PDV James
Quand je fais un énième aller-retour devant le banc, je l'aperçois. Comme au poker, plus rien ne va. Elle est encore plus belle que la représentation que je m'en faisais. Je ne sais plus quoi dire, bien qu'avant je ne savais pas trop par quoi commencer. À mesure que ses courbes si féminines et sensuelles s'avancent vers moi je sens une chaleur m'envahir délicieusement le corps. J'ai l'impression d'être un gosse devant un magasin de bonbons. L'air autour de moi semble se raréfier, et ma gorge devient de plus en plus sèche. Je cligne des yeux pour tenter de me persuader que tout ça n'est qu'un rêve et que Keira n'est que le fruit de mes fantasmes. Quand je les rouvre, Keira se tient tout juste devant moi, l'air gênée.
Elle porte des chaussures de couleur blanches qui contrastent avec son long manteau noir qui semble être trop grand pour elle.
Arrivée à ma hauteur, elle m'envoie un sourire gêné. Le vent fait virevolter ses cheveux qu'elle tente tant bien que mal de ramener derrière ses oreilles. Je la regarde fixement, peut-être que ça la rend mal à l'aise car je la voie un peu rougir, mais cela m'importe peu car c'est à cause de moi qu'elle rougit. Je suis content d'être responsable de ça chez elle. Le rouge sur ses joues lui va si bien et me donne encore plus envie de l'embrasser et de la serrer fort contre moi. Les mains dans les poches, je serre fortement les poings pour réprimer cette idée. Je voudrais l'embrasser et l'étreindre dans mes bras, mais pas encore. Je ne veux pas lui faire peur, je ne veux pas qu'elle s'enfuit à toutes jambes
D'ailleurs, elle non plus ne sait pas trop pourquoi elle est là. Mais elle est là..
Pour éviter que ce silence gênant ne commence à nous mettre plus mal à l'aise, je brise la glace :
-- Salut !
Elle me regarde , mais ne réponds rien. Elle n'a l'air ni contente ni en colère de me voir. L'expression de son visage ne laisse rien passer. Je me doute qu'elle ne va pas me répondre, alors je poursuis :
-- Tu vas bien ?
-- Ça peut aller ... , répond-elle en baissant les yeux.
-- Tu n'as pas l'air vraiment convaincu par ce que tu dis ...
-- Tu ne m'as pas demandé de venir juste pour savoir si je vais bien, si ?, me coupe t-elle.
Voilà. Ça c'est la Keira que j'aime : audacieuse. Elle sait ce qu'elle veut et est prête à tout pour parvenir à ses fins. Elle est exactement mon opposé. Je ne suis pas ce genre de gars. Je ne suis pas ce genre de gars qui s'attache et qui se bat avec ce qui ne va pas. Quand quelque chose me dérange, je m'en délaisse et m'en débarrasse, mais je ne persiste pas, comme elle le fait. Comme j'ai dû sûrement déjà le dire, je me laisse porter par le vent et je vois ce qui vient.
-- Non, je ne t'ai pas demandé de venir exactement pour ça, dis-je en rigolant.
-- Je n'ai pas tout mon temps James. Dis moi vite pourquoi tu m'as faite venir.
L'agacement monte en elle, je le sens.
-- Voilà, je sais que tout ça doit te paraître étrange, mais ... Toi et moi j'aimerais qu'on soit plus que des amis. Je ne sais pas si je peux juste rester ton ami. Je sais que ça n'a aucun sens étant donné que depuis le début, toi et moi... . Mais je reste convaincu qu'il doit se passer quelque chose entre toi et moi. Je ne sais pas encore dire ce que ça sera. Peut-être que ça sera la pire des erreurs jamais commise, comme la plus belle de toute les expériences de notre vie.
Je commence à bégayer et à me sentir de plus en plus idiot. Je la regarde me fixer avec cet air ahuri qui ne comprend pas ce qui lui arrive. De ses yeux bleus, elle me sonde et recherche la moindre faille. Le truc, c'est qu'il n'y a aucune faille. Tout est vrai, juste comme ça. Le mec faible qui est en train de faire une déclaration, c'est 100 % moi, c'est 100 % réel. Je l'avoue, je ne me reconnais pas moi-même, mais si je ne le fais pas, je sais que je le regretterais toute ma vie.
En ce moment, les grains du sablier semblent s'égrainer au ralenti, rendant encore plus insupportable l'attente d'une réponse de sa part.
Je reprends mon souffle et reprends :
-- Tu ne dis rien ?
Sa réponse est sans appel :
-- Que veux-tu que je réponde à cet énième mensonge James ... ? Tu pensais quoi ? Que je sauterais à ton cou ? Non désolée.
Elle se retourne et commence à marcher.
-- Attends Keira,dis-je en la rattrapant. Je viens clairement te dire que je voulais faire la paix avec toi, que tous ces petits jeux ne m'intéressent plus. Pour moi tu signifies plus. Bien plus que ça. J'aimerais vraiment sortir avec toi.
Elle bégaye, visiblement surprise par ma franchise.
-- Je pourrais te kidnapper, en espérant que tu développes le syndrome de Stockholm, mais je ne pense pas que ça soit la meilleure des façons pour que tu acceptes de sortir avec moi.
Je vis un rictus se former, puis un grand sourire fendit son visage.
Elle se dirige vers le banc en dessous du cerisier. Je la suis et m'assoie juste à côté d'elle.
Nous restons ainsi un moment, assis l'un à côté de l'autre, sans dire un mot. Il n'y a rien de bizarre ni de gênant là dedans. Juste deux personne assises l'une à côté de l'autre, sur un banc, dans un parc. Peu importe ce qu'elle dira je m'en contenterai. Alors que dans mon esprit toutes les possibilités défilent, sa voix brise le silence.
-- Je ne crois pas non plus que l'amitié nous aille si bien.
Elle marque un temps, comme si elle réfléchissait aux mots qu'elle pourrait employer.
-- J'ai essayé de t'éviter le plus possible parce que je sais que toi et moi on est tellement différent. Mais ...
Je me retourne vers elle et la regarde chercher ses mots dans le vent qui fait balancer les branches des arbres autour de nous. Elle regarde autour d'elle comme si la réponse allait atterrir à ses pieds. Puis, elle tourne lentement la tête vers moi et dit :
-- Mais d'une manière qui m'échappe, je n'arrive plus à me défaire de toi. À chaque tentative pour te repousser, tu reviens à la charge encore plus fort, et j'en demande toujours plus.
-- Alors ... alors, est-ce que ça veut dire que tu veux bien essayer ?
Elle s'approche de moi et s'assoit presque sur mes genoux. Elle me regarde dans les yeux et s'accroche à ma nuque. Lentement, elle rapproche son visage du mien. La tenant serrée dans mes bras, je dessine des yeux les traits magnifiques de son visage.
-- Ne me le fais pas regretter James, dit-elle son souffle chaud et saccadé sur mon visage.
-- Jamais, je te le promets.
Alors j'approche mes lèvres des siennes et parsème le contour de sa bouche de baisers tendres et légers. Nos respirations s'accélèrent et, je ne trouve rien d'autre que de l'embrasser et profiter de l'instant.
Je ne sais pas où ça va nous mener, mais c'est justement peut-être ça la beauté.
*************************
Bonsoir à toutes et à tous!
Tout d'abord bonne Saint-Valentin...
Je sais que ce chapitre était tant attendu et j'espère qu'il ne vous a pas déçu. Keira et James ont bien mérité d'être ensemble. Mais d'après-vous est-ce que James tiendra sa promesse ? Est-ce que Keira le suffira ? Trouveront-ils enfin la paix? J'attends vos réponses dans les commentaires ;)
A plus!
VOUS LISEZ
Plus jamais ...
RomanceKeira revient à Wilmington, la ville de son enfance, pour y faire ses études. Son avenir est déjà tout tracé, tout est déjà prédestiné ! Il n'y a pas de place pour l'inattendu, le désordre. Seulement un imprévu vient ternir ce tableau en apparence...