Chapitre 11 - Piège

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« Gus, stop ! », hurlais-je pour que l'on puisse m'entendre dans la cabine.

Le transport stoppa brusquement quelques secondes après mon cri.

Nous roulions depuis plusieurs minutes à bonne vitesse sur la freeway. Les véhicules en panne avaient été poussés sur le bas côté comme si l'on avait fait le ménage avec une tractopelle - ce qui était plus que probable vu les dégâts sur les carrosseries des voitures. Il était encore possible de détailler les corps se décomposant à l'intérieur des habitacles soudés par la poussée de la machine. Les zombis étaient visiblement trop bêtes pour ouvrir les vitres et le soleil avait fait cuire ce qui restait d'eux dans les carlingues compressées.

Devant nous s'élevait un immense amas de véhicules brisés comme s'ils avaient été portés là à dessein. Ce qui m'avait fait hurlé - étant donné que nous étions capable de passer sur les cotés - c'était les griffes métalliques - des barrages routiers mobiles - qui se trouvaient au sol et qui avaient été placé là de façon à ce que toute la freeway soit impraticable.

« Qu'est-ce qui se passe, Joshua ? demanda Russell à la demande de Gus. Mon ouïe était exceptionnelle, mais ils ne le savaient pas.

- Je crois que c'est un piège.

Les voitures, que je voyais devant nous, n'avaient pas été déplacées par le biais d'une quelconque machine, les traces de griffes gigantesques qui marquaient les portières le prouvaient.

- J'y vais en éclaireur ! criais-je de nouveau dans l'habitacle, puis je sautais au sol depuis la carlingue du blindé.

- Lloyd, dis-je plus doucement pour qu'il soit le seul à m'entendre, sort le pistolet qui se trouve dans mon sac. Tu sais t'en servir ?

Il hocha la tête affirmativement.

- Bon ! Ne te pose pas de question, tire sur tout ce qui bouge, en dehors de moi ! »

Nouveau hochement, il avait intégré que je ne voulais pas que les autres comprennent que j'étais sur le qui-vive. Je me retournais en me dirigeant d'un pas prudent vers l'amoncellement de véhicules. Une odeur alléchante me toucha les narines. Ça ne présageait rien de bon.

Après quelques enjambées de plus, je pus faire le point sur des mouvements à l'intérieur de l'amas. Ces créatures n'étaient pas de simples zombis : elles étaient émaciées, mais pas décomposées, elles bougeaient avec précautions et semblaient s'occuper de quelques choses au fin fond de...

« C'est un nid, il y a des ouvriers à l'intérieur qui s'occupe...

Les pulsations rythmiques qui en provenaient ressemblaient à un cœur humain battant à travers une peau de tambour pour l'amplifier. Mes oreilles en bourdonnaient.

... d'un œuf. », fini-je.

Alors que je tentais de comprendre ce qui se passait à l'intérieur, je m'étais un peu avancé.

« Joshua, attention à ta droite. Hurla Lloyd.

Un coup de feu s'en suivit. La tête de la créature sur ma gauche éclata. Ma vue redevint normale et j'esquivais sans difficulté le coup porté à mon encontre par la créature qui m'avait pris en tenaille sur ma droite, cette fois. Je jetais la veste que je portais et les piques d'os sortirent d'un coup sur l'ensemble de mon torse et de mes bras. Alors que je me préparais à riposter, l'un d'entre eux fut expulsé de son logement avec une force incroyable et traversa la tête de la chose pour y rester planté.

Cette réaction instinctive m'avait laissé une vague idée de la façon d'employer mes nouvelles armes osseuses. Les créatures ne semblaient pas vouloir me laisser de répit et se mirent à sortir de l'étrange construction métallique. Des dizaines de créatures... elles étaient filiformes, plus émaciées encore que le Carnassier, et se dirigeaient vers moi à une vitesse non négligeable, loin de celle des zombis. Je me débarrasser facilement des premières, mais la masse grouillante était telle que je ne pus finalement que m'écrouler sous son poids. J'arrachais des membres, perçais des crânes, mais il en venait toujours plus. Je me mis à penser qu'elles allaient avoir raison de moi.

Je suis ZOù les histoires vivent. Découvrez maintenant