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PDV Julia - 8 août

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PDV Julia - 8 août.

Il était environ 19h lorsque j'arrivai chez moi. La journée avait été longue, épuisante. Enfin en vacances. Je n'avais même pas la force de me faire à manger, c'est pourquoi je m'allongeai directement dans le canapé. J'étais enfin seule. Mais était ce ce que je voulais vraiment ? Je me posais cette question environ 10 fois par jour : Julia, qu'est ce que tu veux ?
Mon regard était plongé dans le plafond. Je pensais à Nicholas. Il m'envoyait souvent des sms pour me demander si j'allais bien, auxquels je répondais toujours positivement. Mais il devait sentir que je mentais, puisqu'il me reposait continuellement la question. On s'était revu une fois au Starbucks depuis ce petit weekend chez eux. Il ne s'était rien passé. Enfin rien, rien de physique. Je soupirai : je ne vais jamais réussir à me sortir ce garçon de la tête.

Et d'ailleurs, le voulais-je vraiment ? Attendre que le temps passe, n'était-ce pas perdu d'avance ? Je ne savais plus quoi penser lorsque son visage apparaissait dans mon esprit, lorsque son nom s'affichait sur mon téléphone, lorsque nos souvenirs me revenaient en mémoire.
Je ne pouvais pas nier mon attirance pour lui, mais je ne devais pas craquer. Comme pour me faire du mal, pour me sortir de mes pensées oniriques, des flashs apparurent dans mon esprit. Les plus violents, les plus douloureux. Mes parents. Ma famille. Ma première vie.
Depuis ce jour, j'avais entamé une deuxième vie, celle de Julia, et plus celle de "la fille Marugi". Si seulement j'avais quelqu'un à qui me confier, quelqu'un à qui montrer mes faiblesses... Nicholas voulait devenir cette personne et je le sentais, mais je ne voulais pas de cette personne, quiconque soit-elle, je ne voulais pas de cet apitoyement. Je pensais pouvoir combattre seule. Du moins, j'essayais.

Une larme roula sur ma joue, et je me répétais inlassablement la même phrase, celle qui m'éloignait petit à petit de Nicholas : "La célébrité n'est que source d'ennuis".

PDV Nicholas

Je jetai une énième fois une boulette de papier contre le mur. Rien à faire. Aucun mot, aucune parole, rien pour décrire ce que je ressens. Comment décrire ce sentiment de frustration ? Comment trouver les mots qui ne résonnent pas dans mon esprit mais dans mon coeur ?
Julia. Je ne pensais qu'à elle, plus le temps passe et plus je voudrais découvrir ce qu'elle cache. Que s'est il passé dans sa vie pour être si méfiante, si prévenante, si triste et douce à la fois ? Si gentille et si hargneuse parfois ? Je n'étais pas le seul à être tourmenté, Joseph lui aussi était troublé. Il m'avait proposé une solution : pourquoi ne pas faire des recherches sur elle ? Cette idée m'avait paru extrême, et j'avais de suite refuser catégoriquement. Je ne voulais pas en venir à cela... du moins, je voulais d'abord tester ma technique. Je voulais qu'elle s'abandonne à moi, qu'elle se libère de ce poids, je voulais lire en elle comme dans un livre ouvert, je voulais connaître son histoire, car c'était la seule issue pour qu'elle et moi puissent créer notre histoire.

Je devais savoir. Je devais l'aider. Je voulais qu'elle et moi ne formions plus qu'un nous. J'empoignai mon téléphone, fit glisser les noms dans mon répertoire jusqu'à trouver ma cible «Julia». Les sonneries retentirent. Une voix délicate se répandit dans mon conduit auditif, qui atteigna mon oreille interne pour transmettre un signal nerveux dans mon cerveau puis un message moteur sur mon visage, et je souris.

Promises. (Jonas Fiction FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant