Plus jamais ...

Chapitre 16: Prelude

Bonne fête à toutes les mamans <3

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PDV KEIRA

« Prelude, publié en 1805, est un poème autobiographique de William Wordsworth. Si l'on se fit à sa date de publication, on constate que c'est une pièce emblématique de la période du Romantisme. L'auteur traite de nombreux sujets et fait référence à de nombreux concepts romantiques. Parmi eux, on compte le Sublime par opposition au Beau. »

Le Sublime ? Je comprends rien à ce cours de littérature anglaise. J'ai beau m'être armée des plus grosses encyclopédies et des plus gros dictionnaires, je ne comprends toujours rien.

Tout ce qu'il y a de bien à venir dans une bibliothèque, c'est qu'on peut profiter du calme. C'est le seul endroit où on peut réfléchir tranquillement, sans qu'il n'y ait personne autour de nous pour nous déranger. Rien que le calme, le bruit des pages qui se tournent et des stylos qui grattent le papier.

C'est une très grande bibliothèque vieille d'un peu plus d'un siècle, remplit de livres en tout genre discutant tous de sujets bien différents. On y trouve des livres sur l'art, la danse, la musique, le sport, la littérature, mais aussi sur la sociologie, la physique, les maths, et bien d'autres sujets moins populaires. Quand je m'assois sur ses grandes tables au bois massif et noir j'ai le sentiment de faire un bond dans le temps. J'imagine que je ne suis pas à ma place car j'ai l'impression de déranger les grandes têtes pensantes américaines qui elles aussi, se sont assis à cette table.

Les étagères recouvrent la totalité des murs et semblent étirer la pièce indéfiniment. Jordan est le responsable de rayons. C'est lui qui passe sa journée sur son échelle, pour ranger et classer les livres. Je le regarde depuis tout à l'heure, naviguer entre les étagères et bouger avec aisance, sans se soucier du fait qu'il peut tomber à tout moment.

Wilmington est une ville dynamique et jeune. Le fait que cette bibliothèque s'y trouve donne un certain cachet mais dénote un peu dans le paysage urbain.

Éclairée d'une lampe, je continue mes recherches sur la période Romantique.

Les partiels approchent et je dois absolument avoir la moyenne. C'est l'objectif que je me suis fixé. J'aime ce que je fais, il n'y a pas de doutes, mais parfois j'ai l'impression que je me suis trompée de voie, que ce n'est pas la chose dans laquelle j'excelle.

Petite, mon père me répétait souvent « Poursuis tes rêves. Ne fais pas ce que les autres te disent de faire. Toi, qu'est-ce que tu as envie de faire ? Qu'est-ce qui te rend heureuse ? » Depuis un moment déjà, cette phrase passe en boucle dans ma tête.

Eh bien, justement papa, je ne sais pas ce que je veux. Que dois-je faire ? Où dois-je aller ?

Alors, je tente de rattraper mon retard en passant le plus clair de mon temps à la bibliothèque jusqu'à sa fermeture. Je me suis installée en début d'après-midi au fond de la salle à côté du chauffage, pour ne pas trop être dérangée par les étudiants qui sortent et qui rentrent sans arrêt. De temps en temps, je m'octroie une pause afin de laisser à mes neurones quelques moments de répits. Mais je dois dire qu'en trois jours de révision, j'ai écrasé pas mal de travail. Peut-être que demain, je pourrais rentrer un peu plus tôt ...

-- Je peux m'asseoir ?, quelqu'un demande.

-- Oui, bien sûr, réponds-je sans relever la tête.

Oh !

Sans mouvement brusque, je relève la tête pour m'assurer que je suis bien la pire des idiotes. Je ne dis rien, trop gênée de lui dire de partir, maintenant qu'il s'est assis.