Chapitre 14 - Difficultés

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Je fus réveillé par des coups insistants. En premier lieu, je pensais qu'ils n'étaient qu'un reste de rêve — ceux qui se produisent pendant la mutation sont particulièrement réalistes —, mais je finis par reprendre complètement conscience.

J'étais nu, allongé contre le corps de Bella, elle aussi dénudée. Je haussais un sourcil. Je ne me souvenais de rien après le baiser du soir. L'agaçante rythmique provenait de la porte et était accompagnée des appels de Térence. Je passai mes sous-vêtements et couvrit Bella, puis me dirigeait vers celle-ci.

« Térence ! Bonjour, mais tu as intérêt à ce que ce soit urgent !

Mon ami jeta un coup d'œil à l'intérieur et rougit. Son regard toutefois me disait que ce n'était pas l'une des blagues dont il était coutumier. Avant qu'il ne bredouille des excuses, j'ajoutais :

– T, les faits...

- C'est Sarah. Elle a beaucoup de fièvre. Elle respire difficilement. Je crois que c'est Z.

– Retourne auprès d'elle. J'arrive. »

Bella avait ouvert un œil et se tourna vers moi une fois la porte close.

« J'avais peur de cela, hier soir. Dit-elle en guise de bonjour.

- ça ne peut pas être Z, ni de ta faute : tu ne portes plus le virus depuis que j'ai posé les mains sur le cocon, avant de te libérer. Mon pouvoir est de transformer le virus.

- Le souci, c'est que je ne contrôle pas encore le mien. Répondit-elle. Je suis contagieuse de façon sélective. C'est sûrement de ma faute même si ce n'est pas la version mortelle de Z.

- Nous verrons. Je connais plutôt bien les symptômes de Z². »

Nous nous habillâmes en silence. Je vis à son comportement qu'elle se demandait autant que moi ce qui avait pu arriver pendant la nuit, entre nous.

Remarquez que Bella porte bien son surnom. Ce qui était dérangeant dans cette situation, c'est plutôt d'être incapable de savoir si nous étions intimes ou non... Et de se sentir déjà mal à l'aise pour répondre aux questions qui viendraient inévitablement.

Je ne comptais pas sur la discrétion de Terence, c'était peine perdue. Le reste des survivants étaient certainement déjà au courant.

Bella allait devoir faire face à un certain nombre de reproches et je ne devais pas prendre parti si je souhaitais conserver un peu d'autorité.

« Ça ne va pas être simple. Lui dis-je.

- Je m'en doute. Je ne suis pas sûre qu'ils aient tort de m'accuser. »

Je l'embrassais fougueusement avant de courir vers l'observatoire.

J'entrai dans le dortoir des filles quelques minutes plus tard. Je vis la fillette qui peinait à respirer. Elle était couverte de sueur et un râle rauque provenait de sa gorge.

Bella passa la porte après moi. Mais le visage vindicatif des filles la stoppa net dans sa progression.

J'étais déjà au chevet de la petite.

« T, il me faut la mallette du médecin de l'observatoire. Dans le bureau de gauche à l'étage. Fait vite.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? hurla Dortha, tu veux achever ton œuvre, et pourquoi ne pas nous tuer tous par la même occasion ? Maintenant que tu as ce que tu voulais, nous ne sommes plus utiles, n'est-ce pas ! Elle m'indiqua en terminant sa phrase.

Terence passa la porte dans l'intervalle. J'ouvris la mallette et y pris le stéthoscope. Ses poumons étaient incroyablement encombrés, mais son cœur battait normalement, même s'il était un peu rapide. Elle souffrait bien d'une infection, mais pas de Z.

Je suis ZOù les histoires vivent. Découvrez maintenant