The time of our lives [Ziam]

Chapitre cinquante-neuf

Je suis devant la télévision, ma manette entre les mains. Je suis fortement concentré dans ce que je fais, je ne peux pas perdre cette course. Mon rival en a déjà gagné une, comme moi. C'est celui qui franchira la ligne d'arrivée en premier qui gagnera le tournoi. Si c'est lui qui remporte le prix, je devrai tout recommencer. Je dois absolument gagner pour accéder au niveau supérieur. C'est le dernier tour, ma langue est coincée entre mes dents pendant que je lâche des petits couinements lors des tournants. Je me penche même sur le canapé même si cela ne sert à rien. C'est vraiment très serré, nous sommes presque côte à côte. Nos voitures s'entrechoquent, j'appuie plus fort sur l'accélérateur. Je viens de percuter un cube qui me permet d'aller plus vite, je me lève en criant lorsque je franchis la ligne blanche et noire. Je suis le vainqueur ! J'imagine le joueur derrière son écran râler, je ris en me rasseyant. Je fais une petite danse de la joie en faisant aller mes bras devant moi, je vois sur l'écran un petit personnage me remettre une coupe. Je me suis entraîné toute l'après-midi sur ce jeu vidéo, lorsque nous rentrerons en Angleterre personne ne pourra me battre. Je suis sûr que Florian sera étonné de me voir presque jouer comme un professionnel, il ne pourra plus jamais se moquer de moi.

Il est plus de dix-sept heures en cet instant, je commence à paniquer parce que Liam n'est toujours pas rentré. Il ne m'a pas envoyé de message de toute l'après-midi alors qu'il m'a dit qu'il m'appellerait. Est-ce qu'il s'est passé quelque chose de grave ? Je n'en sais rien et ça me met dans un état de stress total. J'ai essayé plusieurs fois de l'appeler pour avoir de ses nouvelles mais mon compagnon ne daigne pas à décrocher. Je tombe à chaque fois sur sa messagerie, une femme à la voix agaçante me dit que son numéro n'est pas joignable pour le moment. Je me prépare donc à manger seul, j'engloutis mon morceau de viande en regardant la télévision. Je recherche un programme en anglais mais je n'en trouve pas, décidément cette soirée devient fabuleuse. Je tente encore une fois d'appeler mon vampire qui ne décide toujours pas à me répondre, je pose mon téléphone sur le canapé avant d'aller prendre ma douche. Tant pis s'il m'appelle pendant que je me lave. Lorsque je sors de cette dernière, il est plus de dix-huit heures. J'ai pris tout mon temps. J'ai juste une serviette autour de la taille, je sèche mes cheveux en marchant vers le salon. Liam n'est toujours pas là. Je reprends mon cellulaire et vois que j'ai plusieurs appels manqués, ils viennent tous de mon petit-ami. Je sens mon cœur s'emballer dans ma poitrine, mes doigts légèrement mouillés glissent sur l'écran. Même si je m'en foutais en partant dans la salle de bain, je ne peux m'empêcher d'être excité. Je souffle de bonheur lorsque j'arrive enfin à déverrouiller l'appareil, je vais directement dans mes appels pour appuyer sur le numéro de mon compagnon. Très vite, la sonnerie retentit et j'attends qu'il réponde. J'ai le souffle haletant parce que j'ai peur qu'il ne rentre pas ce soir, le vampire décroche finalement à la troisième sonnerie. Je le vois, il est là avec ses yeux rouges qui me fixent. J'active également la caméra, il hausse un sourcil en me voyant avec une serviette autour du cou. Je suis soulagé parce qu'il va bien, en tout cas il n'a aucune trace de blessure sur son visage. J'attends qu'il parle en premier, qu'il me donne des explications pour son retard. Il est dans une voiture, il passe une main dans ses cheveux châtain avant de finalement me dire bonsoir. Je ne réponds rien, je me pince juste les lèvres en m'asseyant. Il ne peut pas avoir plus d'une heure de retard sans m'en dire les raisons. Le cuir du canapé est froid contre mon corps à moitié nu, je tiens fermement ma serviette contre moi.

- Je suis là dans une dizaine de minutes, excuse-moi pour ne pas t'avoir répondu tout à l'heure mais j'étais réellement occupé. Je n'avais pas une minute pour moi. Les personnes avec qui j'étais n'arrêtaient pas de me demander des choses, je devais leur donner une réponse après avoir réfléchi. Cela a duré toute l'après-midi mais demain je reste avec toi, c'est promis.

- Tu aurais quand même pu m'envoyer un petit message, non ? Je comprends que tu aies eu beaucoup de boulot mais je me suis inquiété. J'ai cru qu'il t'était arrivé quelque chose, je souffle.