Chapitre 12: Sous ses yeux

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PDV KEIRA

Alors j'enfile les shots d'alcool sans me soucier de ce que cela peut me faire. Je suis bien décidée à m'amuser. Je ne veux pas qu'on me dicte quoi faire : je veux être tout simplement moi-même, et cela commence par recommander un gin au beau barman qui me fait de l'œil. Je scrute un instant mon énième verre posé sur le comptoir du bar et l'avale presque d'une traite. Ma conscience se tait depuis plusieurs minutes et je dois dire que ça me fait un bien fou.

Au fur et à mesure que j'enfile les verres de gin et de vodka, je me sens de plus en plus confiante et sûre de moi. C'est presque si James n'est plus qu'un vague sentiment que j'ai déjà oublié. James, ... Je ne sais pas ce qui m'a poussé à me prendre la tête pour lui, il n'en vaut pas la peine. Toutes ces larmes versées ne sont que le fruit d'un attachement injustifié. Jamais de ma vie, je ne m'étais prise la tête avec quelqu'un, ou plutôt quelqu'un comme lui.

Quelqu'un comme lui ? C'est-à-dire quelqu'un qui s'en prend à moi pour aucune raison mais qui m'attire d'une manière que je ne peux décrire. Depuis le début je n'arrête pas de le dire, mais c'est la triste vérité. J'ai beau dire que je le déteste et pourtant quand mes yeux ne se posent pas sur les siens j'ai l'impression qu'il me manque quelque chose. Et de même que quand il est là, j'espère au plus profond de moi qu'il s'en aille sans me regarder. Parce que je sais que si il me regarde je suis fichu, je suis à lui, il pourrait faire ce qu'il veut de moi !

Malgré tout ça, je sais que ce n'est qu'un pauvre type, égoïste qui ne pense qu'à lui, qui ne se soucie que de sa propre personne. Alors je me dis que je n'ai pas le temps de me gâcher la vie avec des gens comme ça.

Aujourd'hui je n'attends plus rien de personne, et surtout pas de lui.

Même habillée comme je le suis, c'est-à-dire en petite tenue pour cette période de l'année, j'ai chaud. Mais cela est sûrement aussi dû à la grande quantité d'alcool que j'ai bu ces dernières minutes. Je décide de faire une pause et me lève du bar. À l'intérieur l'air est suffocant, presque irrespirable. Je laisse mes yeux traîner tout autour de moi et sur les corps en sueurs et alcoolisés qui se mouvent au rythme entraînant des sons que programment le DJ.

Les musiques défilent et aucunes ne se ressemblent. Je crois que je ne suis même pas capable de me rappeler quelle est la dernière chanson qui vient de se terminer. Mais une chose est sûre, je sais exactement celle qui suit. « TIO » résonne dans mes oreilles et c'est comme un appel à tous mes sens, un appel à l'indépendance, la délivrance. Je ne peux m'empêcher de bouger mes épaules et la tête au rythme effréné de cette chanson. À cet instant même, plus rien ne peut m'arrêter, personne ne peut me retenir.

Sans que je ne puisse commander quoi que ce soit, je me retrouve debout sur une table bancale à danser. Je me déhanche au rythme lascif de la musique et je me sens bien, je me sens moi-même. Je n'ai jamais fait ça avant de ma vie et c'est sûrement le genre de scène que l'on voit dans les comédies romantiques américaines des années 1990, mais je m'en fou. Je prends de plus en plus confiance en moi et je continue de me déhancher alors qu'un petit groupe s'est déjà formé autour de la table.

La musique est de plus en plus forte, et c'est à ce moment là que je me sens le plus libre. Lorsque je jette un regard à travers toute la pièce, je sens des dizaines de paire d'yeux braqués sur moi, et j'aime ça. Je me sens presque désirée. Je ne peux m'empêcher de sourire à cette idée. La musique prend possession de mon corps, alors j'ondule des hanches et laisse courir mes doigts un peu partout sur mon corps ressentant d'une manière plus intense les effets qu'ils procurent en moi. Je n'ose pas regarder la tête de James, s'il est encore là et pas monté en haut avec sa pouffiasse. Même si tout l'alcool que j'ai ingurgité ne me fait pas agir comme dans mon état normal, je sais que les yeux qui me regardent me font sentir vivante. Je sais que la plupart des mecs me regardent d'une façon plutôt perverse, mais au moins j'attire le regard des gens.

Je montre par cet acte, que j'ai besoin que l'on m'écoute, que je ne suis pas la petite fille de dix ans, qui acquiesce gentiment lorsqu'on lui demande quelque chose. Je sais que ce que je fais là, je le fais pour moi. Peut-être que demain matin, je vais le regretter, mais maintenant je décide de ne pas m'en préoccuper.

Plus la musique continue, plus j'entends les cris des gens dans la salle. Je ressens en moi toutes les notes de musiques s'infiltrer sous chacun de mes pores, me rendant esclave du rythme et des vibrations qu'elles provoquent.

Je me rappelle de ce qu'a fait la pétasse de James tout à l'heure et je reproduis ses mouvements sans difficultés. Les basses montent en puissance et je ferme les yeux pour mieux apprécier le moment. Tout le monde m'encourage à poursuivre et je ne me fais pas prier. Je ne ressens même pas un sentiment de culpabilité ou de gêne.

J'entends des voix qui m'appellent mais je ne réponds pas, tant je suis hypnotisée par la voix sensuelle de Zayn. Je me sens libre et tellement bien que je voudrais que rien ne s'arrête, que cela dure.

J'espère que d'où il est, James me vois de ces yeux si noirs et si cassants. J'espère qu'il profite bien de là où il est car ceci est ma vengeance pour m'avoir repoussé, pour avoir joué avec moi.

Mes pensées sont écourtées quand je me retrouve plus rapidement sur le sol ferme.. Mais qu'est-ce que ... ? Non je ne suis pas tombée. Enfin je ne crois pas. Mais je ne suis pas contente. Je tente de me débattre en criant car je ne peux supporter que l'on me touche. Je ne sais pas comment j'ai fait pour me retrouver là et ça me déplaît car la chanson n'est pas encore terminée.

J'entends des voix derrière moi qui paraissent déçues que je ne poursuive ma danse. Et moi donc !



C'est quand je sens ses mains se poser sur mon corps que je comprends. 

Plus jamais ...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant