Chapitre 4 - Une voie vers le Z

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Alia regardait le vide, soufflant la fumée d'une cigarette vers le plafond. Elle avait tiré le petit tube d'un paquet blanc, sans marque, posée sur la table, lorsqu'elle était revenue de son aparté avec Simus. Ça avait été doux, fougueux, lascif, mais au final peu satisfaisant. Il n'y était pour rien, même si c'était sa première expérience. Alia devait encore chercher ce qui faisait vibrer son corps, et l'environnement n'était pas assez propice pour lui permettre de se détendre, les gestes maladroits du garçon n'ayant fait qu'augmenter son stress. Elle devait s'avouer qu'elle aimait Simus, mais pas comme un « coup » ou comme un garçon à séduire, et surtout pas comme un « copain » potentiel. C'était bien plus fort que cela, et le sexe n'avait rien amené de bon dans leur relation. Elle avait vu dans ses yeux qu'il avait ressentis la même chose.

« Verrouillez votre esprit, voulez-vous ! Je n'ai aucune raison de m'immiscer dans ce type de pensée !

Il y eut deux coups brefs sur la porte. Elle se déverrouilla. Joshua la poussa doucement. Alia ne fit même pas mine de bouger pour se couvrir.

– Simus, nous avons de la visite. dit-elle d'une voix assez forte.

– Votre jeune compagnon ne réagira pas. Vous ne l'avez pas exténué, mais la mutation, elle, y parvient assez facilement. Remarquez que je m'étonne que vous n'ayez pas ressenti le besoin de dormir, vous aussi !

– Dormir ? Je ne peux pas...

– Il ne vous a rien expliqué, n'est-ce pas ! coupa-t-il franchement.

– Tu parles du Maître ? Expliquer quoi ?

– La façon d'être vous ? Enfin, toi...

Elle sourit sur un visage amer.

– Les Maîtres sont des créatures despotiques et vicieuses. Leur Roi, Lucifer, est certainement le pire de tous, mais ils ont leurs petites manies qui remontent, tous autant qu'ils sont, quand l'esprit commun n'est pas au contrôle.

– Vous avez donc décidé de vous livrer, Alia... Je dis vous, car je suppose que c'est Simus qui vous a convaincu.

– Il n'a pas eu besoin de faire grand-chose. J'ai appris plus en trois minutes avec toi qu'en trois mois avec Carl.

– Allons, à mon tour : tu peux prendre la décision de dormir. C'est un moyen d'avoir une transition assez souple entre l'état de veille et la mutation. Dans le cas où tu oublierais de le faire : douleurs, maux de tête, pertes de contrôles... enfin, que des choses sympas.

– Tu te dis : "Je vais dormir" et hop ?

– C'est presque ça en fait : tu t'allonges et tu te détends en laissant vagabonder tes pensées puis tu décides de partir.

– Je fais ça pour mes projections "astrales"...

– Oui, mais tu gardes le contrôle, ton corps est alors très douloureux à ton retour.

– C'est ça.

– Relâche le contrôle et tu partiras pour un sommeil profond.

Il la regarda un moment. Il était l'un des seuls êtres qu'elle connaissait à la regarder directement dans les yeux.

– Tu n'as pas peur de mon pouvoir ?

– Pas du tout : Je suis Z, tu ne peux pas contrôler le virus pour le faire calcifier mes cellules. Je ne risque donc rien de ce côté-là.

- Tu nous as déjà désarmés ? demanda-t-elle d'une voix un peu agressive.

– Je prends des précautions après les ravages qu'a causé Pestilence.

Je suis ZOù les histoires vivent. Découvrez maintenant