ne veux juste pas qu'il se réveille, je n'ai pas envie de lui dire que je me suis réveillé à cause d'un putain de cauchemar.

Sa main caresse ma fesse à travers mon jogging, est-il conscient de ce qu'il fait ? Si oui, pourquoi fait-il ça ? Sa tête descend dans mon cou soudainement, mes yeux sont grands ouverts. Il a l'air toujours endormi, moi c'est sûr que je ne pourrai pas me rendormir. Sa respiration me chatouille le cou. Mes yeux commencent à se fermer, non je ne veux pas m'endormir. Je sens ses crocs caresser ma peau sensible, va-t-il me mordre alors qu'il est inconscient ? Je sens mon cœur battre contre ma cage thoracique à une allure incroyable, je n'entends que ça dans la pièce avec la respiration du vampire. Ses griffes passent sur ma fesse, bordel qu'est-ce que j'ai peur. Ses crocs se plantent doucement dans mon cou, il aspire lentement mon sang. Je pousse un petit cri sous la douleur, j'ai changé d'avis. Je veux qu'il se réveille. J'appuie sur son torse avec mes mains et sa prise sur ma fesse droite se resserre. Je manque d'éclater en sanglot, putain pourquoi cela n'arrive qu'à moi ?

- Je vous en supplie, arrêtez ! je hurle dans la chambre en sentant ses canines exercer une pression sur mon cou.

Le monstre aspire toujours mon sang même sous mes hurlements. Il grogne comme je le dérange, mais cela ne l'arrête pas pour autant. Je finis par ne plus me débattre, je suis épuisé. Je n'ai plus de force pour le repousser ou continuer à crier. Peut-être est-ce mieux ? Je veux dire que s'il ne se réveille pas en continuant à me mordre, il va me tuer. Et quand il se réveillera, ce sera sûrement trop tard pour me réanimer. Je ferme donc les yeux en attendant que le temps passe comme d'habitude. Je me sens de plus en plus léger, de plus en plus fatigué. J'essaie d'ouvrir mes yeux pour le voir une dernière fois, au moins j'aurai passé une merveilleuse journée avant ma mort définitive. Le vampire a particulièrement été doux avec moi sur l'arbre, je me rappelle de sa main dans la mienne, de ses mots doux et de ses baisers dans mon cou. J'ai également pu parler à Carole avant de me coucher, je peux donc mourir tranquillement sans avoir de regrets. Juste au moment où mes yeux se referment, je sens le bras de mon maître remonter vers le haut de mon dos. Il retire ses crocs de ma veine lorsque je me sens plongé dans le noir.

- Zayn ! hurle le roi en me secouant les épaules.

Je n'ai pas la force de rouvrir les yeux. Je sens que le roi se positionne au-dessus de moi, il n'arrête pas de me secouer. J'ai envie de lui dire que cela me fait plus mal qu'autre chose, mais aucun son ne sort de ma bouche. Je sais qu'il est en train de s'agiter et sûrement de me crier après mais je n'entends presque rien. Comme si j'étais sourd en fait. Soudain, je sens quelque chose se coller contre ma bouche et je goutte son sang sur mes papilles. Comme je suis couché, je manque de m'étouffer. Mon maître me relève directement en me tapotant le dos, il continue à déverser le liquide entre mes lèvres en m'encourageant à boire.

The time of our lives [Ziam]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant