Chapitre vingt-trois

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Je reste stoïque en regardant fixement Aurélien la bouche entrouverte. Carole se trouve devant moi et me pose dix mille questions mais je ne l'écoute pas. J'entends juste mon cœur battre fortement contre ma cage thoracique, j'ai même l'impression que si je me concentre bien j'entendrai l'esclave au fond de la salle faire craquer ses doigts. J'avale difficilement ma salive dans un bruit de déglutition pas très élégant et me décide enfin à écouter ma vampire préférée. Elle ne parle plus et regarde dans la même direction que moi il y a à peine quelques secondes. Ses sourcils se froncent, elle ne comprend pas ce qu'il se passe.

- Qui est-ce ? Tu le connais ? me demande l'infirmière.

- Per-Personne, ce n'est pas important. Tu disais... ?

Elle hoche la tête d'un air méfiant, mais recommence à parler en faisant de grands gestes. Je baisse la tête lorsqu'elle parle du baiser que j'ai échangé avec le roi devant tout le monde. C'était tellement bien. Elle a l'air d'en être heureuse en tout cas, même plus que moi. Je ne me suis jamais posé de questions par rapport à mon orientation sexuelle. Suis-je gay ? Je n'en ai pas la moindre idée. Je ne peux pas dire que je ressens de l'amour envers le roi, mais il m'attire d'une certaine façon. Je ne ressens ça qu'avec lui en plus. Je n'ai jamais été attiré par une autre femme ou un autre homme. Je me sens protégé dans ses bras, mais il me fait également très peur à certains moments. Je tremble toujours un peu quand je suis proche de lui, je n'arrive pas à rester calme. Soit je rougis, soit je bégaie en souriant bêtement. Peut-être est-ce de l'attirance physique ? Il ne me laisse pas indifférent, c'est vrai. En même temps avec son corps bien battit, je ne peux qu'être jaloux. Moi, je n'ai pas d'abdominaux bien dessinés ou encore des biceps. Juste de la peau sur les os. Je me souviens qu'il y a deux semaines, il m'avait fait avoir une érection. Il s'était frotté contre moi pendant qu'il me mordait et j'étais devenu serré dans mon boxer. Rien qu'avec ce geste, il m'avait fait ressentir cela. Est-ce normal ? Je n'ai personne à qui en parler, je serais bien trop gêné avec Carole. Elle a déjà limite sauté de joie pour un baiser alors si je commence à lui dire qu'il m'attire vraiment, elle va s'écrouler de bonheur.

Je n'ai jamais eu de petite amie ou de petit ami avant que je parte pour vivre avec Sébastien, je n'avais encore jamais embrassé personne avant aujourd'hui. Mon maître m'a donc donné mon premier baiser et me rendre compte de ça me fait d'autant plus rougir. Je dois ressembler à quelqu'un qui a mangé un piment et qui est maintenant rouge. Je jette un petit coup d'œil en direction d'Aurélien mais je ne le vois plus. Il est peut-être parti, alléluia. Le roi est en train de discuter avec un homme aux cheveux bruns, ils ont l'air d'avoir une discussion très sérieuse vu leur tête.

Carole m'accompagne chercher quelque chose à manger, mon ventre gargouille et certains vampires se sont déjà retournés vers moi en me regardant de haut en bas. Le buffet pour les esclaves est quand même bien fourni, je me prends un peu de charcuterie ainsi que du fromage et du pain. Cela fait tellement longtemps que je ne me suis plus fait un sandwich. Nous nous installons à une petite table, Carole me regarde fixement. Je relève la tête en sentant son regard sur moi, mais elle se retourne rapidement comme si de rien était.

- Quelque chose ne va pas ? je demande.

- Oh, non ne t'inquiète pas. Je me demandais juste si je... je pouvais... Je l'incite à terminer sa phrase. Est-ce que tu pourrais me passer un petit bout de ton sandwich s'il te plaît ? Juste pour que je goutte. Cela fait bien longtemps que je n'ai plus mangé de la nourriture pour humain, à vrai dire je pense que je ne me suis nourri que de sang depuis ma transformation. Ce qui est tout à fait normal mais bon... Je peux ?

Je lui souris de toutes mes dents en hochant la tête, je lui coupe une petite part du pain avec tout ce qui va avec. Elle est d'abord hésitante en sentant l'odeur, est-ce que cela a la même odeur pour un vampire ? Elle mange finalement le petit bout en grimaçant, vu sa tête cela ne doit pas être très bon. L'infirmière l'avale et me dit que c'est absolument dégueulasse en posant une main sur sa bouche. Je ris doucement en secouant la tête. J'ai fini de manger et le roi est toujours en train de parler avec des invités. Des gens arrivent encore, la salle se remplit de plus en plus. Il y a beaucoup trop de monde autour de notre petite table et je me sens oppressé. Exactement comme lorsque j'étais enfermé dans la pièce d'isolation, sauf qu'ici je ne suis pas seul. J'essaie de garder une respiration assez calme, il ne faudrait pas que je fasse un malaise en cet instant. Certains vampires ont déjà passé leurs mains sur mon dos en me chuchotant près de l'oreille si je voulais venir avec eux dans un coin, heureusement Carole est toujours là pour leur faire peur. Elle semble adorer leur dire que le roi va leur arracher la tête s'ils me touchent encore une fois.

The time of our lives [Ziam]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant