Chapitre trente-deux

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Je n’ai pas réussi à dormir de la nuit, il y avait beaucoup trop de bruit.
Je n’entendais que les gémissement du roi et de Cassandra. J’avais pourtant préparé une chambre assez éloignée de la mienne hier, justement pour que je passe une bonne nuit. La garce en a
décidée autrement en criant trop fort pour mes oreilles. J’ai eu plusieurs fois envie de me lever et
de leur crier dessus mais j’étais déjà bloqué au départ, ma porte étant fermée à clé. Je ne faisais que d’entendre des « Plus vite ! » ou encore des « Plus fort ! » qui n’ont fait que me rendre encore plus mal. J’imaginais à chacun de ses gémissements mon maître la toucher, l’embrasser et lui murmurer des mots doux à l’oreille. Je déteste imaginer de telles choses, surtout que j’avais peur de les voir en pleine action hier. Je suis sûre et certain qu’elle va se vanter de ce que le roi a pu lui donner
comme plaisir cette nuit. J’essaierai de l’ignorer même si ce sera dur.

Carole, en me réveillant, m’a demandé si j’ai trouvé le sommeil. Je pense qu’elle aussi a entendu
leurs ébats bestiaux dans la pièce loin de nous. Elle m’a soutenu en insultant Cassandra de salope.
Mon infirmière ne l’aime pas non plus, elle dit que c’est une manipulatrice qui n’est là que pour
l’argent. De toute façon, qui l’aime ? Le roi. Le roi l’aime, c’est le plus important. Ça me déchire
le cœur de penser cela parce que je sais qu’il n’est pas bien avec une vampire comme Cassandra. Il
n’est pas non plus bien avec moi, un pauvre humain défiguré à cause de coups. Un pauvre humain qu’il ne veut plus voir. Je n’ai pas réussi à me lever ce matin en sachant ce qui m’attendait, je n’ai donc pas pris de douche. Je dois sûrement puer, cela repoussera peut-être la pimbêche.

Deux jours sont passés depuis ce jour, le nouvel an arrive à grand pas. Je ne sais pas si mon maître
a prévu d’organiser quelque chose pour cet événement, peut-être encore une réception. Ce ne sera sûrement pas moi qui danserai à ses côtés mais plutôt sa bien-aimée Cassandra. Je ne suis plus rien maintenant. D’ailleurs, en parlant de la vampire, elle me déteste de plus en plus. Elle essaie à chaque fois lorsque nous nous croisons de me faire du mal, que ce soit physiquement ou mentalement. Alors, une fois lorsqu’elle m’a insulté dans les couloirs, je l’ai giflé. Ce n’est pas très viril comme geste mais sur le moment, cela m’a fait du bien de l’avoir remise à sa place. J’ai tout de suite regretté ce que j’ai fait quand la pimbêche est partie se plaindre au roi. Le pire dans tout ça, c’est qu’elle n’a même pas eu mal. J’aurais voulu la faire souffrir mais avec ma force d’humain, cela n’aurait servi à rien. Résultat, je me suis retrouvé avec une côte cassée et mon maître a dû m’emmener à l’hôpital sous les pleurs de Carole. Elle l’a supplié mainte et mainte fois
et sa technique a finalement payé. J’ai passé une nuit là-bas, complètement seul. Mon maître n’est pas resté à mes côtés pour me tenir compagnie, trop occupé à penser à sa vampire. À cette allure, si leur amour continue de s’accroître, ils devraient bientôt se marier. S’il se marient, un esclave peut
préparer ma tombe parce que je m’enfuirai. Hors de questions que je prépare leur mariage, que
j’installe les décorations et que je les regarde se passer la bague au doigt. Ils devront trouver
quelqu’un d’autre.

Je suis maintenant sur mon petit matelas, essayant de me réchauffer par tous les moyens. Mon
torse me fait souffrir, j’ai un gros bandage qui le recouvre presque entièrement. Ma nuit hier à l’hôpital a été horrible, j’entendais les cris de souffrance que poussaient certaines personnes. J’ai
fait plusieurs cauchemars dans la même nuit ce qui n’arrive pas souvent, à chaque fois je me réveillais sur mon lit blanc plus confortable que mon matelas. Le seul avant que j’avais à être là-bas, c’était le chauffage. Il y avait un très bon radiateur dans la chambre qui chauffait la totalité de la pièce pour mon plus grand bonheur. Les infirmières étaient gentilles avec moi, il y en avait toujours une qui venait vérifier mon état de santé. Que l’on prenne soin de moi m’as fait beaucoup de bien même si c’est leur métier. Depuis que mon maître ne se préoccupe plus de ma santé, je me sens rejeté. Sans mon amie, je serais resté sur le sol de la cuisine avec une côte cassée en train de
hurler à la mort. Je ne devrais pas ressentir ce sentiment en ayant cette dernière et mon cuisiner qui s’occupent de moi mais c’est différent. Je peux avoir l’air d’un psychopathe mais j’aimais voir le sentiment de panique dans les yeux du roi lorsque j’étais de l’inconscience. Cela me prouvait qu’il tenait à moi d’une certaine manière. Maintenant, il peut me tabasser jusqu’à ce que mort s’en suive qu’il ne lèverait même pas le petit doigt pour me soigner. Je dois me débrouiller par moi-même pour aller jusqu’à l’infirmerie, je ne recevrai aucune aide.

The time of our lives [Ziam]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant