The time of our lives [Ziam]

Chapitre six

Je ne sais pas quoi lui répondre. Dois-je tout lui avouer et lui dire que je me suis fait mordre par le roi et que la plaie s'est ensuite infectée ? Non, je n'ai pas envie de le lui dire. Je veux que ma morsure reste un secret, personne ne doit le savoir. Seul Desso est au courant puisque c'est lui qui m'a conduit à la chambre du maître. Pourtant, un humain se faisant mordre est tout à fait normal dans le monde où l'on vit actuellement. Je ne devrais pas cacher mon cou. Au contraire, je pourrais même me vanter auprès de tous pour avoir senti les canines du maître dans ma jugulaire.

- Alors ? me demande Harry une deuxième fois.

- Excuse-moi, j'étais dans la lune. Eh bien, j'étais avec un certain Desso. Je ne sais pas si vous le connaissez. Il m'expliquait les dernières choses que je devais savoir sur ma vie ici.

- Oh, OK.

Harry a l'air de me croire. Suis-je bon menteur ? Je ne sais pas, mais je pense que l'obscurité m'a aidé dans mon mensonge, il n'a pas pu voir si je rougissais. Un sentiment de culpabilité m'envahit, je viens de mentir à mon nouvel ami par rapport à une chose ordinaire. J'aurais peut-être dû lui dire, il n'allait pas me passer un savon pour ça. Je n'y peux rien. Nous nous souhaitons tous les trois une bonne nuit. Je m'endors quelques minutes plus tard, épuisé, en rêvant d'un monde sans vampire assoiffé de sang.

Je me réveille le lendemain en sursaut à cause d'Arnaud qui me secoue comme un prunier. Il me crie que cela fait dix minutes qu'il essaie de me réveiller, je lui fais mes excuses en bégayant. J'étais dans un sommeil trop profond pour l'entendre plus tôt. J'ai encore un peu la tête dans le cul lorsque je marche dans le couloir, cela doit se voir vu mes petits yeux et mes cheveux en bataille. Je me dirige directement vers les douches en faisant attention à ne bousculer personne. Je ne sais pas où les trois A dorment, sont-ils au même étage que moi ? J'espère ne pas entendre leur voix pendant que je me lave, je serais capable de sursauter et tomber. En prenant une serviette pour me sécher après la douche, je me souviens de mon pansement. Est-ce que je peux me laver avec ? J'essaie de me souvenir de ce que m'a dit Carole. Elle ne m'a rien précisé là-dessus donc je suppose que c'est bon.

Sous la douche, j'entends des gars chanter ce qui me fait rire. Ils s'amusent à chanter des chansons connues, mais avec une voix beaucoup plus grave. Nous sommes tous séparés donc je ne me sens pas mal à l'aise, je sais que personne ne verra mon corps. Je me dépêche un petit peu pour ne pas être en retard pour les corvées en entendant une personne crier qu'il ne nous reste plus que dix minutes.

Je suis maintenant sur le chantier qui mène aux jardins, je shoote dans les graviers en soufflant. Mes mains se trouvent dans les poches de mon jogging, il fait vraiment froid ce matin. Je me retourne pour voir le bâtiment des esclaves, certains sont encore en train de sortir. J'aperçois Harry parmi eux, il s'apprête à partir. Je ne réfléchis même pas et fais demi-tour en courant pour le rejoindre. J'ai besoin de lui poser quelques questions.

- Harry ! je crie une fois proche de lui.

- Oui ? il se retourne.

- Tu dois faire quelles tâches ? Et les trois A que font-ils ?

- Je travaille au château. Tu sais, je nettoie les pièces etc. Quant aux trois A, je pense qu'ils sont dans la section jardinage. Toi aussi, non ?

- Ouais, j'y suis aussi.

- Alors bonne chance Zayn, à tout à l'heure.

Il reprend ensuite sa route et moi aussi. Je ne pense pas avoir vu un des trois imbéciles pendant que je travaillais hier, mais à vrai dire, je n'ai pas vraiment fait attention comme j'ignorais leur identité.