Je suis Z

Chapitre 13 - Maestria et Pouvoirs

Alors que je regardais la lumière du soleil disparaître dans le lointain et le halo orangé de L.A. miroitait par-dessus les rangées d'arbres, le noir se fit : complet, insondable... Bientôt, au-dessus de moi, s'ouvrit le ciel, plein de millions d'étoiles, de trainées brillantes, de couleur bleue et mauve. Je soupirais. Un cri me fit revenir à la réalité. Je me tournais vers la maison.

« Joshua l'avait dit : au bout de quelques jours, les centrales s'arrêtent ! murmurait la voix de Grace, certainement pour calmer Sarah. Je perçus les sanglots de la fillette...

... Et un mouvement.

- C'est la merde, hein ? demanda Russell dans mon dos.

– Pas pour nous ! Je dirais que nous devrions avoir de l'électricité dans quelques secondes.

Je décomptais depuis dix dans ma tête et la lumière revint vers 3.

– Comment... ?

– Il y a un panneau de contrôle pour la centrale hydroélectrique, les batteries de secours et les panneaux photovoltaïques dans le TGBT...

– Très Grosse...

– Ce n'est pas exactement le moment, Térence... Le coupais-je avant qu'il termine sa blague scabreuse  ! Ne me dis pas que ça ne t'a pas aussi fait un choc.

Il regarda le sol un instant.

– Maintenant, lève la tête ! Venez, vous autres ! Criais-je.

Lentement, les survivants nous rejoignirent.

– Je sais que c'est un moment difficile pour vous. Nous avons définitivement changé de monde. Mais, outre vos pertes, qu'il faudra pleurer comme il se doit, voyez ce que nous sommes en train de gagner !

J'indiquais le ciel au-dessus de nos têtes, vierge de toute lumière parasite.

– Bientôt les débris que nous avons laissés sur cette terre disparaîtront, ceux dans notre espace proche retomberont et seront détruits par la nature qui nous entoure. Bientôt, les choses changeront aussi pour l'atmosphère, les morts-vivants disparaîtront, et les choses redeviendront vivables. C'est maintenant qu'il faut survivre, pour pouvoir vivre dans quelques jours, quelques mois ou années. Je suis persuadé qu'il existe encore des humains en bonne santé et que nous ne tarderons pas à les rencontrer. Nous pourrons alors travailler sur le virus pour l'éradiquer et rentre la vie encore plus simple.

- Tu cherches à nous remonter le moral ? demanda Amélia.

– Je cherche à vous donner une autre vision de ce qui se passe. Aucun mensonge dans ce que je dis, je ne vous fais pas croire que ce sera facile, ni que certains d'entre nous pourrons risquer leur vie, voire la perdre, mais bien que ce que nous voyons est une nouvelle aire pour le monde.

Il y eut un murmure dans mon dos.

- Il a raison ! dit une toute petite voix. J'ai vu l'avenir et nous sommes les premiers d'une longue lignée de nouveaux humains.

Bella venait de nous rejoindre, appuyée sur une béquille de fortune. Je n'avais pas de pulsion carnivore pour elle. Elle était donc vivante et ça me rassura un peu.

– Tu es étrange, comme Joshua, dit Sarah en lui prenant la main. Tu es moins froide par contre.

– Tu ne devrais pas me toucher, mon chou, dit-elle en retour d'une voix parfaitement calme. Je ne suis pas comme Joshua, enfin pas encore, et je pourrais t'infecter sans le vouloir.

Tous regardèrent l'avenir dans les yeux, matérialisé par le ciel brillant comme jamais. Je savais n'avoir pas éteint leurs craintes, mais un moment, ils ont quitté le seuil de l'horreur pour prendre un plaisir simple.