Chapitre vingt-deux

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Aujourd'hui est enfin le jour que tout le monde attend avec impatience au château. Tous, sauf moi. Je parle évidemment de la réception. Deux semaines sont passées depuis le jour où j'ai dormi en position cuillère avec mon maître. Il ne s'est rien passé d'important durant ce temps, j'ai continué à danser avec le roi et j'ai participé aux préparatifs. J'ai décoré les murs, j'ai aidé d'autres esclaves à déplacer des meubles, et encore pleins d'autres choses. On ne peut pas dire que je me suis tourné les pouces. Je me suis beaucoup entraîné pour reproduire parfaitement la chorégraphie et heureusement parce qu'aujourd'hui, je n'ai pas le droit à l'erreur. J'ai finalement retenu la danse par cœur, chaque soir je me la remémorais avant de dormir pour ne pas l'oublier. Ma « relation » avec le vampire a changé depuis, il essaie toujours d'avoir des contacts physiques avec moi et cela me dérange dans certaines situations. Par exemple, à chaque fois qu'un esclave passait et passe à côté de nous dans un couloir, il me colle contre lui en me tenant fermement par la taille. J'essaie bien sûr à chaque fois de me dégager mais il me lâche toujours quand l'humain se trouve déjà derrière nous. Ses suçons sont devenus de plus en plus fréquents et mon cou en est maintenant rempli. Hier, ça a été le jour où il s'est carrément acharné sur ma peau. Avant que je ne m'endorme, il m'en a au moins fait cinq. Ils sont un petit peu éparpillés partout sur mon cou pour qu'on ne puisse pas les rater. Il y en a d'autres sur le haut de mon torse et certains en-dessous de mes oreilles. Àchaque fois que je voie Carole, elle me charrie en me disant qu'elle peut rajouter une petite barre sur son carnet. Oui, parce que voyez-vous cette vampire a eu une brillante idée... Tous les jours, lorsque je vais lui parler et qu'elle voie un nouveau suçon sur ma peau, elle dessine une petite barre sur une feuille. Depuis, c'est devenu une habitude pour elle.

Le roi ne m'a pas frappé durant ces deux dernières semaines, uniquement des morsures. Franchement, rien de bien intéressant à raconter à part que j'ai croisé Aurélien pendant les préparatifs. On s'est regardé méchamment (surtout lui) et il a failli me donner un coup de poing en voyant mon cou. Notre maître est heureusement arrivé pour me parler et il a vu Aurélien s'approcher pour me cogner. Il m'a donc vite pris sous son aile en lançant un regard meurtrier au gros con. J'ai dû lui dire qu'il ne m'avait pas touché pour que le vampire se calme, il était déjà prêt à le tuer. Ses pulsions meurtrières m'effraient beaucoup. J'ai peur qu'il tue chaque personne qui me touchera même si c'est un geste amical. Il m'a encore beaucoup répété que je lui appartiens et je ne sais toujours pas quoi répondre. Je ne peux pas le contrarier même si l'idée est très tentante à réaliser.

Nous sommes retournés mon maître et moi dans la forêt, il a grimpé une deuxième fois sur le gigantesque arbre. Nous avons passé tout l'après-midi en haut de ce dernier, la vue est toujours aussi splendide. J'ai cependant fait l'erreur de regarder en bas et je l'ai tout de suite regretté à cause de mon vertige. Mon maître m'avait prêté sa veste pour que je n'aie pas froid, lui était simplement en t-shirt. Ses bras m'entouraient en me serrant contre lui, je me sentais bien. Nos mains étaient encore entrelacées et il embrassait mes joues lorsque je rougissais. En haut de cet arbre, je ne ressens plus le stress quotidien que j'ai en pensant à la réception. Cet événement me fait si peur. Peut-être qu'un vampire autre que le roi boira mon sang ? Ou pire, si un fou qui aurait réussi à s'introduire tuait tous les esclaves présents dans la salle ? Mon imagination finira par me tuer.

Mon maître m'a informé que Carole restera à mes côtés à chaque fois qu'il devra s'absenter pour parler à d'autres vampires. Savoir que Carole sera avec moi me rassure beaucoup, je ne serai pas seul. Je pourrai parler à quelqu'un si je m'ennuie au lieu de rester seul dans un coin de la salle. Il m'a également prévenu qu'il y aura un grand buffet pour les esclaves, il ne faut pas que nous mourrions de faim, nous, les humains. Mon costume est arrivé il y a quelques jours mais je n'ai pas eu l'autorisation de le voir, je dois encore attendre quelques heures. Le roi, lui, l'a vu bien évidemment et cela avait l'air de lui plaire puisqu'il ne s'est pas énervé.

The time of our lives [Ziam]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant