Chapitre soixante-deux

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Point de vue de Zayn.

Je reste toute la nuit à pleurer dans les bras de Liam. Je me fais pitié à moi-même. Je ne peux pas réaliser ce qu'il s'est passé. Je ne veux pas y croire. Giorgio ne peut pas être mort. Je suis persuadé que c'est une mauvaise blague, je suis sûr qu'il est encore en château en train de parler avec Carole. Il est plus fort que ça. Mes poings sont désespérément accrochés à la chemise de mon châtain qui me sert dans ses bras, je pleure tellement que j'ai du mal à respirer. Je ne verrai plus jamais mon ami. Je n'entendrai plus jamais sa voix. Je ne pourrai plus l'aider à tester de nouvelles recettes. Nous n'aurons plus jamais de moments où l'on se parle tous les deux comme un père et son fils. Nous n'étions pas très tactiles mais ils nous arrivaient parfois de se faire une petite accolade quand l'autre allait mal. Je veux juste qu'il revienne parmi nous.

Liam n'a pas dormi de la nuit, comme moi. J'ai sûrement dû l'énerver à tout le temps sangloter sans arrêt, sa chemise est devenue trempée à cause de mes larmes. Il caressait et caresse toujours mes cheveux pour tenter en vain de m'apaiser. Dès que j'arrive à me calmer, j'ai l'impression que tous les moments que j'ai partagés avec mes deux amis se rejouent dans ma tête et me refont pleurer de plus belle. Je n'en peux plus. J'ai mal au crâne et surtout au cœur. Il ne cesse de se compresser dans ma poitrine, m'empêchant de me reposer. Mes yeux me brûlent mais je ne peux pas fermer les yeux. À chaque fois que je les ferme, le visage de mon ami apparaît. Il n'était pourtant pas vieux, il avait une cinquante d'années. Rien que de parler de lui au passé arrive à faire couler quelques larmes de plus sur mes joues, c'est horrible. Je n'ose même pas imaginer l'état de Carole. Elle doit être détruite. Elle a perdu l'homme qu'elle aimait, je dois à tout prix être là pour elle. Carole a été là pour moi durant tous mes moments difficiles, c'est maintenant à mon tour de l'aider. Je dois lui renvoyer l'ascenseur. Je ne veux pas qu'elle tombe dans une énorme dépression. Même si cela va être dur, je vais la faire remonter la pente. Nous allons la remonter tous les deux et nous soutenir l'un l'autre, Giorgio ne voudrait pas la voir malheureuse.

- Zy', nous partons dans une heure à l'aéroport pour rentrer au château. Cela te va ? Me demande Liam en caressant mon ventre.

Je tourne ma tête dans sa direction en le remerciant dix millions de fois, il me soulève pour m'asseoir sur lui. Nous sommes encore proches de la fenêtre, j'ai pu assister au lever du jour. Même si la Chine est un pays magnifique et Shanghai une ville fabuleuse, je dois retourner en Angleterre. Je m'y sens obligé. Nous rentrons uniquement parce que je le veux, que Liam accepte ma requête m'a beaucoup étonné. J'aurais pensé qu'il m'aurait dit de profiter encore de l'endroit mais il m'a compris, il a bien vu que j'étais trop mal pour encore m'amuser. Mon vampire a pris soin de moi toute la nuit en faisant bien attention à ce que je ne sois pas mal installé, je l'ai remercié une bonne centaine de fois. À cause de moi, il va peut-être avoir des problèmes. Si nous restions deux semaines, c'est parce qu'il a des choses à faire ici.

Il est maintenant dix heures du matin, je n'ai plus rien avalé depuis hier soir et je n'ai franchement pas faim. Mon estomac est comme compressé, il me serait impossible d'avaler quelque chose. Comme il y a onze heures de vol, huit heures de décalage et que nous partons dans une heure, nous devrions arrivés en Angleterre vers quatorze heures.

Mon petit-ami se lève derrière moi pour préparer nos valises, je replie mes genoux contre mon torse en mordant ma lèvre inférieure. Je me sens vide, comme si Giorgio avait pris une partie de moi en nous quittant. Nous ne nous connaissions pas depuis des années, au contraire, mais il faisait partie des seules personnes sur qui je pouvais compter. Je le revois avec mon gâteau d'anniversaire dans les mains, son visage triste à cause de mes blessures sur mon visage. J'avais prévu de lui préparer moi aussi une pâtisserie pour son jour-j mais je n'ai pas eu le temps de lui faire ce plaisir. J'aurais aimé voir son sourire lorsque nous lui aurions chanté, Carole et moi, la chanson typique pour un anniversaire. Mon châtain ne met vraiment pas beaucoup de temps à ranger nos vêtements, il fait tout à la vitesse vampirique. Je le regarde faire en me levant pour l'aider, mes jambes tremblent tellement que je retombe directement sur les coussins. Liam, en entendant le bruit que j'ai fait, s'accroupit directement près de moi et prend mon visage entre ses mains. Nous nous regardons droit dans les yeux, il essuie doucement mes joues à l'aide de ses pouces. Je sais que d'en moins d'une minute, je recommencerai à pleurer. Je n'arrive pas à m'arrêter. J'embrasse mon compagnon en agrippant ses cheveux châtains, il passe ses mains dans mon dos et me couche sur les oreillers. Je me recule pour nicher ma tête dans son cou, je me mords la lèvre à sang pour m'empêcher d'éclater une énième fois en sanglots. Je plante mes ongles dans la peau de sa nuque pour essayer de faire disparaître ma douleur. J'ai peur de voir le cadavre de mon ami sur le lit de l'infirmerie, Liam m'a informé que nous allons l'enterrer dès notre arrivée au château. Je devrai rester fort en le voyant les yeux clos et le visage pâle, je devrai rester fort pour lui. Je ne connaissais pas beaucoup de choses sur lui donc je ne peux pas dire qu'il a eu une vie paisible. Je ne sais même pas comment il est devenu cuisinier au château, je ne sais pas s'il avait des enfants ou non. Je regrette maintenant de ne pas lui avoir posé toutes ces questions, je n'obtiendrai jamais de réponses. Je ne pense qu'à moi, je suis tellement égoïste. Je lui racontais tous mes problèmes mais je ne prenais même pas la peine de le connaître un peu mieux. Je ne suis qu'un connard.

The time of our lives [Ziam]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant