She's looking at the ground, I'm looking at the sky || Emblem3

22. Ne perds jamais espoir

June avait abandonné. Elle avait arrêté de se battre à la seconde ou son père avait décidé de la faire réopérer. Elle savait qu'elle n'y survivrait pas. Elle était trop faible. Et puis, à quoi bon ? Elle avait bien assez souffert ces derniers mois, elle n'avait plus envie de se battre pour voir son pied bouger d'un millimètre et demi. Lâcher prise était beaucoup plus facile, il n'y avait aucune souffrance dans l'au-delà, elle serait en paix. Elle arrêterait de rêver de cette journée où tout avait basculer. Mais elle n'aurait pas voulu partir comme ça. Elle aurait voulu pouvoir dire au revoir à son père, à ses amis, au monde. Elle aurait voulu sentir le soleil sur sa peau une dernière fois, pouvoir sentir une toute dernière fois la sensation de l'herbe sous ses pieds... Mais enfin, on ne pouvait pas tout avoir dans la vie, elle aurait au moins la paix. Elle n'avait plus la force mais surtout plus l'envie de rester dans ce monde. Elle avait eu une belle vie, avant que quelqu'un ne décide de lui tirer dessus. Enfin, une vie normale, du moins. Elle avait encore foi en l'humanité, foi en ceux qui l'entouraient. Mais si une adolescente torturée pouvait faire un tel carnage, cela signifiait que les Hommes étaient prêts à tout. Le monde allait tout droit vers l'autodestruction. Tout le monde le savait mais personne ne faisait rien. Elle avait toujours su ça, mais aujourd'hui elle avait comprit pourquoi il en était ainsi. Les Hommes ont besoin d'autodestruction. Ils la recherchent parce que qu'ils aiment la douleur. Ils sont fait comme ça. Sans douleur ils ne se sentiraient pas vivants. Et s'ils continuent à se taper la tête contre les murs, c'était parce que ça fait tellement de bien quand ils s'arrêtent... Elle avait ouvert les yeux sur tout, sa vison du monde avait changée et elle ne voulait pas vivre avec une telle vision. Du moins, était-ce ce qu'elle pensait avant qu'elle n'entende les mots de Wesley.

- Est-ce que vous avez déjà ressentit quelque chose de si étrange que vous-même vous n'y comprenez rien ?

Il avait dit cela avec une voix tellement différente de d'habitude qu'elle avait eu du mal à savoir si c'était bien lui ou pas.

- Est-ce que vous savez ce que c'est que... que de ressentir quelque chose de tellement fort mais de tellement incompréhensible qu'au final, c'est un peu comme si vous ne ressentiez rien ? J'ai détesté cette fille. Je l'ai détesté de toute mon âme, sans aucune raison. J'ai essayé de lui faire du mal parce que j'en avais envie, et je comprends pas pourquoi. Dès que je la voyais, quelque chose s'agitait en moi. J'aurais donné n'importe quoi pour qu'elle sorte de ma vie, alors qu'en fait je passai mes journées à essayer de trouver un moyen de l'énerver... je passai mes journées à penser à elle.

« Pardon ?! Ses journées à penser à moi ?! Ses journées à essayer de me faire un croche-pied, ouais ! »

- Quand elle est tombée dans le coma la première fois, je ne ressentais rien. Mais je comprends maintenant que j'avais l'impression de ne rien ressentir parce que ce que je ressentais en réalité était bien trop puissant pour que je me permette de l'admettre. Et aujourd'hui, là, tout de suite, tout ce que j'arrive à ressentir, c'est un manque. C'est totalement fou, non ?

Un manque ? Comment pouvait-elle lui manquer, ils ne s'étaient presque jamais côtoyés ! Certes, il lui manquait, à elle, mais c'était parce qu'elle l'entendait sans pouvoir le voir, sans pouvoir lui répondre, c'était totalement différent, n'est-ce pas ? Et pourquoi ne lui avait-il pas dis, dans ce cas ? Enfin, peut-être l'avait-il insinuer lors de leur conversation...

- Je n'arrive même plus à me concentrer. Elle a toujours été importante pour moi. Je n'aurais jamais détesté à ce point quelqu'un si je ne m'en étais pas un minimum soucié. Je sais toujours pas ce qu'elle signifie pour moi. Peut-être que je ne le saurais jamais, peut-être que c'est notre destin, ou quelque chose du même genre. La seule chose dont je suis sûr, aujourd'hui, c'est que si elle part, je ne m'en relèverai pas.