Chapitre neuf

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Ils ne sont plus qu'à un mètre de moi. Je dois absolument trouver un plan pour m'échapper de cette situation. Qu'est-ce que je peux faire ? Je ne sais pas me battre, je dois donc fuir. C'est ma seule option possible. Je dois foncer dans le tas et espérer passer sans difficulté. Je prends une grande inspiration avant de sprinter vers la porte. Je bouscule Aurélien et Ashton en lui arrachant au passage la couverture des mains. J'arrive près de la sortie, j'ouvre en quatrième vitesse la porte en bois et m'engouffre dans le couloir. Je cours le plus vite possible, je ne sais pas où je vais. Sous le coup de la peur, j'ai l'impression de me diriger vers les douches. Là-bas, je n'aurai aucune issue. J'aperçois l'accès menant aux escaliers, je suis soulagé de ne pas m'être trompé de chemin. J'entends leurs pas derrière moi ce qui me fait encore plus paniquer. À chaque instant, Aurélien ou un autre peut me rattraper. Je descends les escaliers à une vitesse folle en manquant de tomber à la dernière marche.

Soudain, lorsque je suis dans l'entrée, je percute quelque chose de dur et je manque de m'écrouler au sol. Je relève rapidement la tête en m'excusant auprès de la personne que j'ai bousculée et continue à courir. Seulement, l'individu ne me laisse pas partir et je panique encore plus. J'essaie de me dégager, mais l'esclave a plus de force que moi. Je réalise en l'entendant grogner que c'est Harry qui me tient fermement le poignet droit. Qu'est-ce qu'il fait là ? Ne devrait-il pas être en train de manger ? Les trois A se rapprochent de nous à chaque seconde et je le supplie de me lâcher plusieurs fois en pleurant.

- Où comptes-tu aller comme ça ? me demande Harry d'une voix dure.

- Je t'en su-supplie, lâche-moi !

Je tire de toutes mes forces sur mon bras pour tenter de me dégager, mais c'est trop tard. Aurélien apparaît à l'autre bout des escaliers et sourit en me voyant. Il sourit d'une manière qui ferait peur à un petit gamin de cinq ans. Il est bien évidemment suivi des deux autres. Ils n'ont pas couru parce qu'ils savaient que, de toute façon, j'allais être coincé à un moment. Harry les regarde chacun à leur tour, mais ne me lâche pas pour autant.

- Tu croyais vraiment pouvoir t'échapper, petite merde ? lance Allen en se rapprochant.

- Ta gueule.

Je suis beaucoup trop énervé envers tout le monde que je ne retiens même plus mes mots. Je dis ce que je pense sur le moment, même si je sais que je le regretterai par la suite. Aurélien s'approche de moi pour ensuite me prendre violemment par le cou pour la seconde fois de la journée. Harry me lâche sous l'ordre d'Aurélien. Je donne un coup de pied dans les bijoux de famille de ce dernier, il se plie en deux sous la douleur et me lâche donc. Je n'ai jamais été aussi fier de moi, l'adrénaline m'aide énormément. Je cours vers la porte de sortie pour peut-être avoir une chance de m'en sortir sans être rué de coups. Décidément, la poisse ne me lâche pas. La porte est verrouillée. Comment cela se fait-il ? D'habitude, elle est toujours ouverte. Je donne des coups dessus en laissant échapper quelques plaintes avant de me faire tirer en arrière. Je suis allongé sur le sol, mon premier réflexe est de mettre mes avant-bras devant mon visage afin de me protéger. On m'arrache de nouveau la couverture. C'est seulement maintenant que je réalise que je ne pourrai plus m'échapper. C'est à partir de ce moment que je craque littéralement. Je suis foutu, je vais regretter toutes les paroles et actes que j'ai fait jusqu'à maintenant. Mes yeux se ferment, une larme roule doucement le long de ma tempe. Pourquoi suis-je toujours obligé de foutre la merde partout où je vais ?

- Tu ne referas plus jamais ce que tu viens de faire espèce de connard ! hurle Aurélien en me donnant un premier coup de pied dans les côtes.

Je laisse échapper un gémissement de douleur en sursautant. Je vois Harry regarder la scène avec un visage de marbre lorsque que je rouvre doucement les yeux. Nous étions pourtant amis hier, comment avons-nous fait pour en arriver là en à peine une journée ? Tout est de ma faute. J'aurais dû refuser les vêtements du maître ainsi que la couverture. J'aurais ainsi pu continuer tranquillement ma petite vie d'esclave sans être considéré comme un « privilégié ». J'essaie de penser à autre choses qu'aux coups que je reçois, mais cela est très compliqué lorsque notre corps sert de punching-ball à quelqu'un. Je prie intérieurement pour recevoir de l'aide, je me sens de plus en plus léger ce qui n'est pas bon signe.

The time of our lives [Ziam]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant