L'honorable Ishta

Chapitre 4 : Gardienne ailée

Aujourd'hui, on est vendredi, mon deuxième jour préféré après le samedi. Les cours sont cool parce qu'on commence par des tp en physique et svt, après, une heure de maths et on mange. L'après midi, on a 2 heures de français -tranquille le prof est gentil- et une heure d'anglais puis fini ! Je termine les cours une heure plus tôt le vendredi, en même temps que les collégiens.
Pendant ma courte nuit, je me suis demandée quel animal j'étais. J'espérais soit le lion, gracieux et majestueux ; soit le loup, sauvage et indépendant ; soit un rapace, libre et puissant. Puis je me souvins que Plume (le surnom de ma soeur) allait peut être se transformer aujourd'hui. Ça m'a fait le coup d'un éclair, je me lève en sursaut et saute au dessus de mon lit. Mon père -en tout cas, son égo astral- est déjà parti travaillé, il travail de nuit et part donc à 3h00 du matin et ma mère doit prendre sa douche à l'étage.
Je mange mon bol de céréales habituel, les Trésor. Je bois mon verre de jus de pomme bio et vais préparer mon sac de cours. Je m'habille, me brosse les dents et me coiffe. Je regarde ma montre et constate que je suis à l'heure. Je prend mon portable, mon sac, je les poses dans l'entrée et vais chercher mes chaussures. En passant, je dis bonjour à ma mère qui déjeune et sors de chez moi. Le bus ne se fait pas trop attendre et moins d'une minute après mon arrivée, on le voit déjà dans le virage. Les places dans le bus du matin sont aléatoires. Tu te mets où il y a de la place. Je me mets dans les premiers sièges à droite et me mets à réfléchir. Si c'est l'égo de mon père qui vit à la maison, alors il doit au moins y avoir une personne au courant à son travail ! Et puis, comment fait-il pour faire son égo astral ? Il faudra penser à le lui demander ce soir.

La journée se passe normalement pour l'instant. Ce midi, on a mangé une genre de viande panée avec des pâtes huilées à la dose du self (c'est-à-dire qu'il y avait une couche d'huile au fond de l'assiette). Les deux heures de français sont passés très vite mais l'anglais, un peu moins. J'ai reçu un appel de Plume en cours et j'ai eu un mauvais pressentiment.
Je l'ai donc appelée en sortant de cours, je sais qu'elle finie à la même heure que moi et que le père d'une copine d'internat qui habite pas loin de chez nous doit venir les chercher et ramener ma soeur. Elle décroche rapidement :
_ Ishta, enfin ! J'ai cru que tu allais m'ignorer. Hier soir, quand tu m'as appelée, c'était pour savoir si j'avais des pouvoirs, hein ?
_ Oh mon dieu, tu les as ! Fis-je émerveillée.
_ Oui ! Et tu veux savoir quoi ?
_ Vas-y !
_ Je comprends les animaux, c'est fantastique ! Il faudra que tu m'expliques comment t'as sus que j'en avais et tout, ok, je veux tout savoir.
_ Alors là, c'est compliqué, mais à mon avis, papa va mieux t'expliquer que moi et il y a une très bonne nouvelle là dedans !
_ C'est quoi ? Me supplia-t-elle.
_ Tu verras, mon car va bientôt partir, on se voit tout à l'heure, à plus. Dis-je en raccrochant.
Je suis arrivée à temps, mon bus allait bientôt partir et dès que je fus rentrée, il ferma les portes. Comme d'habitude, le car était bondé et je dus me mettre à côté d'une collégienne.

Arrivée chez moi, je me sentis libre. Je posai mon sac, décoiffa mon chien et ouvris la baie vitrée en grand. Je respirai à fond l'air léger et tiède du printemps. Puis je me mis à courir, me sentant plus libre que jamais. Je fermai les yeux me laissai bercer par le vent. Arrivée à la moitié du jardin, je sentis quelque chose dans mon dos. Quand je regardai par dessus mon épaule, je vis deux grandes ailes de couleur châtin comme mes cheveux, avec des reflets dorés, elles sont magnifiques ! Je pense à m'envoler, mais il fait encore jour, alors j'eus un déclic.
Je regardai ma montre et vis que ma mère arrivait dans environ une heure. Il me reste donc une heure pour trouver une solution pour ranger mes ailes. Je me souvins que Emmy et papa arrivent dans un quart d'heure. Mon père pourra peut être m'aider. Puis je me rappelle que le shaman m'a demandé de le prévenir si l'un de mes dons se développait. Alors, comme il n'avait pas de portable, je fis ce que mon père m'avait appris la veille. Je l'appelai par télépathie.
"Poltrus !
_ Ishta ! Tu es puissante, mais cela ne m'étonne pas. Alors, que veux tu, prêtresse ?
_ J'ai reçu mais ailes et je ne sais pas comment les cacher.
_ Très bien ! Qu'est ce qui a déclenché cela ?
_ Ma sœur a reçu ses pouvoirs aujourd'hui.
_ Et sais-tu ce qu'elle est ?
_ Elle comprend les animaux. Dis-je bêtement.
_ Alors c'est une animalus. C'est très rare. Ta sœur est aussi puissante que toi, gardienne.
_ Sûrement, mais je ne sais toujours pas comment cacher mes ailes. S'il vous plaît, aidez-moi ! Suppliai-je.
_ Ne t'inquiètes pas, tu as juste besoin de te concentrer. Tu dois imaginer tes ailes se replier dans ton dos et former un tatouage.
_ Quoi ? Je vais avoir un tatouage ?
_ Oui, et tu as de la chance ! Seuls les gardiens peuvent le faire. Les anges ne peuvent pas, eux.
_ Bon je vais me concentrer, mais d'abord, dites moi la différence entre les gardiens et les anges.
_ Les gardiens peuvent déjà replier leurs ailes. Les anges, c'est à vie. Ensuite, les gardiens ont les ailes de la même couleur que leurs cheveux comparé aux anges, qui sont blanches, en raison de leur pureté. Maintenant, concentre toi, Ishta, et rappelle moi si tu n'y arrive pas d'accord ?
_ Merci Poltrus.
Alors je fis ce que les sages paroles du chaman me conseillaient de faire. Je m'assieds dans l'herbe et me mets à imaginer mes ailes se refermer dans mon dos pour se transformer en tatouage. Mais j'avais beau me concentrer, je ne sentais toujours rien dans mon dos. C'est là que j'entendis une voiture se garer devant la maison. Je me concentrais de plus belle et ce coup-ci, je sentis une chaleur tiède dans mon dos, je me reconcentrai et senti des picotements engourdis, puis plus rien. Je regarde derrière moi et constate que mes ailes ont disparu. Avec un grand soulagement, je rentre dans la maison et vais vite fais devant le grand miroir de la salle de jeu. Quand je me retournai, je soupirai de soulagement. Mes ailes n'avaient pas disparu, elles étaient désormais sous forme d'un magnifique tatouage partant de mes omoplates, et descendant jusqu'au coccyx.
Je descendais mon tee-shirt en vitesse au moment où la porte d'entrée s'ouvrit. Je sortis de la salle de de jeu d'un air innocent et accueilli ma soeur en lui criant dessus (mais attention, c'est de joie !).